Etre longs, au moins en début d'année mais prévoir des ajustements rapides

22/12/2010 - 17:35 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Tous les investisseurs, notamment dans les pays occidentaux, se trouvent face à un dilemme. D'un côté, l'environnement objectif n'est pas mauvais pour les actifs risqués : la croissance économique est positive - même si elle est peu dynamique dans les pays développés -, les profits des entreprises devraient encore progresser l'an prochain, et les marchés bénéficient d'une liquidité abondante compte tenu des injections des banques centrales", note BNPP IP. "Cette configuration est plutôt favorable à une hausse des actifs risqués. Le problème est qu'elle paraît tout de même assez factice dans les pays développés, puisqu'elle n'est possible que grâce au soutien qu'apportent les banques centrales et les Etats à leurs économies et à leurs systèmes bancaires. Le retrait de ce soutien quasi-inconditionnel entraînerait probablement un retournement conjoncturel violent." "De plus, il est difficile d'être totalement à l'aise quand les dettes publiques croissent aussi rapidement et que des politiques monétaires censées être extraordinaires, comme les mesures d'assouplissement quantitatif, risquent de devenir récurrentes. Nous sommes donc face à deux scénarios : la possibilité de marchés bien orientés car les fondamentaux habituels sont somme toute assez porteurs, et la menace de retournements violents dus à ces risques structurels très inquiétants à long terme." "Deux attitudes sont possibles. La première serait de juger cette relative prospérité trop artificielle et fragile, et donc de se sous-exposer, au risque de subir un coût d'opportunité important et de passer des mois, voire des années, à attendre un choc majeur. Nous préférons une deuxième approche, consistant à jouer le jeu en étant raisonnablement longs sur les actifs, au moins en début d'année. Néanmoins, compte tenu du contexte, des phases temporaires mais brutales de volatilité et de repli paraissent probables en 2011. L'aspect tactique de l'allocation nécessitera donc des ajustements rapides l'an prochain." "Le principe étant d'être investi et de supporter un risque raisonnable, nous sommes fortement sous-pondérés en cash afin de prendre des positions longues sur certaines classes d'actifs. Après la consolidation de novembre, nous ramenons la pondération des actions des pays développés de négative à neutre. Nous restons toujours plus positifs sur les actions émergentes, que nous surpondérons. En ce qui concerne l'obligataire, notre position est neutre sur les emprunts d'Etats, mais ceci reflète une vue positive sur les bons du Trésor américains, notamment en raison du QE, et une position négative sur le Bund allemand." "Nous restons longs sur le crédit, mais avons réduit le segment de l'investment grade, à nouveau proche de la neutralité, et le poids du haut rendement, qui reste positif. Nous préconisons également une position légèrement longue sur la dette externe, en dollars, des pays émergents. Enfin, pour ce qui est des matières premières, nous poursuivons la réduction de notre exposition à l'or, qui n'est désormais plus surpondéré. Notre principale position sur ce segment est de jouer les matières premières industrielles, c'est-à-dire le pétrole et les métaux." AUT/ALO