BNPP IP passe surpondéré sur les actions et l'immobilier asiatique

10/12/2010 - 17:56 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Sur fond de statistiques économiques généralement favorables, le rapport sur l'emploi américain a constitué une déception cette semaine. Les marchés obligataires des pays périphériques de la zone euro ont connu une accalmie. Aux Etats-Unis, les incertitudes entourant la politique budgétaire semblent s'être dissipées après le compromis trouvé sur la question des impôts et des allocations chômage", note Joost van Leenders, spécialiste des investissements chez BNPP IP. "Nous sommes passés à une position surpondérée sur les actions et l'immobilier asiatique. Nous avons vendu des obligations d'Etat, augmentant ainsi davantage la sous-pondération de cette classe d'actifs. Nous n'anticipons pas de baisse rapide de ces titres et maintenons notre position en overlay longue sur la duration. Nous sommes passés à une surpondération des actions", résume le gestionnaire. "Les perspectives économiques à court et moyen terme ainsi que le contexte de marché se sont améliorés. La réglementation du secteur financier ne constitue pas une problématique à l'heure actuelle, l'activité des fusions-acquisitions s'est intensifiée et l'administration Obama a récemment tenu un discours plus favorable aux entreprises. Nous considérons comme des facteurs positifs la politique monétaire américaine et la liquidité engendrée par la deuxième série de mesures d'assouplissement quantitatif (QE2) visant à soutenir l'économie." "Selon nous, des éléments tels que la remontée des rendements obligataires et la hausse des flux de capitaux signalent qu'un nombre croissant d'investisseurs est prêt à se désengager des obligations pour se tourner vers les actions. Compte tenu de notre opinion quelque peu prudente à l'égard des perspectives à plus long terme et d'indicateurs de market-timing contrastés, nous n'avons introduit qu'une légère surpondération des actions." "Nous avons formalisé notre biais favorable à l'immobilier asiatique en tirant parti d'une légère correction et en initiant une surpondération. Le cycle de l'immobilier, la liquidité mondiale en dollars américains et la dynamique du marché nous semblent des facteurs positifs. Etant neutres sur l'Europe et sur les Etats-Unis, nous sommes surpondérés sur l'immobilier mondial." "La volatilité a baissé sur les marchés financiers. L'impact du facteur tensions coréennes s'est amenuisé. La Banque centrale européenne (BCE) s'est engagée à poursuivre ses mesures de soutien en matière de liquidités et a apporté un appui aux marchés obligataires périphériques en procédant à des achats de titres de dette souveraine. Enfin, l'administration américaine s'est orientée vers une reconduction des baisses d'impôts adoptées sous la présidence de George W. Bush et vers une prolongation des allocations chômage." "Ces développements enlèvent un voile d'incertitudes pesant sur l'économie américaine. Les spreads de risque des obligations d'entreprises et des emprunts d'Etat périphériques ont baissé. Les rendements à deux ans ont fléchi, tandis que ceux à dix ans ont augmenté, probablement sous l'effet conjugué de l'attitude moins intransigeante de la BCE et de l'embellie des statistiques macroéconomiques, une situation peu commune. Nous pensons que le Portugal sollicitera, à un certain stade, l'aide du Fonds européen de stabilité financière, mais nous prévoyons par ailleurs une évolution encourageante des déficits budgétaires de l'Italie et de l'Espagne." "En 2011, les plans d'austérité pourraient peser sur la croissance, mais nous n'anticipons pas d'éclatement (partiel) de la zone euro. Les indicateurs avancés se sont améliorés à l'échelle mondiale. Aux Etats-Unis, l'indice ISM composite s'est inscrit à son plus haut niveau depuis plusieurs mois. L'économie américaine semble lentement sortir de sa phase de passage à vide. Dans la zone euro, l'indice du sentiment économique (ESI) a progressé pour le sixième mois consécutif et a atteint son niveau le plus élevé depuis novembre 2007. Au Brésil, l'indice PMI manufacturier s'est rapproché de la barre des 50, seuil qui sépare la croissance de la contraction de l'activité." "A Taïwan et à Singapour, ce même indicateur a dépassé ce niveau. En Chine et à Hong Kong, les indices PMI manufacturiers ont continué de signaler une croissance robuste. En Inde, cet indicateur laisse entrevoir une franche expansion. Dans la zone euro, l'indice de confiance des ménages a progressé pour atteindre un pic post-récession. Les ventes de détail ont augmenté en parallèle. Aux Etats-Unis, le moral des ménages reste relativement faible, mais les ventes de détail ont enregistré une nouvelle hausse solide." "Des défis restent à relever. Compte tenu de l'augmentation de la population active américaine, le taux de chômage a bondi de 9,6% à 9,8%. Le rapport mensuel sur l'emploi pourrait constituer un extrême. Les enquêtes ISM suggèrent un rythme de croissance plus solide de l'emploi, tandis que les premières demandes d'allocation chômage ont récemment connu une tendance à la baisse. Néanmoins, le taux de chômage devrait rester élevé. Selon le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, il devrait redescendre à un niveau de 5-6% à un horizon de quatre à cinq ans, mais cette prévision nous semble assez optimiste. Pour assurer un retour du taux de chômage à 6% d'ici à la fin de 2015, l'économie américaine devra créer 190.000 emplois par mois au cours des cinq prochaines années. Entre décembre 2001 et décembre 2007, les créations d'emplois mensuelles n'ont atteint que 94.000 postes." "Au vu de la crise de la dette souveraine en zone euro, la BCE a déclaré qu'elle prolongerait son dispositif d'offre illimitée de liquidité en faveur des banques de la zone euro au moins jusqu'en avril 2011, revenant ainsi sur sa décision d'y mettre fin en janvier 2011. L'institution a augmenté ses achats d'obligations d'Etat périphériques. Toutefois, contrairement au programme d'assouplissement quantitatif de la Fed, le montant des achats de la BCE a été faible, s'établissant à 128 milliards d'euros depuis juin 2009. De surcroît, la BCE draine les liquidités qu'elle injecte dans le système bancaire. Enfin, à la différence des achats de la Fed, ceux de la BCE ciblent des marchés spécifiques et ne visent pas à faire baisser les rendements en général." AUT/ALO