Les valeurs europ. resteront, à tort ou à raison, délaissées en décembre

02/12/2010 - 15:53 - Option Finance

(AOF / Funds) - "A quelques semaines de la fin d'année, il est probable que l'investisseur européen moyen perçoive une impression de grande précarité des marchés : avec des indices de la zone euro en recul de 5% à 10%, le bilan n'est, à ce stade, pas à même de le réconcilier avec le placement en actions. Pourtant, cette vision de la situation s'avère très biaisée, et peu représentative de l'année. Elargir un peu la perspective donne une image toute différente de l'année : les actions américaines progressent de 5,9% et les marchés émergents de 8,7%", note Bernard Aybran, directeur de la multigestion Invesco AM. "Pour peu que l'investisseur soit européen et fasse ses comptes en euros, et il peut alors ajouter 9% de plus-values sur l'année, due à la dépréciation de l'euro contre dollar." "Car ce sont bien les marchés financiers de la zone euro qui se trouvent attaqués, qu'il s'agisse des marchés d'actions, d'obligations ou de change. Et les valeurs se trouvent d'autant plus attaquées qu'elles figurent dans les grands indices, échangés sous forme de paniers, ou de dérivés, par les opérateurs internationaux. Avec près de 600.000 milliards de dollars, les dérivés non cotés pèsent autant aujourd'hui qu'en 2007. Les titres qui se situent à l'extérieur de ces paniers échangés par blocs sont donc soumis à une volatilité bien moindre. En 2010, les petites et moyennes capitalisations progressent, respectivement de 4% et 1,7%." "A l'image du mois de novembre, les marchés financiers devraient demeurer dominés par des préoccupations macro-économiques, dans le courant du mois de décembre. Cette préoccupation est double et contradictoire : tandis que les Etats-Unis et l'Europe ne parviennent pas à créer une demande finale de biens et services, les grands émergents, Asie et Amérique Latine en tête, frôlent la surchauffe. Dans ces conditions, les perspectives bénéficiaires des sociétés cotées ont été relativement négligées : comprises entre 16% et 18% pour 2011, elles s'avèrent pourtant très prometteuses, après des croissances de 30% à 40% en 2010. Ces anticipations valorisent les actions à des niveaux pour le moins raisonnables, de l'ordre de 11 fois les bénéfices 2011 pour les actions européennes. Accompagnées d'un dividende moyen de 3,4%, les actions en général, et les actions européennes en particulier, figurent parmi les classes d'actifs les moins chères qui soient, à l'heure où l'immobilier résidentiel parisien franchit de nouveaux records et où l'emprunt d'Etat français à 10 ans rapporte à peine plus de 3%." "Dans ces conditions, les investisseurs continuent sur leur lancée de l'année : les flux de capitaux quittent toujours les actions européennes pour se porter sur des valeurs émergentes, qu'elles soient actions ou obligataires. Quant aux marchés obligataires, les inquiétudes actuelles qui pèsent sur les comptes publics de la zone euro tendent à effrayer bon nombre d'investisseurs, a priori stables : lorsqu'un Etat fait l'objet de dégradations successives de la part des agences de notation, de nombreuses institutions se voient contraintes de suspendre leurs investissements, voire de couper leurs positions, ce qui génère de nouvelles hausses de taux, et donc de nouvelles inquiétudes. Ce cercle vicieux est en place depuis plus d'un an maintenant, et le choc de confiance des différents plans de sauvetage européens n'aura eu d'effet que très passager." "Dans le courant du mois de novembre, les portefeuilles multigérants Invesco ont poursuivi les allègements entamés en octobre sur les emprunts d'Etat de la zone euro, jusqu'au solde total des positions. Du côté des positions actions, c'est tout naturellement le portefeuille PEA Invesco Multi Stratégie qui a été protégé contre les turbulences de marché : l'exposition a été ramenée de 91% à 75% du portefeuille, marginalement par allègement d'investissement, mais principalement par initiation d'une position vendeuse d'indice EuroStoxx 50. Les investissements en matériaux de base et sur des gérants actifs ont progressé sur le mois. Notre portefeuille Patrimoine est demeuré exposé aux actions à hauteur de 18% et le fonds flexible Invesco Multi Complémonde 0-100 à hauteur de 50%." "La toilette des bilans (ou window dressing) pourrait marquer les dernières semaines de l'année. Dans ces conditions, les actifs émergents devraient continuer à se voir favorisés, du moins par les flux de capitaux. Si les valeurs européennes offrent bien des attraits pour qui les regarde rationnellement, il n'est pas certain que la rationalité prime à l'approche de la nouvelle année." AUT/ALO