(AOF / Funds) - Merci de bien lire que ce rapport a été réalisé avec le cabinet amGroup. Selon le rapport publié lundi par RBC Dexia, les gestionnaires d'actifs français estiment que la directive UCITS IV, visant à renforcer le marché unique de l'investissement européen, n'affectera pas leur prédominance sur leur marché domestique. "Le rapport émet également certains doutes quant au fait que la nouvelle directive puisse connaître la même popularité que UCITS III, dont le succès est attribué à la transparence accrue qu'elle a pu offrir aux investisseurs pendant la crise", précise cependant le communiqué. Le rapport est le fruit d'entretiens menés par amGroup auprès d'une trentaine de sociétés de gestion françaises et étrangères actives sur la place. "Il met en lumière les particularités différenciant le plus gros marché européen de la gestion d'actifs de ses pairs, notamment par la prudence marquée de ses investisseurs institutionnels. D'après l'étude, ces derniers ont une forte préférence pour les placements obligataires et pour les fonds euros opérant dans le cadre réglementaire français qui leur est familier. Certains gérants estiment que cette exception française crée ainsi un environnement franco-français assez étanche, dans lequel les sociétés de gestion étrangères, dont les compétences portent surtout sur les marchés actions, ne répondent pas totalement aux attentes des investisseurs." "L'étude révèle également un manque d'optimisme quant au potentiel de croissance du marché français. De nombreux répondants sont inquiets du fait que la reprise semble être plus faible en France que chez ses voisins allemands ou britanniques, et que l'impact négatif sur les encours de réglementations internationales telles Solvabilité II et Bâle III sera aggravée par la rigidité du système financier national. Les gestionnaires étrangers semblent partager cette analyse, et rares sont ceux qui ont indiqué leur intention de renforcer leur présence en France." "Dans ce contexte, peu de participants sont réellement enthousiasmés par les opportunités offertes par UCITS IV. Le rapport révèle un certain scepticisme quant au potentiel de la nouvelle directive à favoriser le développement des sociétés de gestion françaises à l'international. D'une part, les gestionnaires de fonds de grande taille expliquent que l'impact principal de cette nouvelle directive sera d'accélérer la rationalisation de leur offre, plutôt que de soutenir leur expansion internationale. Ils estiment que cet objectif aurait déjà été atteint grâce à d'autres cadres réglementaires, y compris UCITS III, et que leur principal objectif est désormais de se concentrer sur un travail de branding afin de renforcer l'assise de leurs marques à l'étranger. D'autre part, UCITS IV n'engendrera pas de repositionnement stratégique pour les sociétés de gestion entrepreneuriales de plus petite taille, pour lesquelles le marché français représente une priorité stratégique en soi." "Cette étude montre que, malgré le battage médiatique, la directive UCITS IV n'est rien de plus qu'une boîte à outils réglementaire, et que de nombreux gestionnaires français ne sont pas convaincus de son utilité. Cela est surprenant dans un marché de la gestion de plus en plus mondialisé, d'autant plus que nous avons pu constater un intérêt certain et une préparation à cette nouvelle directive dans d'autres parties du monde. Cependant, nous nous attendons à ce que les avantages de UCITS IV deviennent plus évidents à mesure que nous nous approcherons de la date d'implémentation. Quoiqu'il en soit, il est important que cette exception française n'annonce pas une perte progressive de compétitivité de la place", note Philippe Legrand, directeur général de RBC Dexia en France. AUT/ACT