Valorisations des actions européennes attrayantes (Schroders)

23/12/2010 - 15:57 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Plusieurs facteurs portent à croire que 2011 sera une bonne année pour les actions européennes. Il ressort des fondamentaux économiques que les pays périphériques de la zone euro souffrent du climat d'incertitude économique mais que les principaux pays de la zone euro devraient poursuivre leur redressement tout au long de 2011. De plus, la rentabilité des entreprises et la génération de profits sont solides grâce à l'excellente gestion des coûts opérée pendant la récession", note Rory Bateman, responsable des actions européennes chez Schroders. "Enfin, les valorisations semblent attrayantes, sur la base des fourchettes historiques par rapport aux autres places boursières internationales et surtout par rapport aux autres classes d'actifs." "Les problèmes d'endettement des pays périphériques de la zone euro ont fait les gros titres, les préoccupations récentes relatives à la stabilité de l'économie irlandaise n'ayant fait que mettre le feu aux poudres. Toutefois, les mesures d'austérité prises par le pays sont prometteuses. Il semblerait également que les gouvernements des autres pays périphériques de la zone euro soient déterminés à réduire la dette publique." "En outre, les pays du noyau dur de la zone euro ont démontré qu'ils étaient disposés à prêter main forte aux Etats membres les plus faibles. Malgré le climat d'incertitude persistant, il convient de rappeler que les pays périphériques de la zone euro ne représentent que 17% du PIB de la zone euro. Les opportunités d'investissement sont donc légion dans les autres pays : beaucoup de ces opportunités ont une exposition importante à la croissance des marchés émergents à des valorisations plus raisonnables." "L'environnement macroéconomique reste encourageant, les indicateurs élargis de l'activité économique demeurant bien orientés. Les derniers indicateurs montrent une augmentation de +0,3% des prix à la production industrielle dans la zone euro entre août et septembre ainsi qu'une hausse de +5,3% des nouvelles commandes industrielles entre juillet et août. Plus récemment, les économies allemande et française ont enregistré une croissance de +0,7% et +0,3% respectivement au troisième trimestre." "Face à l'augmentation du chômage et à la rigidité du marché du travail qui, l'an dernier, étaient perçus comme de possibles obstacles, les prévisions de ces derniers mois d'une baisse du niveau de chômage en Europe (à l'exception du Portugal et de la Grèce) ont été accueillies comme une tendance encourageante. Par exemple, les chiffres officiels de l'emploi communiqués en octobre par l'Office du travail indiquaient que le chômage en Allemagne était descendu à un niveau qui n'avait plus été atteint depuis 18 ans." "Si nous prenons l'Allemagne comme exemple, les conditions de travail flexibles adoptées sur le marché de l'emploi semblent avoir permis de juguler le chômage et d'augmenter la productivité. En fait, les hausses spectaculaires de la productivité en Allemagne depuis la réunification pourraient favoriser un renforcement de la consommation et favoriser une croissance des dépenses des ménages à l'avenir." "Il existe une divergence géographique en termes de confiance des ménages en Europe, en réalité, une fracture Nord/Sud. Les récentes données portent à croire que la consommation résiste le mieux en Allemagne et en Suède. La situation budgétaire de deux pays est très différente des autres pays européens. Dans les pays périphériques, tels que l'Espagne ou l'Italie, la confiance des consommateurs reste faible mais se stabilise. Dès lors, en termes de consommation, ce sont les principaux pays de la zone euro qui sont en tête." "Bien entendu, la faiblesse de l'euro a, dans une certaine mesure, contribué à la vigueur des données macroéconomiques dans les principaux pays de la zone euro où les entreprises axées sur les exportations ont bénéficié de la dépréciation de la monnaie unique. En effet, le taux de change EUR/USD a fléchi au premier semestre 2010, abandonnant des sommets aux alentours d'USD 1,50 pour clôturer sous la barre des USD 1,20." "Il convient toutefois de noter que les entreprises européennes ont réussi à affronter la concurrence avec une parité EUR/USD moyenne d'USD 1,40 au cours des quatre dernières années et qu'en dépit de l'appréciation de la monnaie unique depuis ses plus bas de juin, les taux actuels restent inférieurs à cette moyenne à long terme. En conséquence, les exportateurs européens demeurent mieux positionnés qu'ils ne l'étaient il y a un an, et plus particulièrement du fait de la reprise de la demande mondiale. Ainsi, compte tenu des taux de change actuels, le marché des exportations continue de représenter un débouché essentiel pour ces entreprises." "Ces douze derniers mois se sont caractérisés par une croissance robuste des bénéfices. Nous n'écartons pas l'hypothèse d'une progression à deux chiffres en 2011, les niveaux actuels restant inférieurs à la tendance. Grâce aux importantes réductions de coûts par les entreprises européennes au cours des dernières années, nombre d'entre elles se sont assainies sur une base historique. Il semblerait donc que ces entreprises soient en position de force, soutenues par une économie solide, à l'aube de 2011." "Les cash-flows et les bilans des entreprises demeurent très solides. Le ratio d'endettement sur fonds propres des entreprises européennes se situe actuellement à 50% et devrait atteindre son niveau le plus bas depuis vingt ans au cours des prochains trimestres. Dans ce contexte, nous anticipons une reprise des activités de fusions et acquisitions ainsi qu'une augmentation des rendements versés aux actionnaires par le biais de dividendes ou de rachats d'actions. Nestlé et BHP figurent parmi les entreprises européennes qui illustrent déjà cette tendance." "Du point de vue historique, les actions européennes se négocient toujours à des multiples très intéressants. Si nous prenons le PER prévisionnel à un an, il y a encore un peu de chemin à faire pour renouer avec la tendance moyenne de ces vingt dernières années. C'est également le cas du ratio PER moyen sur dix ans de Graham & Dodd qui lisse la volatilité des bénéfices. Que nous utilisions des multiples à court ou à long terme, les valorisations absolues conservent un attrait très important." "Les actions européennes s'échangent à des ratios moins élevés que les actions américaines ou asiatiques. Cette différence est clairement imputable à la croissance plus rapide sur les marchés asiatiques. On peut donc s'attendre à une prime. Nous pensons toutefois que cet écart reste trop important au même titre que la différence par rapport aux marchés développés, notamment par rapport aux Etats-Unis. Sur cette base, l'Europe offre sans aucun doute des opportunités d'achat à des prix relativement attrayants et l'hypothèse de nouvelles réévaluations est à privilégier." "Les actions offrent un rendement similaire, voire souvent supérieur, à celui des obligations d'entreprises ou des emprunts d'Etat. Par exemple, les entreprises européennes de qualité qui génèrent de la trésorerie offrent actuellement un rendement de l'action aux alentours de 4% contre presque 2% pour les emprunts d'Etat allemands à 10 ans." "La récente volatilité de l'appétit pour le risque s'est traduite par une polarisation des marchés : les investisseurs ont soit privilégié la croissance des marchés émergents plus risqués soit opté pour une attitude radicalement opposée en investissant dans des valeurs refuges telles que l'or, les devises et les bons du Trésor américains. A notre avis, cette polarisation perdra son rôle de moteur à mesure que les investisseurs prendront davantage conscience de l'attrait des actions européennes par rapport aux extrêmes observés dans d'autres régions." "Bien qu'il soit difficile d'identifier une tendance claire, l'ampleur des entrées de capitaux sur les marchés en développement et des sorties de capitaux des marchés développés ne semble pas tenable (USD 74 milliards d'entrées de capitaux sur les fonds investis sur les marchés émergents cette année, contre USD 28 milliards de sorties de capitaux des fonds de placement américains). En ce qui concerne les autres classes d'actifs, si l'on prend le marché obligataire américain par exemple, en 2000, les marchés obligataires et boursiers américains représentaient un volume similaire. Aujourd'hui, le marché des actions représente 40% de la taille du marché obligataire aux Etats-Unis." "La croissance économique a récemment enregistré un repli temporaire suite à la reconstitution galopante des stocks en 2009. Cette situation n'a rien d'étonnant. Nous n'anticipons pas de rechute de l'activité. Au contraire, les économies développées devraient se redresser durablement au cours des prochains trimestres." "Les pays périphériques de la zone euro rencontrent de grandes difficultés. Il leur faudra un certain temps pour reprendre la voie de la croissance à mesure que les mesures d'austérité commencent à porter leurs fruits. Toutefois, les principaux pays de la zone euro sont sur le chemin de la reprise dans la mesure où leur endettement est resté raisonnable. Grâce à une politique de réduction des coûts disciplinée et efficace pendant la crise, les entreprises des principaux pays de la zone euro affichent une forte croissance des bénéfices et se désendettent." "Les valorisations des actions européennes restent attrayantes par rapport aux autres classes d'actifs, dans lesquelles nous voyons, dans certains cas, se développer des bulles en raison d'un statut de valeur refuge et d'un assouplissement quantitatif temporaire au niveau mondial. En outre, les valorisations des actions européennes sont attrayantes par rapport à celles des Etats-Unis et des marchés émergents." "Nos portefeuilles devraient tirer parti : de la croissance des principaux pays de la zone euro. Nous maintenons l'accent en termes d'allocation sur les économies européennes dont la croissance est positive ; de l'importance accordée aux entreprises dont les cours sont mal valorisés et qui devraient continuer de récolter les fruits de la croissance structurelle des marchés émergents. Ils devraient également profiter d'un élément central, notre recherche constante d'actions fondamentalement sous-valorisées. La source principale de génération d'alpha proviendra d'une analyse en profondeur des entreprises européennes fondée sur notre plateforme de recherche globale des marchés européens et internationaux." AUT/ALO