FAURECIA : acquisition de l'allemand d'Angell-Demmel

23/11/2010 - 18:12 - Option Finance

(AOF) - Faurecia a signé un accord en vue de l'acquisition des actifs d'Angell-Demmel Europe GmbH - le leader mondial des pièces en métal de décoration intérieure pour l'automobile. L'acquisition des actifs industriels et des contrats clients se fait à un coût en cash d'environ 12 millions d'euros (hors outillages), qui dépendra d'ajustements qui seront déterminés à la clôture de l'opération, a précisé l'équipementier automobile. Cette acquisition étant soumise à l'obtention de l'approbation des autorités anti-trust allemandes et autrichiennes, la clôture devrait être effective au 1er janvier 2011. Une fois l'opération finalisée, Angell-Demmel rejoindra l'activité Systèmes d'Intérieur de Faurecia, pour renforcer son leadership technologique dans les solutions complètes pour l'intérieur automobile. Basée à Lindau (Allemagne) et exploitant deux usines de fabrication, Angell-Demmel Europe GmbH a réalisé sur les 9 premiers mois de 2010 un chiffre d'affaires de 55 millions d'euros, dont 90% avec les principaux constructeurs allemands Audi, BMW, Daimler, Porsche et Volkswagen. Elle emploie près de 800 personnes sur deux sites industriels à Lindau et Kennelbach (Autriche) et un centre de design, de développement et de prototypage à Lindau.

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Les points forts de la valeur

- Le groupe bénéficie d'un portefeuille de clients relativement équilibré. - Le groupe détient des positions très fortes dans les cockpits, les portes et les échappements. Il est également bien positionné sur l'équipement des modèles récents de véhicules. La valeur change de statut boursier : en perte depuis 2005 à cause de restructurations à répétition, l'équipementier automobile est enfin en ordre de marche. L'année 2010 devrait marquer un tournant. La feuille de route à horizon 2014 présentée mi-juin, avec notamment un doublement du chiffre d'affaires dans les pays émergents, a convaincu les analystes. Le retour aux acquisitions, après des années d'immobilisme, atteste des ambitions retrouvées de Faurecia. - Sa politique de R&D lui permet de concevoir et de mettre à la disposition des constructeurs des innovations attendues par les clients finaux. La société bénéficie de la bonne santé de PSA Peugeot Citroën, son principal actionnaire.

Les points faibles de la valeur

La lourde dette du groupe (4,6 fois les fonds propres) reste son talon d'Achille. Faurecia fabrique des produits moins sophistiqués (sièges, planches de bord, portes...) que d'autres équipementiers et subit par conséquent une pression plus forte sur les prix de la part des constructeurs.

Comment suivre la valeur

- L'équipementier automobile, à l'image de ses concurrents, dépend entièrement des commandes des constructeurs, qui sont de surcroît de plus en plus exigeants. - Le nombre d'immatriculations de véhicules neufs est un bon indicateur de tendance. Le retour durable aux bénéfices est possible si la reprise des volumes est au rendez-vous. Le marché spécule régulièrement sur un retrait de la cote ou une revente de la participation de PSA. L'acquisition d'Emcon va diluer la participation du constructeur de 71% à 54%, ce que certains interprètent comme le début de son désengagement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Les prévisions des fabricants de pneumatiques sont bonnes pour l'année 2010. Bridgestone prévoit un profit net de 91 milliards de yens. Michelin se déclare optimiste car la hausse des cours des matières premières, si elle devait se poursuivre, devrait être compensée par des hausses de prix. Pirelli a, lui, revu à la hausse ses objectifs pour l'ensemble de l'année. Même optimisme chez les autres équipementiers : la plupart d'entre eux considèrent qu'ils sont sortis de la crise. Faurecia, le numéro un français du secteur, considère que la situation risque d'être encore difficile en Europe au second semestre. Toutefois il compte reprendre ses dépenses d'investissements et de R&D sur un horizon de deux-trois ans. Quant à Plastic Omnium, il affirme que la moitié des équipementiers est sortie de la crise, mais que les autres doivent faire attention aux problèmes de liquidité. FTB/ACT/