L'évolution de l'euro suspendue à la capacité à rassurer des autorités

13/12/2010 - 17:29 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La monnaie européenne est soumise à de forts vents contraires et son évolution dans les mois à venir est incertaine. Face au dollar, l'euro était il y a peu encore favorisé par la politique monétaire américaine très accommodante. Il est désormais pénalisé contre toutes les devises par la crise des dettes souveraines européennes", affirme Amundi. "Afin de soutenir la croissance et de faire baisser les taux longs, la Réserve fédérale américaine a de nouveau recours à la planche à billets. Cette décision a fortement pénalisé le dollar contre la plupart des devises. Entre le premier discours de Ben Bernanke évoquant la possibilité pour la Fed d'acheter à nouveau des emprunts d'État (le 27 août) et l'annonce officielle du nouveau plan le 3 novembre, le billet vert s'est fortement déprécié (l'euro est ainsi passé de 1,27 dollar à 1,42 dollar)." "Si la conjoncture se détériorait dans les prochains mois aux États-Unis, le dollar pourrait rapidement retomber sous pression. Et ce, d'autant plus que le déficit externe américain s'est à peine résorbé pendant la récession. Tout comme pour la crise du printemps, l'actuelle crise de la dette européenne nuit à l'euro et, plus particulièrement, à sa crédibilité en tant que devise internationale. Cependant, les vives inquiétudes quant à la soutenabilité des dettes publiques européennes n'ont pas eu les mêmes répercussions que celles suscitées lors de l'épisode précédent. En effet, l'agitation est restée circonscrite au seul marché des obligations d'État, avec des taux d'intérêt auxquels se financent les États périphériques (Grèce, Irlande, Portugal, Espagne) qui ont dépassé leur pic du mois de mai." "La volatilité de la monnaie unique n'a alors que très peu augmenté. L'instauration du Fonds européen de stabilité financière (FESF) a constitué un rempart relativement solide contre la propagation du stress à d'autres classes d'actifs. Puis, le plan de soutien à l'Irlande, décidé le 28 novembre, pour un montant de 85 milliards d'euros a paradoxalement servi de catalyseur à la propagation de la crise. Les doutes des investisseurs se sont portés sur la capacité du FESF à absorber une éventuelle demande d'aide de l'Espagne et du Portugal. En conséquence, le repli de l'euro s'est accentué (baisse de 6% contre le dollar en novembre contre une baisse de 12% lors de la crise du printemps)." "Dans un avenir proche, l'évolution de la monnaie unique dépendra essentiellement de la capacité des autorités européennes à rassurer les investisseurs étrangers quant à la pérennité de la zone euro et à clarifier le mécanisme institutionnel de restructuration des dettes." AUT/ALO