SAINT-GOBAIN : Pôle Conditionnement en Bourse au second semestre 2011

18/11/2010 - 15:03 - Option Finance

(AOF) - L'introduction minoritaire en Bourse du Pôle Conditionnement ne se fera pas avant le deuxième trimestre 2011, a confirmé Pierre-André de Chalendar, Président-Directeur Général de Saint-Gobain lors d'une interview accordée dans la "Lettre aux Actionnaires" du groupe. Ce Pôle, qui a fait partie de ceux qui ont le mieux résisté à la crise, offre de très bonnes perspectives de valorisation, a souligné le dirigeant. Des analystes valorisent cette branche à 4 milliards d'euros au minimum. Le produit de la cession permettra d'accélérer la politique du groupe en matière de croissance externe dans le but de poursuivre son développement dans les pays émergents, sur les marchés de l'efficacité énergétique et du solaire. Saint-Gobain continuera également de consolider ses positions dans la Distribution Bâtiment, en fonction des opportunités. Par ailleurs, Pierre-André de Chalendar a confirmé les objectifs qu'il avait revus à la hausse en juillet dernier : une forte croissance du résultat d'exploitation, à taux de change constants (taux de change de 2009) et la génération d'un autofinancement libre de 1,4 milliard d'euros, malgré l'augmentation du montant des investissements industriels au second semestre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Pierre-André de Chalendar, le Pdg du groupe, souhaite que Saint-Gobain soit davantage positionné sur des produits à forte valeur ajoutée que sur des produits de base. - Le groupe est présent dans les matériaux innovants, notamment dans le domaine prometteur de la rénovation énergétique, ce qui sécurise son avenir. Le groupe fait également du solaire un axe de développement majeur. - Ce positionnement devrait permettre à Saint-Gobain de tirer profit des plans de relance et d'économies d'énergie lancés par les principaux gouvernements. - Le groupe est réactif face à la dégradation de son environnement en mettant en place un ensemble de mesures. Il a renforcé son plan de restructuration, ce qui lui a permis d'atteindre ses objectifs de réductions de coûts (1,1 milliard d'euros sur l'année) et de génération d'autofinancement libre (1 milliard). - L'année 2010 devrait bénéficier de la forte reprise dans les marchés émergents, qui a déjà été constatée pour le groupe sur le second semestre 2009. - Grâce à la baisse des coûts, à la réduction du besoin en fonds de roulement, à son augmentation de capital réussie de 1,5 milliard d'euros et à un dividende 2008 versé à 65% sous forme d'actions, le groupe est parvenu à se désendetter de 3,1 milliards d'euros.

Les points faibles de la valeur

- Le secteur de la construction est un de ceux qui a le plus souffert de la crise. Il affiche encore l'une des plus mauvaises performances depuis le début de l'année, sur fonds d'inquiétude sur le rythme de la reprise, notamment aux Etats-Unis. Saint-Gobain affiche l'une des plus fortes baisses du CAC 40 depuis le 1er janvier. - La part de l'activité dans les pays émergents n'est pas encore suffisante (17% du chiffre d'affaires en 2009). - Le groupe n'a pas fixé d'objectifs de croissance à moyen terme. - Le marché s'interroge régulièrement sur les intentions de Wendel, l'actionnaire de référence. - L'augmentation de capital de 1,5 milliards d'euros n'avait pas été bien perçue par les investisseurs qui ont été surpris et n'ont pas apprécié la forte décote qui a été appliquée sur le cours de l'action.

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action est corrélé aux données macroéconomiques car Saint-Gobain exerce une activité cyclique. - La conjoncture du secteur du BTP, à travers notamment l'évolution des mises en chantier et des permis de construire, est à surveiller de près. - Saint-Gobain réalise près de la moitié de ses résultats hors zone euro et est donc sensible aux variations de change. - Les cours des matières premières influent sur les performances du groupe. - Le groupe souhaite réaliser de petites opérations dans les pays émergents, l'efficacité énergétique ou le solaire. - Le groupe projette de céder son activité conditionnement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Les perspectives ne sont pas bonnes pour le secteur. Alors que Lafarge a réduit ses estimations de ventes de ciment pour 2010 en raison d'une conjoncture maussade, Holcim ne fait pas de prévisions pour l'évolution de ses marchés européen et nord-américain et constate un certain degré d'incertitude dans ces régions ainsi qu'une instabilité en Amérique latine. Seule l'Afrique et l'Asie Pacifique montreraient des tendances positives. Le mexicain Cemex est le seul à estimer que le climat économique s'est stabilisé. Dans un contexte morose, les agences de notation soulignent la faiblesse des fondamentaux de certains acteurs. C'est le cas de Lafarge. Sa notation risque d'être dégradée en junk bond. Il doit donc impérativement réduire sa dette nette, qui atteignait 15,16 milliards d'euros à la fin du premier semestre, pour ne pas voir s'accroître le coût de son financement. FTB/ACT/