Emergents : moindre dépendance aux économies occidentales (OFI AM)

10/12/2010 - 15:39 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le terme double dip avait été l'un des plus populaires de l'été dernier. Ces craintes se sont estompées nettement sous l'effet de la politique monétaire américaine QE2 et après la bonne surprise de l'Allemagne dans la zone euro. Aux États-Unis, la croissance pourrait même s'améliorer encore après les dernières décisions politiques", estime Jean-Marie Mercadal, directeur général adjoint en charge des gestions d'OFI AM. "Elles sont au nombre de quatre : les baisses d'impôt décidées par George Bush v oont être prolongées pour au moins deux ans, ce qui représente près de 350 milliards de dollars de pouvoir d'achat supplémentaire, soit 2,5% du PIB. Les allocations de chômage vont être étendues, ce qui représente encore près de 50 milliards de dollars en 2011 et une baisse des cotisations sociales de 6 à 4% a été décidée, pour un impact estimé à 120 milliards de dollars en année pleine. Enfin, l'amortissement des investissements va être accéléré pour les entreprises." "Nous adhérons donc au scénario finalement très consensuel d'une croissance économique mondiale de plus de 4% en 2011, ce qui est somme toute historiquement assez élevé. Elle sera modérée en Occident et plus affirmée dans les pays émergents. Les prévisions du FMI s'établissent à respectivement +2 et +6,5%. Cette expansion mondiale à deux vitesses va se poursuivre : les pays matures sont engagés dans des processus de réduction des déficits publics et de désendettement à long terme qui impliquent quelquefois des politiques d'austérité (zone euro). Leur croissance sera donc structurellement plus faible." "Les économies émergentes ont en revanche montré une moindre dépendance aux économies occidentales qu'auparavant et ce mouvement est une tendance de fond. [-73]· ce sujet, les débats qui se tiennent actuellement au sein du Parti Communiste chinois à propos du prochain plan quinquennal sont très instructifs : l'économie va être réorientée vers la consommation domestique et vers plus de qualité pour atténuer le modèle actuel trop dépendant des exportations à bas coûts..." "Cette dualité entre monde développé et émergent sera source de déséquilibres sur des sujets comme les échanges commerciaux ou les parités de change (et donc de volatilité). Le climat de la gouvernance mondial risque donc d'être tendu, ce que les marchés n'apprécient pas toujours..." AUT/ALO