BNPP IP : passage à la neutralité sur obligations indexées à l'inflation

26/11/2010 - 18:22 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les problèmes financiers de l'Irlande, l'intensification des tensions entre les deux Corées et la perspective d'une poursuite du resserrement monétaire en Chine ont pesé sur les actifs risqués. Les actions ont connu leur deuxième semaine consécutive de baisse. Les obligations d'Etat ont bénéficié de la montée de l'aversion pour le risque, les rendements obligataires américains accusant un repli plus sensible que leurs homologues allemands, en raison notamment de statistiques macroéconomiques divergentes", note Joost van Leenders, de BNPP IP. "Notons que l'or a quelque peu reculé, probablement sous l'effet de l'annonce d'un faible taux d'inflation aux Etats-Unis." "Selon nous, les inquiétudes suscitées par la crise budgétaire dans la zone euro et la faiblesse du marché immobilier américain devraient continuer à hanter les marchés. Toutefois, sur fond de maintien d'une croissance économique légèrement positive dans les pays développés et relativement vigoureuse dans les pays émergents, nous devrions assister à des périodes d'optimisme. Une fourchette de négociation large et un potentiel de hausse limité nous incitent à maintenir notre neutralité sur les actions." "Nous sommes passés de sous-pondérés à neutres sur les petites capitalisations américaines et avons réduit parallèlement notre position sur les grandes valeurs américaines de surpondérée à neutre. Afin de stopper les pertes, nous avons annulé la sous-pondération des actions de petite capitalisation après une forte performance, même si nous pensons que les niveaux de valorisation et le facteur devise penchent du côté négatif. Nous avons relevé notre exposition aux obligations indexées sur l'inflation de sous-pondérée à neutre, tout en cédant des obligations nominales du Trésor et en augmentant notre sous-pondération sur ces dernières." "Sur notre fiche d'évaluation, l'indicateur d'illiquidité des obligations indexées sur l'inflation est devenu positif et, de surcroît, la saisonnalité devrait devenir favorable en décembre, ces titres étant généralement très demandés à cette période. Nous continuons de considérer comme des facteurs négatifs la baisse de l'inflation et la prime de risque d'inflation intégrée dans les cours des obligations indexées." "Les dernières statistiques macroéconomiques américaines ont été mitigées, nous conduisant à anticiper une croissance d'environ 2% du PIB en glissement annuel au cours des prochains trimestres. Cette prévision implique un ralentissement par rapport au taux de croissance du troisième trimestre, qui a été revu à la hausse à 2,5% en rythme trimestriel annualisé, contre 2,0% en première estimation. La révision a concerné bon nombre de composantes du PIB, mais les nouveaux chiffres montrent toujours une demande intérieure modeste, soutenue par la reconstitution des stocks et freinée par les exportations nettes." "Fait plus important, les données concernant les résultats des entreprises au troisième trimestre ont montré que les bénéfices globaux avaient progressé pour le septième trimestre consécutif, mais à un rythme relativement modéré. Rapportés au PIB, les profits donnent à penser que l'investissement et l'emploi devraient continuer à augmenter au cours des prochains trimestres. Toutefois, compte tenu des nombreuses incertitudes, les sociétés pourraient demeurer réticentes à investir leurs bénéfices non distribués." "Le marché immobilier américain reste un sujet de préoccupation. En raison de problèmes juridiques, plusieurs banques ont suspendu ou ralenti les saisies, si bien qu'elles ne perçoivent pas de paiements hypothécaires et encourent le risque de voir se déprécier la valeur des biens immobiliers qui seraient autrement repris en possession. Les banques qui ont du mal à vendre les logements saisis s'exposent à des pertes afférentes à l'entretien de ces biens. Le Congressional Oversight Panel (comité de supervision du congrès américain) estime que ce gel des saisies pourrait coûter aux établissements bancaires jusqu'à 52 milliards de dollars. Moins de la moitié de ce montant a été comptabilisé en charges ou provisionné par les grandes banques. Nous ne savons pas à quel point cette situation pourrait devenir problématique. Pour l'heure, nous pensons qu'il s'agit d'un risque, mais ce n'est pas un élément qui fait partie de notre scénario de base." "Après trois reculs mensuels, l'indice PMI composite de la zone euro, qui intègre les services et le secteur manufacturier, s'est redressé. Cette amélioration devrait diminuer les craintes d'une forte décélération de la croissance. La vigueur du PMI a été concentrée en Allemagne et, dans une moindre mesure, en France. En Allemagne, l'indice Ifo du climat des affaires a confirmé la dynamique, de même que la confiance des ménages qui s'est hissée à son plus haut niveau depuis octobre 2007." AUT/ALO