Emergents : favoriser l'industrie, la la santé et la consommation (EdRAM)

10/12/2010 - 15:14 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les marchés émergents présentent à la fois des avantages structurels importants ainsi que des avantages plus conjoncturels. Sur le plan structurel, on observe la bonne santé des entreprises (qui ont les moyens d'investir) et des institutions bancaires, le dynamisme de la consommation ainsi que la forte hausse des dépenses en infrastructures. De plus, et contrairement à ce que la majorité des investisseurs peuvent penser, la volatilité des marchés émergents n'est pas, dans la durée, supérieure à celle des pays développés", note Edmond de Rothschild Asset Management. "Il est d'ailleurs intéressant de noter que certaines économies émergentes sont plus solides que leurs homologues dans les pays développés. A plus court terme, sur le plan conjoncturel, il existe de nombreuses raisons de se tourner vers les marchés émergents : les valorisations sont, globalement, peu élevées et les devises émergentes sont très intéressantes par rapport à l'euro." "De plus, d'un point de vue cyclique, nous sommes dans une phase favorable aux actions et dans un contexte où la politique monétaire globale est porteuse. Par ailleurs, l'afflux de liquidités dû à la politique monétaire américaine a également bénéficié à la zone, même si cet afflux massif entraînera probablement, à court terme, une légère correction. Globalement, la croissance économique devrait rester forte en 2011. On s'attend à des croissances bénéficiaires revues à la hausse - de 10% à 15% - et des marchés qui se traitent à 12-13x les bénéfices, relativement peu chers, même si certains secteurs se traitent à des niveaux plus élevés. A titre d'exemple, la Chine devrait atteindre une croissance de 9% en 2011." "L'entrée massive de capitaux pourrait entraîner une bulle sur ces marchés. L'excès de liquidité, consécutif à des politiques monétaires accommodantes des pays occidentaux, augmente l'appétit du risque. Cet excès de liquidité pourrait alors se tourner vers les marchés émergents et gonfler le niveau de valorisation. En outre, certains pays, à l'instar du Brésil et de l'Indonésie, pourraient instaurer des droits d'entrée sur les capitaux étrangers afin d'éviter une appréciation trop brutale de leurs devises et protéger ainsi leur compétitivité." "Par ailleurs, nous pourrions être confrontés à un risque inflationniste en raison de politiques monétaires trop accommodantes ou encore à une surchauffe immobilière en Chine ou à un problème de surconsommation. Si ces risques devaient se transformer en correction, cette dernière représenterait pour nous un excellent point d'entrée. En effet, une éventuelle inflation alimentaire, notamment en Chine, nous inciterait à investir sur les deux premiers trimestres de 2011. Dans tous les cas de figure, ces risques sont court-termistes et ne devraient en aucun cas avoir un impact négatif sur le potentiel conséquent des marchés émergents sur le plus long terme. D'ailleurs, depuis le début de l'année, le MSCI Emerging Market Free (EUR) enregistre une performance de près de 20%, surperformant ainsi le MSCI Europe (EUR) de plus de 17%, le CAC 40 de plus de 28% et le S&P 500 de plus de 3%." "Nous sommes investis à la fois sur des valeurs de très grande qualité qui offrent beaucoup de croissance visible, bien que relativement chères - elles composent d'ailleurs les deux-tiers du portefeuille -, et sur des valeurs plus cycliques, notamment les financières et les industrielles qui restent bien orientées. Sur le plan géographique, en ce qui a trait aux valeurs de qualité, nous sommes surtout présents en Inde (ITC, Asian Paints), en Chine (Tencent et Groupe Sasa), en Indonésie (Astra Group), au Brésil (Lojas Renner), au Chili (Falabella - grand magasin) et en Afrique du Sud (Shoprite - supermarché)." "Sur le plan sectoriel, nous sommes très investis sur le secteur de la pharmacie qui représente 7% du portefeuille mais il faut être attentif à la sélection des valeurs, certaines étant nettement plus chères que d'autres en raison du fort potentiel de croissance sur le long terme. Quant aux valeurs cycliques, nous sommes très présents en Russie (12%) et au Brésil (18%) sur le secteur des matériaux (Uralkali - potasse - et Vale) ou encore au Mexique (Grupo Mexico - cuivre) et sur celui de l'énergie (Novatek et Petrobras). Le secteur des financières retient également notre attention, toujours au Brésil et en Russie avec une préférence pour Bradesco et Sberbank respectivement." "Globalement, nous sommes surpondérés sur la consommation, la santé et les valeurs industrielles, et sous-pondérés sur l'énergie, les matériaux, les banques et les télécoms. Nous restons à l'écart des plus petits marchés, pas assez liquides et/ou transparents. Nous n'investissons pas en Egypte et en Colombie, ce dernier étant trop cher avec une devise qui s'est beaucoup appréciée, et sommes sortis de la Turquie qui a connu une forte hausse récemment. Quant au Vietnam, le manque de transparence nous incite à être prudents." "Nous privilégions (en Inde, ndlr) les infrastructures, le prochain plan quinquennal prévoyant d'augmenter les dépenses du secteur à 1.000 milliards de dollars, ainsi que les sociétés qui, au sein du secteur de la consommation, occupent des positions de niche ou qui sont en situation monopolistique (ITC - tabac, VIP Industrie bagages). Si les secteurs de l'énergie et de l'informatique sont très légèrement sous-pondérés, celui des services publics sont, à l'inverse, surpondérés. C'est le cas notamment de Gail Gas Authority qui va doubler son réseau de pipelines au cours des trois prochaines années et dont les tarifs de transmission de gaz sont fixés pour les quatre prochaines années. Autant d'éléments qui, conjugués à une valorisation raisonnable et à un niveau de dette négligeable, rendent le titre attrayant." "Nous privilégions (en Chine, ndlr) l'industrie et les matériaux, ce dernier secteur bénéficiant d'une forte demande même si le marché a déjà intégré le scénario de ralentissement économique. Quant aux valeurs industrielles, elles devraient profiter de la progression de leurs parts de marché et du 12e plan quinquennal qui débutera en 2011 et se prolongera jusqu'en 2015. Celui-ci devrait privilégier une meilleure efficacité énergétique, la réduction de la pollution, la hausse de la consommation en pourcentage du PIB, l'augmentation des revenus et la réduction des écarts de revenus entre la population urbaine et rurale." "Au Brésil, nous continuons à privilégier les banques (en général, elles surperforment quand les taux sont haussiers), les valeurs de consommation, (Lojas Renner) et les promoteurs immobiliers tels que MRV. Nous restons très investis sur Vale (premier producteur mondial de minerai de fer). En revanche, nous sommes plus prudents sur les aciéristes et les services aux collectivités." AUT/ALO