Le Fonds de stabilité financière ne sera peut-être pas suffisant (Amundi)

13/12/2010 - 17:16 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Pour la deuxième fois depuis le début de l'année, la crise des dettes souveraines retient l'attention au sein de la zone euro. Ce fut d'abord la Grèce au printemps. Des prêts d'urgence lui avaient été accordés. C'est pour éviter que d'autres pays ne connaissent le même sort que les autorités européennes ont mis en place un Fonds de stabilité financière (FESF) capable de venir en aide rapidement en cas de nouvelle crise de défiance", note Amundi. "De quoi s'agit-il ? Le FESF a été créé le 10 mai 2010 (opérationnel depuis le 4 août) par les seize États membres de la zone euro pour prêter directement aux pays qui ne parviennent plus à se financer sur les marchés des capitaux. Pour ce faire, le FESF a la capacité d'émettre des obligations garanties par les États membres de la zone jusqu'au 30 juin 2013." "La capacité maximale est de 440 milliards d'euros (soit 4,8% du PIB de la zone euro). Le 20 septembre, le FSEF a obtenu la meilleure note des agences de notation AAA par Standard & Poor's, Fitch Ratings, et Moody's, ce qui garantit des émissions à des taux mesurés. [-73]· cette facilité, peuvent s'ajouter des prêts à hauteur de 60 milliards d'euros en provenance du mécanisme de stabilisation financière européen. Il s'agit de fonds levés par la Commission européenne et garantis par le budget de l'Union européenne. Enfin, des prêts du FMI pouvant s'élever jusqu'à 250 milliards d'euros peuvent également être accordés." "Au total, sur le papier, les montants mobilisables dans le cadre de l'aide à un pays en difficulté s'élèvent ainsi à 750 milliards d'euros (soit environ 8% du PIB de la zone). Toutefois, le montant mobilisable en pratique est moins important. En particulier, sur les 440 milliards d'euros du FESF, seuls 255 milliards (montant qui correspond aux garanties allouées par les six pays de la zone euro notés AAA par toutes les agences de notation : Allemagne, France, Autriche, Pays-Bas, Luxembourg et Finlande) sont donc réellement mobilisables pour aider les pays en difficulté." "Dit autrement, la taille du Fonds est suffisante pour venir en aide à l'Irlande et au Portugal, mais peut-être pas pour l'Espagne si celle-ci venait à rencontrer de réelles difficultés pour se financer sur les marchés. Alors que l'existence du FESF a sans aucun doute permis d'éviter une montée généralisée de l'aversion pour le risque dans un premier temps, la prise de conscience de ses éventuelles limites par les investisseurs a nourri un nouveau mouvement de défiance. Les écarts, avec le taux à 10 ans allemand, des taux des emprunts d'États de l'Espagne, du Portugal et de l'Irlande ont atteint de nouveaux records fin novembre." "Dans ces conditions, la Banque centrale européenne a non seulement décidé de prolonger ses injections de liquidité mais aussi son programme d'achats d'emprunts d'État. Il ne faut toutefois pas s'y tromper : seule une réponse institutionnelle forte permettra une accalmie durable sur le marché de la dette souveraine européenne." AUT/ALO