Malgré le lancement d'ETF adossés au cuivre, le métal peut baisser en 2011

09/12/2010 - 18:10 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Compte tenu des tendances actuelles de l'offre et de la demande, le déficit du marché du cuivre pourrait s'aggraver au cours de l'année 2011. Du côté de la demande, l'investissement en infrastructures urbaines et industrielles en Chine et dans les autres pays en développement continuera à alimenter la hausse de la demande. Il s'y ajoutera la croissance continue de la production automobile mondiale, particulièrement celle de véhicules hybrides et de véhicules 100% électriques, qui exige des quantités de cuivre plus importantes", note Natixis. "Du côté de l'offre, bien que quelques nouveaux sites entreront progressivement en production, il faudra attendre la mi-2012, voire la fin 2012, pour que les principaux projets de mines de cuivre démarrent leur production commerciale. D'ici là, les tensions sur la production des mines actuellement en service persisteront." "Cette simple analyse plaide donc pour une hausse des cours du cuivre, à mesure que les tensions se feront plus fortes sur le marché. Elles pourraient être aggravées par le lancement de grands fonds ETF adossés sur le cuivre physique, ce qui tirerait les prix vers de nouveaux plus hauts. Il s'agit de notre scenario central (et aussi le plus fortement haussier), mais il convient d'examiner attentivement les facteurs qui pourraient s'opposer à une telle tendance." "Il est particulièrement important de relever que le marché a déjà intégré l'essentiel de ce scenario, ce qui a contribué à la forte surperformance du cuivre par rapport aux autres métaux de base. Si le marché devait être surpris par l'ampleur de tout ralentissement temporaire de l'économie des pays en développement, engagés dans un combat contre les tensions inflationnistes, les prix pourraient rapidement baisser. Il est également possible que les autorités de régulation voient d'un mauvais oeil que les investisseurs financiers suscitent une forte hausse des cours du cuivre, au détriment de l'économie mondiale." "La Chine, premier producteur mondial de cuivre, a accumulé des stocks qui pourraient être utilisés judicieusement au cours des deux prochaines années pour atténuer la hausse des cours (il était remarquable que le cuivre ait été absent des récentes ventes aux enchères organisées par les autorités chinoises). A côté des 235.000 tonnes détenues par le National Materials Reserve Bureau, il existe sans doute d'autres stocks plus modestes et semi-officiels. La Chine a été un important importateur net de cuivre au cours des dernières années, n'exportant quasiment pas de produits de cuivre finis et semi-finis." "Des quantités croissantes de métal devraient donc être potentiellement disponibles sous forme de ferrailles de cuivre, qui pourraient se substituer de plus en plus au cuivre et aux ferrailles de cuivre importées, à mesure que le marché chinois atteindra une certaine maturité. Ce phénomène pourrait progressivement faire sentir ses effets, même si son impact ne sera pleinement ressenti que dans quelques années. Lorsque le cuivre peut être remplacé par des produits moins coûteux (par exemple l'aluminium), l'incitation à la substitution se fait aussi plus forte, au détriment de la demande de cuivre." "Pour toutes ces raisons, il est probable que la poursuite de la hausse, au-delà des récents plus hauts, devienne plus difficile. Si notre scénario central reste celui d'une intensification des tensions sur le marché du cuivre, il est possible que le cuivre sous-performe les autres métaux de base en 2011." AUT/ACT