Actions : les seuils actuels peuvent constituer des opportunités d'achat

08/12/2010 - 15:28 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les marchés sont et restent otages de la crise européenne et d'un phénomène technique d'achat massifs d'actions. Pour décembre, nous envisageons une progression limitée, et des indices européens dépassés par les Etats-Unis et le Japon. Ceci dit, le cycle des profits reste solide et les valorisations sont à des niveaux peu élevés. Les seuils actuels devraient constituer des opportunités d'achat si l'on s'appuie sur les perspectives plutôt encourageantes pour 2011", note Genereli Investments. "Les marchés mondiaux ont été légèrement positifs en novembre (MSCI World : +0,5%) mais l'indice MS Euro a reculé de 2,4% et le Stoxx 50 a perdu près de 4% (la baisse atteint 7% depuis le dernier point haut). Les marchés émergents (-2,2%) sont sous pression du fait de leur plus forte croissance, qui entraîne une accélération de l'inflation." "Au cours des prochains trimestres, les marchés développés pourraient en subir certains effets (hausse des indices de prix à la consommation via une augmentation des prix des matières premières) mais il est encore trop tôt pour l'affirmer. Le thème de la croissance reste intact, c'est-à-dire que pour le moment, les investisseurs ne sont pas inquiets pour l'expansion de l'activité mais principalement préoccupés par le risque souverain. S&P, Nasdaq, Dax, matériaux de base, automobile, industrie et semi-conducteurs, tous ont surperformé les indices européens." "Les matières premières ont progressé de 2% et le prix du pétrole a gagné 2,6%. Les indices japonais ont également affiché de solides gains, terminant le mois à +7%. Explications à cela : un yen affaibli, une sous-performance antérieure (donc d'importantes sous-évaluations), et finalement, une propension de la BoJ à recourir à l'assouplissement quantitatif. Raison supplémentaire : tant que l'inflation s'accélèrera en Asie, le Japon en profitera, dans la mesure où ce pays est celui qui a le plus besoin d'inflation au monde. Evidemment, cet aspect n'est pas purement rationnel mais pourrait cependant influencer l'appétit de certains investisseurs." "A plus long terme, les réformes structurelles n'ont pas été évoquées, ni des solutions concernant le niveau élevé de la dette. Au contraire, il faudra tenir compte d'un PIB japonais affaibli au quatrième trimestre 2010 et d'un ralentissement des volumes d'exportations, qui pourraient mener à une baisse de la croissance des BPA. Ainsi, la surperformance japonaise (à laquelle nous continuons de croire) doit être maniée avec prudence et sur un horizon de court terme." "Comme nous l'avons mentionné plus haut, le risque souverain domine le marché, en particulier en Europe. Au sein de l'indice Stoxx 50, le secteur bancaire est le plus touché (Santander : -20%). En revanche, les valeurs industrielles allemandes et les défensives ont surperformé (Nestlé). Au cours du mois dernier, les signaux encourageants que nous avions soulignés il y a quelques semaines ont été confirmés. En particulier, l'indice Ifo fait preuve de résistance et, comme en 2006, la progression de la composante conditions actuelles permet à l'indice de se maintenir en territoire positif sur l'ensemble de l'année." "Pendant que la Fed maintenait une position dovish (défavorable à une hausse des taux), la BoJ se montrait également de plus en plus favorable à un assouplissement quantitatif et les spéculations pourraient s'étendre à la BCE, à moins que les membres de l'Union Européenne soient en mesure de trouver une solution rapide à la crise de la dette. La saison des résultats s'est terminée sur des surprises positives (pas seulement pour les profits mais également pour les ventes) et, aux Etats-Unis, la baisse des coûts unitaires de la main d'oeuvre au troisième trimestre s'est révélée supérieure aux attentes. Cela signifie que les marges ne sont pas encore entrées dans une phase de compression, phénomène favorable à une seconde phase de progression pour les actions." "Tandis que les profits vont continuer de croître aux dépens des revenus du travail, on observe que les salaires et les heures travaillées (cette tendance est bien plus en avance) militent en faveur d'une poursuite des embauches. Ceci dit, la progression des salaires va rester lente en 2011, permettant ainsi une expansion des marges. Aux Etats-Unis, les consommateurs ont confirmé leur propension à dépenser. Le Black Friday semble avoir été satisfaisant (bien que principalement favorable à l'électronique et aux jouets), et le revenu individuel reste solide. Le revenu réel disponible a augmenté de 2,5% et les dépenses réelles de 2,3%. Ces chiffres progressent plus vite qu'il y a quelques mois. A court terme, la récente hausse des prix de l'essence pourrait perturber le comportement des consommateurs mais la tendance de long terme reste positive." "Les crédits au secteur privé sont également sur une pente ascendante et une utilisation plus appropriée des liquidités disponible est en train d'émerger, au travers des fusions-acquisitions et des dépenses d'investissement. Les investisseurs attendent une reprise des investissements et non plus uniquement une réduction de l'endettement et une progression des dividendes." "Le cycle des profits a encore du chemin à parcourir. La reprise des investissements est plus facilement envisageable qu'auparavant en Europe et aux Etats-Unis, principalement en raison du besoin de croissance des sociétés après la forte réduction de leur endettement. Les valorisations restent très attractives et les politiques monétaires particulièrement assouplies. A moyen terme (2011), les actions sont en position favorable. A plus court terme cependant, certains indicateurs techniques pourraient connaître une inversion de tendance depuis leur situation de surachat et la saga des dettes souveraines continue de jouer les trouble-fête." "C'est pourquoi nous n'envisageons qu'une légère progression en décembre, avec des indices européens à la traîne face aux places américaines et japonaises. La dichotomie européenne a encore de beaux jours devant elle, sachant qu'elle est déterminée par des fondamentaux économiques et pas uniquement par des risques. En revanche, si nous prenons l'exemple des banques, ces dernières ont pratiquement comblé leur écart avec le marché en termes de tendance relative des profits (ce qui représentait une raison fondamentale de sous-performance). Par conséquent, nous pensons que les financières devraient peu se déprécier, à moins d'anticiper une implosion de l'euro, ce qui n'est pas notre scénario." "Les marchés émergents restent sous pression au travers de leur politique monétaire hawkish et d'une inflation qui s'accélère. Nous préférons donc privilégier les pays développés pour le moment. Pour l'ensemble de l'année 2011, le thème de la plus forte croissance devrait susciter une surperformance des actions émergentes. Egalement en raison du fait que les valorisations sont en moyenne peu onéreuses." AUT/ALO