Taux : pas de tendance durable au resserrement à MT en zone euro

08/12/2010 - 16:25 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Lors des dernières semaines écoulées, la forte corrélation entre les mouvements sur les taux des pays core et la crise de la dette souveraine en zone euro s'est atténuée. Alors que la crise de la dette atteignait un nouveau pic en novembre, les taux des pays core ont continué de grimper. Malgré les efforts des dirigeants politiques pour atténuer la nervosité des marchés, nous n'anticipons pas de resserrement significatif des spreads souverains dans les semaines à venir", estime Generali Investments. "Cependant, au vu du récent mouvement excessivement haussier des taux de référence, nous envisageons une légère baisse en décembre", ajoute le gestionnaire. "En novembre, les rendements à long terme des taux de référence des deux côtés de l'Atlantique ont continué de monter. Ce phénomène est d'autant plus intéressant que la crise de la dette en zone euro a atteint de nouveaux sommets en novembre. Tandis que les Bunds allemands à 10 ans augmentaient de 15 points de base pour atteindre 2,65%, leurs équivalents américains avançaient de 26 points de base à 2,90%. Nous avions anticipé une hausse de ces taux, mais nos prévisions étaient plus prudentes (2,55 et 2,65% respectivement). Nous pensons que l'orientation des Bunds dépend actuellement en grande partie des Bons du Trésor américain." "Aux Etats-Unis, les anticipations exagérées sur l'ampleur de l'assouplissement quantitatif ont reflué en novembre et contribué à une hausse des rendements. En fait, ce phénomène s'était déjà matérialisé après la première annonce d'un assouplissement quantitatif en mars 2009. En outre, un ensemble d'indicateurs économiques encourageants a également soutenu la hausse des taux. Désormais, nous ne prévoyons pas que les indicateurs économiques surprennent positivement. En outre, la Fed a commencé à être un acheteur quotidien sur le marché, à hauteur de 4 milliards de dollars par jour en moyenne." "A cet égard, il convient de mentionner le fait que la banque centrale américaine se concentre davantage sur les obligations de moyen et long terme. Au cours du printemps et de l'été 2009, la Fed avait réalisé des achats de bons du Trésor à court terme principalement. Par conséquent, nous anticipons une baisse d'environ 10 points de base des bons du Trésor à 10 ans au cours du mois de décembre. Les Bunds allemands à 10 ans devraient baisser de 5 points de base environ, à 2,60%. En conséquence de la baisse attendue des taux à long terme, la récente pentification de la courbe des taux de référence devrait toucher à sa fin. Le Bund allemand à 2 ans est déjà redescendu aux niveaux de mi-octobre." "Bien que la BCE puisse quelque peu ralentir le processus de retrait de ses politiques non conventionnelles au vue de l'agitation sur les marchés obligataires, une poursuite de la nette baisse des rendements des obligations à court terme n'est pas prévue. La décision de l'Union Européenne à l'égard d'un nouveau mécanisme de gestion des crises d'insolvabilité a entraîné un nouvel élargissement des écarts de taux. Pourtant, les dernières nouvelles indiquent que les pertes induites par la détention d'emprunts d'Etat pourraient être moins importantes qu'annoncé initialement et les règles imposées par les gouvernements européens dans le cadre du nouveau mécanisme de gestion des crises ne seront pas appliquées avant 2013, mais, malgré cela, les marchés n'ont pas été rassurés." "Plus particulièrement, les spreads des petits pays périphériques se sont élargis et, finalement, l'Irlande a été poussée à demander une aide extérieure. L'Irlande va recevoir 85 milliards d'euros de la part de l'Union Européenne et du FMI. Cette somme doit servir à recapitaliser le secteur bancaire et à couvrir les besoins budgétaires de l'Irlande. Par conséquent, le pays devrait être subventionné jusqu'en 2013. En échange de ce plan d'aide, l'Irlande doit ramener son déficit à 3% du PIB d'ici 2015. Cependant, l'impact sur les marchés financiers a été de courte durée et le spread souverain à 10 ans entre l'Irlande et l'Allemagne a même récemment atteint un nouveau plus haut historique." "Dans les semaines à venir, nous ne prévoyons pas de tendance durable au resserrement étant donné que l'incertitude politique (probables élections générales anticipées en 2011) et de possibles nouvelles dégradations de notes continueront de peser sur les obligations irlandaises. Les inquiétudes des marchés se sont déjà déplacées vers la péninsule ibérique. En particulier, le Portugal est sous les feux des projecteurs en étant perçu comme le prochain candidat à une aide extérieure. Au vu de la très modeste diminution de son déficit budgétaire en 2010 et du manque actuel d'engagement ferme à l'égard des mesures d'austérité, nous anticipons de nouvelles dégradations de notes." "En outre, les perspectives de croissance y restent moroses. L'écart de croissance avec les pays du coeur de l'Europe devrait peu évoluer en 2011. Finalement, nous pensons que le Portugal sollicitera le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) l'année prochaine. Le risque que le Portugal ait besoin d'une aide extérieure dès la fin de cette année semble limité. En effet, les taux portugais sur le marché secondaire sont toujours inférieurs aux taux requis pour bénéficier du FESF et le financement du Portugal pour 2010 est assuré." "Bien que les spreads souverains espagnols se soient également élargis au cours des dernières semaines, la situation économique de l'Espagne nous semble plus favorable. La réduction du déficit en 2010 a été impressionnante et devrait continuer l'année prochaine. Au-delà de cela, le niveau de la dette reste bien en dessous du niveau moyen de la zone euro. Bien que des incertitudes demeurent quant au coût de l'aide nécessaire au secteur bancaire, nous ne pensons pas que l'Espagne sollicitera le FESF en 2011. Cependant, un resserrement significatif de la prime de risque d'ici la fin de l'année n'est pas non plus au programme." AUT/ALO