Un quantitative easing européen devra être considéré (Groupama AM)

14/12/2010 - 11:41 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'année 2010 a vu, comme anticipé, les banques centrales jouer un rôle majeur dans le pilotage des marchés de taux. Les taux courts sont demeurés ancrés à des niveaux voisins de zéro tant au Japon, qu'en Europe ou aux Etats-Unis. La situation se complique notablement de ce point de vue aujourd'hui avec un maintien probable de la ZIRP (zero interest rate policy) dans ces zones alors que la croissance soutenue de nombreux autres pays (Chine, Inde, Canada, Australie, etc.) les a amené à engager un cycle de hausse des taux d'intérêt à court terme", note Groupama AM. "Cette disparité devient d'autant plus délicate à faire cohabiter avec l'activation de volets quantitatifs des politiques monétaires qui créent d'une part, des tensions internationales avec le message implicite de dévaluation associée et d'autre part, font ressurgir plus vite que prévu des primes de risque sur des Etats jusqu'ici à l'abri de la défiance." "La force de rappel pour les taux longs souverains que constitue normalement le niveau de la croissance nominale se voit donc perturbé par deux forces contraires. D'un côté des flux d'achats supplémentaires apportés par les banquiers centraux, censés tirer les taux vers le bas, même si jusqu'ici, les obligations ciblées étaient plutôt de maturité courte ou intermédiaire. De l'autre, des déficits budgétaires jugés insoutenables (et perçus comme en partie cautionnés par les politiques quantitatives) justifient l'émergence de prime de risque grandissante. Ainsi, la hiérarchie des taux tend-elle à ne plus épouser celle des croissances nominales et peine à s'expliquer." "En zone euro, la convergence des taux ne pouvant se reconstruire spontanément dans un contexte économique et budgétaire aussi tourmenté, un nouveau pas de la BCE dans sa politique quantitative est possible. Non seulement, les taux courts de la zone euro pourraient connaître une ultime baisse pour s'approcher plus encore du palier zéro mais surtout un quantitative easing européen devra être considéré. A moins que la gouvernance de la zone euro évolue suffisamment pour émettre des euro obligations." "La Fed de son côté, ne devrait pas laisser s'achever l'épisode 2 de sa politique quantitative sans planifier un troisième élan car la mi-année devrait voir l'inflation sous-jacente américaine entrer en territoire négatif avant un redressement." AUT/ALO