Unigestion maintient un biais prudent sur les actifs risqués au T4

14/12/2010 - 17:12 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les investisseurs semblent avoir repris confiance fin août, après le discours de M. Bernanke suggérant clairement l'imminence d'une nouvelle vague de mesures d'assouplissement quantitatif (programme dit QE2). On peut se demander si l'objectif de ce nouvel assouplissement de la politique monétaire américaine n'est pas tout simplement de détourner l'attention des investisseurs des difficultés macroéconomiques actuelles, et de ce fait de restaurer la confiance qui explique le rebond récent des actifs risqués", se demande Unigestion. "Même si la Fed refuse de l'admettre, elle a déjà épuisé presque tous les outils conventionnels dont elle dispose pour relancer l'économie américaine. Dans un environnement marqué par des taux courts proches de zéro et la quasi impossibilité pour les ménages d'accroître leur pouvoir d'achat, la Fed s'efforce de soutenir les investissements à plus long terme (tels que les dépenses des entreprises ou le logement) en faisant baisser les taux d'intérêt plus longs." "Le programme QE2 est certainement motivé par une raison plus subtile que la Fed ne peut admettre officiellement, à savoir l'affaiblissement du dollar. Un dollar faible pourrait améliorer la compétitivité de l'économie américaine et soutenir la croissance du PIB en stimulant la demande extérieure. Sur le long terme, l'accroissement de la masse monétaire et la dépréciation du dollar devraient conjointement renforcer l'inflation, permettant ainsi aux États-Unis de monétiser en partie leur considérable dette publique. Le principal danger, dès lors, est celui d'une guerre des devises." "La plupart des pays développés sont dans la même situation que celle des États-Unis, tandis que les pays exportateurs des marchés émergents maintiennent depuis plusieurs années leurs monnaies à un niveau faible. Même si la guerre des devises est un jeu à somme nulle, nous pourrions tous en sortir perdants car plus vulnérables à des chocs inflationnistes majeurs semblables à ceux des années 70 et 80." Au troisième trimestre, "les stratégies tactical trading ont affiché leurs meilleures performances trimestrielles depuis trois ans, certes grâce à la hausse des obligations souveraines et à l'appréciation des devises des pays émergents, mais surtout grâce à des tendances marquées sur les matières premières. Sur ces marchés et en particulier sur le secteur agricole, les fondamentaux microéconomiques ont primé sur les actualités macroéconomiques. Malgré leur biais actuel en faveur de positions plus risquées, nos gérants global macro maintiennent toutefois quelques positions protectrices anticipant une baisse du marché". "Les marchés avaient déjà anticipé la seconde vague de mesures d'assouplissement quantitatif annoncée le 3 novembre à l'issue de la réunion du FOMC (Federal Open Market Committee de la Fed). Nous sommes ainsi enclins à maintenir une approche prudente sur l'évolution des marchés, en particulier pour ce qui est des actifs risqués. Les gérants semblent toutefois avoir retenu la leçon des corrections brutales du mois de mai et devraient ainsi se montrer plus réactifs en cas de nouveau choc." AUT/ALO