Marchés émergents : rentabilité plus forte des fonds propres d'entreprises

01/12/2010 - 10:28 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'écart se resserre entre les marchés d'actions émergents et les marchés développés. Le coût du capital est de plus en plus uniforme dans le monde", affirme Legg Mason. Claudio Brocado, gérant chez Batterymarch, filiale de Legg Mason, explique qu'à la faveur de la convergence du coût du capital, les entreprises des marchés émergents enregistrent une croissance bénéficiaire supérieure à celles de leurs homologues des pays développés. "Par conséquent, les valeurs émergentes verront leurs ratios cours/bénéfices augmenter et afficheront à terme une prime par rapport à leurs homologues des marchés développés tant au niveau de la valorisation des actifs que de celle des résultats." "Historiquement, le coût du capital a toujours été nettement plus élevé dans les marchés émergents. Toutes choses égales, ces marchés sont donc désavantagés et ont dû utiliser d'autres avantages compétitifs — notamment un coût du travail moins élevé — pour s'imposer sur l'échiquier économique mondial. La mondialisation gagnant progressivement tous les aspects de la vie de l'entreprise, le coût du capital tend également à s'uniformiser dans le monde. Par conséquent, les entreprises des pays émergents sont de plus en plus compétitives et bénéficient d'une capacité croissante de création de valeur." "Si les valeurs émergentes affichent toujours une décote en termes de résultats, elles se négocient déjà avec une prime au niveau de la valorisation des actifs (ratio cours/actif net). Selon Batterymarch, cette prime s'explique par un niveau de rentabilité des fonds propres plus élevé. Théoriquement, il est en effet normal qu'une société dont la rentabilité est supérieure au coût du capital se négocie avec une prime par rapport à son actif net. Cela signifie que plus la rentabilité des fonds propres est élevée, plus la juste valeur du ratio cours/actif net d'une action donnée ou d'un marché d'actions donné sera élevée." "Tout comme le ratio cours/actif net est directement corrélé au niveau de rentabilité des fonds propres, le ratio cours/bénéfices que les investisseurs sont prêts à payer dépend du taux de croissance bénéficiaire à long terme. Dans l'ensemble, les entreprises des marchés émergents devraient enregistrer une croissance bénéficiaire plus soutenue que celles des pays développés dans un avenir prévisible, ce qui en théorie devrait se traduire par une hausse des ratios cours/bénéfices. Si nous ne tablons pas pour le moment sur une telle hausse — et encore moins sur une prime par rapport aux actions des marchés développés — un tel scénario est probable à plus long terme." "Les entreprises des marchés émergents affichent désormais une plus forte rentabilité des capitaux propres que celles des pays développés, ce en dépit d'un usage nettement plus prudent de l'effet de levier. Compte tenu d'un niveau d'endettement relativement faible, leur supériorité en termes de rentabilité des actifs est encore plus significative que celle en termes de rentabilité des fonds propres. Le coût du capital diminuant, ces entreprises pourraient, en s'endettant davantage, atteindre un niveau de rentabilité des fonds propres encore plus élevé." "Tant que les entreprises des marchés émergents afficheront une meilleure rentabilité que celles des pays développés, leur prime en termes de ratio cours/actif net devrait rester intacte. Le fait que ce niveau de rentabilité des fonds propres puisse être amplifié par une diminution du coût du capital justifie l'existence d'une telle prime et pourrait même l'accentuer." AUT/ALO