Point d'entrée intéressant pour les obligations indexées à l'inflation

10/01/2011 - 15:32 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Des taux historiquement bas qui pourraient remonter à moyen terme, des interrogations sur les niveaux d'inflation dans les pays développés, oscillant entre craintes de déflation persistante et pressions inflationnistes liées aux politiques de quantitative easing, des économies émergentes qui devraient bénéficier de taux de croissance soutenus mais qui pourraient subir de fortes pressions inflationnistes... Quelles conséquences pour les obligations indexées à l'inflation (OII) ?", s'interroge Natixis AM. "Pour interpréter correctement les conséquences du contexte actuel sur le marché des obligations indexées, il est important de revenir aux fondamentaux de cette classe d'actifs atypique. L'obligation indexée sur l'inflation se caractérise par un principal (et des coupons), valorisé(s) en fonction de l'inflation constatée." "Alors que le principal d'une obligation nominale reste stable sur la totalité de la période, le remboursement d'une OII à échéance correspondra au principal inflaté de l'inflation constatée (le remboursement s'effectuera au pair si on constate une déflation sur la période). En contrepartie de ce surplus de performance lié à l'inflation, l'investisseur accepte un rendement exprimé sous forme de taux réel, inférieur au taux nominal." "Le prix d'une obligation indexée sur l'inflation varie donc en fonction de l'évolution des taux réels : le prix d'une OII réagit à l'évolution des taux réels (évolution liée aux anticipations de croissance) au même titre qu'une obligation classique réagit à l'évolution des taux nominaux, et des anticipations d'inflation : pour une maturité donnée, cet écart entre le taux nominal et le taux réel représente le point mort et correspond à l'inflation anticipée par le marché sur la période." "Si l'inflation constatée à l'issue de la période est supérieure à l'inflation qui était anticipée à l'émission, l'OII se révèlera plus rémunératrice que l'obligation nominale émise au même moment. A l'inverse, si l'inflation réellement constatée à l'échéance est inférieure à l'inflation anticipée, l'investisseur constatera un manque à gagner par rapport à l'obligation nominale. La double sensibilité des OII est donc un élément incontournable à prendre en compte dans leur évaluation." "Pour investir sur cette classe d'actifs, il est ainsi nécessaire d'analyser : les anticipations de croissance, qui impactent la composante taux réels et donc le prix de l'OII ; les perspectives d'évolution d'inflation, qui déterminent le rendement des OII et donc leur performance relative par rapport au marché obligataire nominal. Les OII bénéficient pleinement des phases de ralentissement de croissance/hausse de l'inflation, puisqu'elles profitent à la fois de la baisse des taux et des hausses d'inflation. En période de hausse des taux liée à une phase de croissance, les OII permettent également de limiter l'impact négatif de la hausse des taux d'intérêt." "Depuis le début de l'année, l'inflation est à la fois très volatile et très hétérogène selon les zones géographiques. Les pays émergents ont retrouvé en 2010 des niveaux de croissance soutenus et connaissent de fortes pressions inflationnistes. En revanche, les économies développées ont du mal à renouer avec la croissance et font face à des craintes de déflation. Les obligations indexées au global ont délivré une bonne performance de 7,08% YTD au 31/10/2010 (Indice Barclays Inflation linked All Maturities Index hedgé en euros) essentiellement grâce à des politiques accommodantes des banques centrales." "Le contexte économique actuel est marqué par des taux à des niveaux historiquement bas et une crainte de déflation dans les pays développés, qui semble s'éloigner grâce à la mise en place de politiques de quantitative easing aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Japon. Les États cherchent à augmenter leurs recettes (via les hausses de la TVA dans les pays du sud de la zone euro et au Royaume-Uni) et auraient intérêt à une hausse de l'inflation qui diminuerait le poids de leur dette." "Parallèlement, on anticipe une augmentation du prix des matières premières, compte tenu de la part croissante des émergents dans la demande mondiale. L'ensemble de ces éléments milite en faveur d'une hausse de l'inflation à court terme. Toutefois, si la reprise économique se confirme, celle-ci reste fragile et sera sans doute très graduelle. Cette fragilité, alors que les conditions de financement de l'économie restent tendues, rend les banquiers centraux très prudents. Au global, la remontée des taux nominaux sera limitée, la partie courte étant protégée par les banquiers centraux, et la partie longue par le niveau élevé de la courbe. Ainsi, le biais sur les taux réels reste pour l'heure baissier. D'un point de vue conjoncturel, il semble donc opportun de privilégier les indexées." "La mise en place de politiques monétaires de quantitative easing est porteuse pour le marché des OII. Cela signifie implicitement que les banques centrales ne modifieront pas leurs taux directeurs avant une longue période, soutenant ainsi le prix des obligations. De plus, la mise en place de ces politiques de quantitative easing (impliquant un excès de liquidités) peut entraîner une augmentation des flux de capitaux vers les pays émergents (plus rentables) accélérant ainsi le prix de leurs actifs et la hausse de leurs taux de change, effets susceptibles d'alimenter l'inflation à long terme." AUT/ALO