Actions : pas d'envolée spectaculaire à attendre en 2011 (Natixis AM)

15/12/2010 - 17:57 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Un rééquilibrage entre pays émergents et développés aura-t-il lieu ? Les régions développées verront-elles leur niveau de vie stagner voire s'effriter au profit des zones en plein essor ? Ces interrogations ne pourront être tranchées dès 2011 mais resteront au coeur des stratégies d'investissement. Les marchés seront particulièrement attentifs à l'évolution des finances publiques si le scénario suivant se confirme", anticipe Franck Nicolas, directeur allocation globale de Natixis AM. Au menu, selon le gestionnaire : "croissance mondiale relativement soutenue, croissance occidentale molle (mais sans second choc récessionniste), politiques monétaires accommodantes et inflation extrêmement limitée. Seul un effort sur ce facteur pourrait faire baisser la prime de risque". "Une croissance des bénéfices par action (BPA) de 12% en 2011 et 10% en 2012 semble parfaitement atteignable. La croissance des chiffres d'affaires ne sera pas suffisante pour inciter les entreprises à investir fortement. L'amélioration du marché du travail devrait toutefois se poursuivre. Les marchés actions pourraient ainsi tirer parti d'une croissance positive, d'une faible valorisation et d'une profitabilité assez élevée. Pas d'envolée spectaculaire à prévoir cependant en raison de l'aversion au risque qui reste importante." Sur les taux, "la recherche de rendement sera encore déterminante et les comparaisons entre typologies d'émetteurs seront privilégiées. Des questions se poseront en particulier autour de la rentabilité ajustée du risque entre dettes souveraines core et périphériques, dettes souveraines et privées, et développées et émergentes. [-73]· l'évidence, si une gouvernance économique émerge en zone euro, les spreads périphériques se réduiront un peu. Mais il faudra attendre encore avant de retrouver une situation normale. Cela devrait faire le jeu de la dette privée si le secteur bancaire poursuit sa convalescence. De même, il faudra être vigilant vis-à-vis de la dette d'Etats émergents moins vertueux et moins dynamiques. La question reste par ailleurs entière sur le Royaume-Uni". Concernant les devises, "les divergences de politiques économiques favoriseront encore la volatilité du marché. Les devises émergentes resteront au centre des préoccupations car les politiques monétaires accommodantes les favorisent. La reflation des économies développées devrait enrayer la hausse des monnaies (yen et franc suisse...) qui profitent actuellement des craintes déflationnistes". "L'or devrait perdre un peu de vigueur si les craintes déflationnistes s'éloignent et si les taux réels atteignent leur point bas. En contrepartie, des goulots d'étranglements pourraient resurgir à horizon 2012 sur certaines matières premières, notamment agricoles et sur les métaux industriels." "Les zones émergentes devraient continuer d'afficher une performance encore attractive. En dépit d'une valorisation élevée, leur dynamique de croissance restera un facteur de soutien indéniable. Mais, certains thèmes étant devenus trop consensuels, il faudra être sélectif en recherchant des idées d'investissement orientées vers la consommation interne, les besoins de services (pour accélérer les gains de productivité et encourager la croissance autonome), sans oublier les entreprises occidentales bien positionnées pour exporter du savoir-faire. Cela serait susceptible d'engendrer une rotation sectorielle, y compris auprès des bourses développées, en favorisant moins les cycliques." "La reflation pourrait échouer et la croissance, déjà faible, pourrait souffrir de la remontée de la dette dans un environnement où les niveaux d'endettement ramenés au PIB sont en forte hausse. Dans cette configuration, les actifs de couverture resteraient les mêmes : duration longue au sein des dettes les plus sûres et achat de dollar et d'or. [-73]· l'inverse, une remontée de l'inflation dans les pays émergents ferait courir le risque d'un resserrement monétaire préjudiciable à la croissance. S'il ne se matérialise pas, cela risquerait d'exporter cette inflation dans les pays industrialisés avec des conséquences néfastes sur les marges des entreprises via la hausse des coûts de production. Les devises émergentes sont à privilégier dans ce cas de figure." AUT/ALO