Taux : continuer à recevoir les réunions de la BCE du T1 (SG)

25/11/2010 - 11:04 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le seul fait notable mercredi en zone euro est la forte croissance réelle de l'économie allemande. Si cela ne suffira pas à nous sortir du bourbier actuel, une telle tendance est certainement indispensable et l'annonce d'un indice IfO bien meilleur que prévu a été très encourageante. Les autres éléments marquants de la journée ont été le tail élevé lors de l'émission de Bunds, un projet budgétaire ambitieux en Irlande et une forte demande à l'opération de refinancement à 3 mois de la BCE", commentent les analystes de Société Générale Cross Asset Research. "A noter également quelques rumeurs et spéculations, entraînant de larges fluctuations difficiles à classifier globalement comme de l'aversion au risque ou de l'appétit pour le risque et qu'il vaut mieux considérer comme des fermetures de positions avant le week-end prolongé de Thanksgiving aux Etats-Unis." "Le marché a spéculé sur le fait qu'une réunion d'urgence de la BCE pourrait être en cours et que l'un des résultats de ce meeting pourrait être de nouvelles opérations de refinancement qui seraient annoncée à l'approche de 2011 (retardant ainsi l'abandon des mesures de soutien). En revanche, Wellink (membre de la BCE) a défendu la stratégie consistant à pousser les banques à devenir moins dépendantes de la BCE pour leur financement. Cela réclame une importante clarification de la part de la BCE." "Cette stratégie de sortie passive équivaut à un resserrement de la politique monétaire et peut être justifiée pour trois raisons assez distinctes : à cause d'une évolution des perspectives économiques (croissance/inflation), parce que la BCE est préoccupée par la dépendance des Etats aux injections de liquidités ou parce que la BCE est inquiète pour l'exposition de son propre bilan. Toutefois, ces trois justifications possibles ne peuvent pas toujours coïncider (et la BCE ne devrait jamais admettre la troisième). Mais alors si la suppression du goutte-à-goutte aux banques pourrait entraîner un resserrement inapproprié par rapport à l'objectif d'inflation, quelles solutions s'offrent à nous ?" "Peut-être affirmons-nous cela simplement parce que nous aimons aller à contre-courant du marché et nous montrer provocants, mais il semble y avoir une solution radicale : baisser le taux de refinancement et fournir les liquidités standards dont le système a besoin à un taux variable supérieur à ce taux, puis fournir un financement à terme à un taux minimum de 1%. Nombre de détails restent à définir mais le plus important serait de pénaliser la dépendance par rapport à un bon comportement et de récompenser la BCE avec un spread sur le taux refi afin de compenser le risque de prêt aux banques dépendantes (sans citer de noms)." "Ce dernier point est pertinent. En effet, le stock de liquidités excédentaires a diminué et la pénalité gagnée par la BCE a également reculé. Avant de supposer que tout cela est complètement fou, sachez qu'il y a des antécédents. Bien que le système ne fonctionne pas vraiment de la même manière, le principe qui se cache derrière les opérations à terme britanniques de double collatéral/taux est le même : récompenser la banque centrale pour le risque non-conventionnel qu'elle prend. Les haircuts ne récompensent pas pour le risque endossé, ils ne font qu'atténuer les pertes, seul le spread récompense le risque. Une baisse des taux refi serait naturellement un choc." "Mais cela prouverait une chose - que la BCE, comme elle l'affirme, ne s'engage jamais à l'avance. C'est une idée, pas le scénario central de la SG. Des alternatives sont également possibles (par exemple, imposer une pénalité aux banques faibles sans abaisser les taux - ce qui aurait un impact très différent sur l'Eonia). Mais dans le contexte actuel, où la confiance dans les banques souffre à la fois des craintes de pertes sur les détentions d'obligations souveraines et de la menace que les créanciers des banques en difficulté soient invités à prendre des haircuts, il est difficile de croire que la BCE puisse retirer la prise des liquidités à tout moment et prochainement. Continuez à recevoir les réunions de la BCE du T1." AUT/ALO