Point de vue / Tigre celtique de papier ?

22/11/2010 - 10:59 - Option Finance

(AOF / Funds) - Les experts de la BCE, de la Commission européenne et du FMI sont à Dublin ("parachutés", dit la presse anglaise). Ils y arrivent dans une situation paradoxale, qui ne devrait pas trop durer. Alors que, de coutume, le gouvernement concerné les appelle au secours pour obtenir une aide et savoir à quelles conditions elle sera apportée, on dirait presque, cette fois-ci, que ce sont les institutions internationales qui, pour éviter la contagion plus que par philanthropie, viennent supplier les autorités irlandaises d'accepter quelques dizaines de milliards d'euros. L'amertume doit régner : l'Irlande était citée en exemple, la voilà décriée ; elle était le bon élève, voilà que "les marchés" ne veulent plus lui prêter ; qui plus est, le gouvernement a été aussi strict que possible dans la gestion de ses finances ordinaires, si l'on peut dire, et dans la définition et l'application d'un plan de rigueur. C'est la situation extrêmement dégradée des grands établissements bancaires irlandais qui explique la défiance des marchés - ce qui contribue d'ailleurs à expliquer l'implication très forte de la BCE. Comble de désagrément : le voisin britannique s'est déclaré prêt à apporter sa contribution, ce qui ne manquera pas d'inquiéter ou d'indigner des Irlandais très jaloux de leur indépendance vis-à-vis de l'Angleterre. Il faut d'ailleurs que de gros intérêts britanniques soient en jeu, car les finances publiques du Royaume-Uni ne sont pas spécialement florissantes elles-mêmes - au point qu'on voit circuler sur Internet une devinette : quelle est la différence entre l'Irlande et l'Angleterre ? Réponse : un an... Par Philippe Weber, responsable études et stratégie, CPR AM AUT/CHR