Craintes persistantes sur solvabilité des Etats périphériques (Natixis)

10/01/2011 - 11:13 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les résultats des premières émissions de dette des pays de la zone euro en 2011 sont plutôt contrastés. D'un côté, le marché a confirmé la crédibilité du mécanisme européen de stabilité financière. En effet, l'UE a réussi sans problèmes à lever la première tranche de 5 milliards d'euros à un taux relativement bas (2,59%). L'Irlande devrait recevoir cette première partie de l'aide (au total 85 milliards d'euros) mercredi prochain, à un taux légèrement inférieur (5,51%) à ce qui avait été estimé fin décembre par le gouvernement irlandais", note Natixis. "En revanche, le Portugal n'a pas bénéficié de conditions aussi avantageuses, avec un taux en nette hausse pour les bills à 6 mois (3,686 % contre 2,045 % à la précédente adjudication). Les craintes des investisseurs quant à la solvabilité des Etats périphériques persistent donc en ce début d'année. [-73]· la veille de cette grosse semaine sur le primaire, le marché se montre particulièrement nerveux (élargissement parfois significatif des spreads intra-UEM)." "Il y a, au moins en apparence, une contradiction entre le discours de la Fed et les chiffres de conjoncture récemment publiés aux Etats-Unis. Le premier insiste sur les vents contraires qui pourraient contrarier la reprise de l'activité ; les seconds, à l'instar des chiffres de l'emploi de l'ADP, semblent dire que la croissance américaine est à nouveau créatrice d'emplois. Les marchés sont apparemment plus sensibles aux chiffres, mais aussi à l'impact positif des nouvelles mesures de relance prises par le gouvernement. Les contrats de futures euro-dollar ont donc commencé l'année en baissant : juin 2011 est revenu de 99,56 à 99,47." "Plus symbolique, la probabilité d'une hausse des taux de 25pb au FOMC de décembre prochain dépasse désormais celle d'un statu quo (les probabilités sont de 36,3 % et 31,8 % respectivement, calculées avec les contrats Fed funds). A court terme, les chiffres devraient rester de bonne facture et continuer d'alimenter l'idée d'une poursuite de l'amélioration conjoncturelle, partant d'une normalisation de la politique monétaire aux Etats-Unis." "Mais assez rapidement, le marché devrait se rendre compte des effets des hausses des taux longs, du dollar, du prix des matières premières sur la conjoncture. Les chiffres lui rappelleront par ailleurs que le deleveraging n'est pas terminé et que la situation dans l'immobilier demeure préoccupante. Les contrats euribor ont également baissé au cours de la semaine sous revue, dans le sillage de leurs homologues US et suite à la publication de chiffres de conjoncture en zone euro eux aussi plutôt favorables." "Une nouvelle semaine chargée est attendue aux Etats-Unis : en première ligne, les ventes au détail du mois de décembre devraient progresser d'une manière prononcée grâce à une hausse des ventes de voitures. L'indice de confiance des consommateurs (Université du Michigan) est également attendu en hausse en janvier. Cependant, l'inflation augmentera tirée par les prix d'énergie. La production industrielle devrait enregistrer encore une progression prononcée en décembre comme le suggère une hausse de la composante production de l'indice ISM manufacturier, alors que le déficit commercial devrait légèrement s'ouvrir en novembre. La publication du Beige Book apportera des informations qualitatives sur l'activité économique de dernières semaines." "En zone euro, la semaine sera marquée par la réunion mensuelle du Conseil des Gouverneurs de la BCE au cours de laquelle le principal taux directeur sera sans surprise maintenu à 1%. De la même façon, la BoE conserverait son taux de base à 0,5%. Nous attendons également cette semaine la publication des chiffres de la production industrielle de la zone euro et du Royaume-Uni qui devraient s'afficher en hausse au mois de novembre. Du côté des prix, l'inflation française resterait stable en décembre." AUT/ALO