(AOF / Funds) - Les orfèvres de Hong Kong ont été les victimes d'une escroquerie géante, en achetant des centaines d'onces de simili or. Cette affaire est l'une des plus grosses arnaque touchant le marché chinois de l'or depuis des décennies, rapporte le Financial Times. Les responsables locaux de l'orfèvrerie ont expliqué que cette malversation n'a touché que le marché de détail et était due à l'intérêt suscité par la flambée récente des prix du précieux métal, au dessus de 1.400 dollars l'once sur le marché au comptant. Cette contrefaçon a choqué la communauté des orfèvres et des investisseurs en or à Hong Kong, non en raison de sa taille, mais plutôt de la sophistication des moyens employés. Pour Haywood Cheung, président du Chinese Gold & Silver Exchange Society, la place d'échange de Hong Kong, au moins 200 "fausses" onces (soit une valeur de 280.000 dollars) auraient déjà été découvertes. Mais une quantité dix fois supérieure pourrait avoir déjà pénétré le marché de détail. Les enquêteurs ont notamment découvert, à force de tests à très haute température et d'usages de divers produits chimiques, un alliage complexe (osmium, iridium, ruthenium, cuivre, nickel, acier et rhodium) aux propriétés proches de celles de l'or a simplement été recouvert d'un habillage d'or pur ; dans ce cas, le produit contient environ 51% d'or pur. Un tel alliage suppose des techniques et des outils industriels relativement élaborés, souligne M. Cheung. Il suppose également des moyens financiers puisque le rhodium, par exemple, est le métal le plus cher de la planète. Même Luk Fook Group, un des plus gros détaillants en or de Hong Kong, s'est fait prendre au piège cet été en achetant pour 11.500 dollars de métal contrefait, avant de donner l'alerte à ses magasins. Autrefois, la contrefaçon était essentiellement basée sur le tungstène, un métal à la même densité que l'or mais que les orfèvres savent désormais facilement identifier. AUT/ACT