Crédit: les performances seront liées au rétrécissement de l'année à venir

17/11/2010 - 17:24 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le segment Investment Grade des titres de crédit a affiché une très bonne performance en octobre (68 points de base d'excess return et 103 points de base depuis le début de l'année). Le secteur des assurances performe le mieux, suivi par le secteur des matières premières et des banques, les financières surperformant les non-financières. Globalement, la prime de risque s'est resserrée de 10 points de base, soutenue par de très bons résultats trimestriels, une moindre perception des risques macroéconomiques d'une reprise en W et de la crise souveraine", note Dexia AM. "En effet, l'annonce du programme de rachat de titres par la Réserve fédérale démontre toujours la volonté de soutenir l'économie, qui semble se stabiliser selon les derniers indicateurs. Quant à l'échelle européenne, les nouveaux plans d'austérité et le scénario de crise testé par l'Irlande ont quelque peu apaisé les tensions." "Les obligations financières américaines ont sous-performé les bancaires européennes. Le thème des irrégularités dans les procédures de saisie immobilières a causé une volatilité accrue sur les spreads de crédit, plus marquée aux États-Unis et assez contenue en Europe. Sur le mois d'octobre, Bank of America et JP Morgan ont contribué le plus négativement à l'excess return. En Europe, les dettes subordonnées Tier 1 ont rallié davantage les investisseurs à la suite des dernières publications du comité de Bâle de septembre dernier." "Pour rappel, ce dernier a défini le ratio de core capital à 7% et un calendrier lié à l'implémentation progressive entre 2013 et 2018, renforçant globalement la protection du détenteur d'obligations. Néanmoins, la plupart des banques répondent déjà aux nouvelles exigences. La vraie bonne surprise est venue pour les émissions subordonnées (de type Tier 1 et Upper Tier 2), qui ne répondent pas aux exigences de qualité du nouveau capital. Elles seront cependant tolérées dans celui-ci pour une période limitée. Ce grandfathering sera doublé d'un amortissement dégressif de ces émissions, ce qui a pour effet d'encourager très fortement les exercices de call !" "L'environnement de taux bas continue de favoriser le marché du crédit. Les incertitudes macroéconomiques et gouvernementales un peu apaisées, le marché du primaire s'est ravivé en tout début de mois, tant sur l'Investment Grade que sur le High Yield. Les performances des récentes émissions primaires à haut rendement sont remarquables, témoignant d'un fort appétit pour le risque. Du côté Investment Grade, les sociétés non financières et financières ont respectivement levé 14 et 21 milliards d'euros, relativement bien absorbés." "Historiquement, la prime de risque reste attractive. Le niveau actuel de 166 points de base reste intéressant par rapport aux risques sous-jacents. Les fondamentaux des sociétés sont en amélioration continue, comme l'ont démontré les derniers résultats trimestriels. Le rythme du désendettement faiblit un peu mais les positions de liquidité continuent de s'accumuler. Les futures décisions se porteront plus en faveur de l'actionnaire que du détenteur obligataire telles qu'un versement de dividende augmenté, un programme de rachat d'actions ou encore une acquisition, mais sans pour autant détériorer leur qualité de crédit." "Le nouvel environnement régulatoire des sociétés financières constitue également sur le long terme un support au détenteur obligataire. Nous restons dans une phase attractive du cycle du crédit avec des perspectives de profit qui progressent davantage que le taux d'endettement. De plus, le spread contribuant à hauteur de 60% du rendement à maturité, les performances futures du crédit seront d'autant plus guidées par le rétrécissement attendu au cours des douze prochains mois. Enfin, la valorisation de long terme, basée sur les taux de défaillance implicites, montre toujours un potentiel de rétrécissement des spreads pour la catégorie Investment Grade." "Début octobre, à la suite de l'impressionnante performance du marché en septembre dernier, des faibles niveaux de volatilité et des incertitudes liées à l'exécution des plans d'austérité européens, nous avions légèrement pris nos bénéfices tout en gardant un biais positif sur les obligations financières, par l'achat d'une couverture de dérivés de crédit. Cependant, nous sommes restés actifs sur le marché primaire pour autant que l'émetteur propose une prime intéressante. Nous avons participé à la première levée de capitaux d'Eurogrid, détenu à 40% par Elia et étant actif dans le réseau de transmission d'électricité, Bouygues, acteur français opérant dans le secteur des télécommunications, de la construction et des voiries, le nouveau groupe Unibail-Rodamco, opérateur et développeur d'immobilier commercial et récemment Rabobank LT2." AUT/ALO