RODRIGUEZ : " Le marché de la plaisance est en train de repartir "

15/12/2010 - 15:49 - Option Finance

(AOF) - A l'occasion de la publication des résultats annuels du groupe Rodriguez, Eric de Saintdo, qui a récemment été nommé directeur général de la société, a répondu aux questions de l'AOF.

Comment expliquez-vous le retour aux bénéfices sur l'exercice écoulé ?

Nous sommes extrêmement satisfaits du travail effectué cette dernière année. Nous avons connu une période de sauvegarde nécessaire en raison de la crise et de l'endettement significatif du groupe. De grandes restructurations ont été mises en place, qui ont permis de revenir aux bénéfices. Les frais de structure ont connu une baisse de 50%. Nous avons considérablement réduit la perte opérationnelle. Nous avons également procédé à de nombreuses renégociations en termes de prix, et nous avons conclu des contrats avec de nouveaux partenaires. Je rappelle aussi la signature d'un nouveau partenariat avec le chantier Sanlorenzo, que nous avons annoncé hier. Il s'agit d'un des plus beaux chantiers du monde selon moi. Il était important pour nous de nous renouveler et d'apporter à notre clientèle de nouveaux choix.

Quel a été l'impact de la crise sur votre activité ?

La crise a parfois changé les besoins de nos clients. Aujourd'hui, nous nous retrouvons dans une position forte grâce à notre gamme très large. Il ne faut toutefois pas céder au triomphalisme : il reste beaucoup de travail à effectuer. Un nouveau Rodriguez se met en place avec une nouvelle gestion, une nouvelle équipe, beaucoup de rigueur. Le groupe fait non seulement de la vente de bateaux, mais aussi des services. Je tiens à rappeler que cette activité a augmenté de plus de 8%. Nous souhaitons absolument continuer à dynamiser les services. J'ai la chance par mon passé d'organisateur d'un des plus beaux salons nautiques du monde (Festival international de la Plaisance de Cannes) de connaître nombre de distributeurs. Cela nous permet de nous rapprocher pour être plus proches de notre clientèle, de créer un vrai contact client, qui manquait un peu dans le passé.

La restructuration du groupe est-elle achevée aujourd'hui ?

En effet, la restructuration est faite aujourd'hui. Tout ce qui devait être provisionné est provisionné. La rigueur va continuer, en revanche. Nous avons fait un travail considérable, et des décisions importantes ont été mises en place. Il y a désormais un nouveau Rodriguez. Aujourd'hui, il faut avancer : il faut faire avancer le chantier, vendre des bateaux.

Quelles sont les perspectives du groupe ?

Notre objectif est d'être sur l'année prochaine très légèrement déficitaire ou break-even. En ce qui concerne le début de l'exercice 2011, nous avons déjà réalisé de très grosses ventes sur de nouveaux modèles, et nous avons une amorce très forte sur les bateaux de seconde main. En 2012, je pense que le groupe devrait être bénéficiaire.

Vous dites avoir tiré les conséquences de l'évolution du marché de la plaisance de luxe. Comment qualifieriez-vous cette évolution ?

Soyons clairs : le marché s'est effondré en 2008. Un certain nombre de chantiers très connus ont fermé. Les trois groupes leaders ont été fortement impactés. Tous ces groupes sont encore vivants. Depuis, Rodriguez a effectué cette procédure de sauvegarde. Aujourd'hui, on renoue avec un résultat net positif. La stratégie a été remise à plat. Le marché de la plaisance est en train de repartir. Les bateaux se vendent, les gens ont des projets. On a senti, sur les salons d'automne (Cannes, Monaco), un retour des acheteurs russes et ukrainiens. Même chose pour les acheteurs d'Amérique du Sud. On est toutefois encore loin des grandes années qu'ont été 2005, 2006, 2007.

Quel est l'impact, en terme d'image, de la mise en examen d'Alexandre Rodriguez pour blanchiment de fonds ?

Il s'agit de sa situation personnelle, je n'ai pas à la juger. Il n'y a pas d'influence sur la qualité de l'entreprise. Sur la gestion même de l'entreprise, il y a plutôt pour moi un besoin de redonner une image au groupe par rapport à ce que la crise a créé.

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LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

Le secrétaire général de l'OMT appelle à la prudence pour l'avenir du secteur, en rappelant qu'aux Etats-Unis et dans plusieurs grands pays européens la reprise de l'économie n'est pas encore très solide. Néanmoins, l'organisation maintient sa prévision de croissance pour 2010, comprise entre 3 et 4%, après un recul de 4,2% l'an passé. Pour améliorer leur rentabilité et mieux affronter les variations d'activité, les grands groupes hôteliers poursuivent une stratégie basée sur la cession d'une partie croissante de leur patrimoine. Au cours du premier semestre, Accor a modifié le statut de trente-huit de ses hôtels, désormais exploités en contrat de gestion ou en franchise. Grâce à ce désengagement, le groupe peut se désendetter. Le principal relais de croissance de l'industrie hôtelière se situe dans les pays émergents, où la clientèle des particuliers ne cesse de croître. La concurrence peut y être rude : en 2009, les enseignes chinoises Home Inns et Jin Jiang ont augmenté le nombre de leurs chambres de respectivement 70% et 16%. Pour réagir, les grandes chaînes internationales multiplient les projets. FTB/ACT/1