Montée en puissance des marchés émergents (HSBC Global AM)

12/01/2011 - 18:02 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La crise mondiale devrait consacrer la transition d'un monde dominé par les économies du G7 vers une réalité d'après-crise marquée par la montée en puissance des marchés émergents. S'il est vrai que la croissance mondiale devrait atteindre des niveaux inférieurs à ceux d'avant la crise, on devrait constater des disparités entre les taux de croissance", relève Philip Poole de HSBC Global AM. "La plupart des pays d'Asie ainsi qu'une partie de l'Amérique du Sud devraient continuer à exceller, grâce à des situations démographiques relativement favorables et à de solides bilans qui leur confèrent la flexibilité nécessaire pour accroître leur endettement, au lieu de le réduire. Les prévisions de croissance des marchés développés pourraient en revanche décevoir. L'endettement élevé des secteurs publics et privés, une croissance démographique médiocre, le financement insuffisant des systèmes de retraite laissent présager une croissance économique anémique." "Ce nouveau monde imposera également des défis aux marchés émergents et, si l'écart de croissance avec les pays développés devait se maintenir, exigera de leur part la mise en place d'un nouveau modèle de croissance davantage ciblé sur la croissance intérieure, en particulier la consommation. De nombreux pays disposent toujours d'une certaine marge de manoeuvre pour accroître leurs investissements de manière efficace. Ce dernier trait devrait déterminer le niveau futur de la demande intérieure d'un certain nombre de nations émergentes, l'Inde, la Russie et l'Indonésie constituant à cet égard de bons exemples." "Dans la plupart des pays d'Asie, le découplage vis-à-vis de la baisse d'activité des pays développés devrait à terme exiger des changements structurels afin de doper la consommation intérieure. D'autre part, les politiques visant à réduire l'épargne et à stimuler la consommation des ménages requièrent habituellement une longue période de gestation." "Des économies comme la Chine sont actuellement en train de prendre des mesures pour accomplir cette transition, et si la croissance de la Chine dépasse celle de ses partenaires commerciaux, l'excédent de sa balance commerciale devrait finir par se rétrécir en termes de pourcentage du PIB. Ce processus devrait toutefois prendre du temps. Dans ce monde en changement, les marchés risquent d'être volatiles et les cycles économiques plus courts qu'à l'accoutumée, d'autant que les dirigeants politiques ont moins de marge de manoeuvre pour les ajuster et les allonger." "L'avenir devrait continuer d'être marqué par une alternance entre les poussées d'aversion au risque et d'appétit pour le risque. La prévision de ces cycles d'investissement devrait constituer un aspect de plus en plus important de la gestion de fortune. Globalement, si cette mutation structurelle annoncée de l'économie mondiale devrait favoriser les économies émergentes, elle devrait également faire apparaître des gagnants et des perdants aussi bien dans le bloc des pays émergents que dans celui des pays développés. Les stratégies d'investissement qui en résulteront devront donc englober les deux." "Du point de vue des actions, la tendance au fléchissement de la croissance devrait être associée au ralentissement de la croissance des bénéfices. Toutefois, on devrait constater des différences importantes entre la performance des marchés émergents et celle des marchés développés. Le désendettement mis en place dans les pays développés devrait être lourd de conséquences pour les sociétés qui y sont implantées." "Pour faire chuter les déficits du secteur public, il faudrait réduire à montant égal les flux financiers du secteur public, dans la mesure où la somme des flux financiers totaux des deux secteurs doit être égale à zéro. Les conséquences pour les actions semblent se traduire par une baisse des multiples moyens dans les pays développés. Les valorisations des marchés émergents devraient surperformer aussi bien leurs valorisations historiques que celles des marchés développés." "La redistribution des cartes de l'économie mondiale devrait provoquer un renforcement de la consommation des marchés émergents. Les investisseurs doivent identifier dans le monde entier les secteurs et les sociétés les plus/les moins performantes du fait de cette tendance et orienter le biais de leurs portefeuilles de manière à surpondérer/sous-pondérer (vente) en conséquence." "Compte tenu du ralentissement annoncé de la croissance mondiale, les rendements réels mondiaux devraient également baisser. Toutefois, les primes de risque des prêts aux entreprises de qualité et des marchés émergents devraient se rapprocher de celles des obligations d'État de pays développés de manière à refléter les différences de fondamentaux sous-jacents. Pendant les prochaines années au moins, les pays développés devraient être soumis à un risque déflationniste et les marchés émergents à un risque inflationniste, en raison notamment des liquidités générées par les politiques monétaires (QE) mises en place dans les pays développés." "Il est recommandé aux investisseurs de se prémunir contre l'inflation par le biais d'obligations indexées sur l'inflation tant qu'elles sont encore abordables. Avec le déplacement du centre de gravité du monde, les devises des marchés émergents devraient s'apprécier en termes réels par rapport à celles des pays développés. Les investisseurs doivent cibler les devises de carry trade qui sont fondamentalement sous évaluées (PPA), en particulier lorsque l'intervention est limitée ou inexistante et lorsque les banques centrales sont connues pour lutter contre l'inflation." "Parmi les devises candidates à une appréciation à long terme, on retiendra : le yuan chinois (CNY), la roupie indienne (INR), la roupie indonésienne (IDR), le won coréen (KRW), le real brésilien (BRL), le peso chilien (CLP) et le peso mexicain (MXN). Certaines devises de marchés développés pourraient également offrir des opportunités. Le dollar australien (AUD) devrait prendre de la valeur par rapport au USD/EUR compte tenu d'un écart de taux d'intérêt positif et de la position de sa banque centrale qui n'est pas intervenue pour empêcher l'appréciation de sa devise." "Les prises de positions sur les matières premières devraient afficher une performance satisfaisante dans ce contexte. Les cours devraient être soutenus par la forte demande en provenance des économies émergentes à croissance rapide et à forte démographie. Dans le secteur des hard commodities (métaux et hydrocarbures), l'offre sur le court terme devrait être limitée par l'impact des reports de projets d'investissement pendant la crise financière. Cette situation devrait donner lieu à un regain de vigueur de l'activité de fusion-acquisition." "La politique monétaire accommodante adoptée par les pays développés devrait conduire à une dépréciation de leurs devises, en particulier du dollar américain, et donner lieu à une pression inflationniste dans les économies émergentes. Ces deux phénomènes devraient soutenir la demande de l'or et des métaux précieux plus généralement. Le filon des matières premières pourrait être exploité par l'intermédiaire d'une exposition directe aux matières premières ou à des titres de ce secteur. En raison de ses valorisations, la Russie reste le marché d'actions privilégié des BRIC pour exploiter les hard commodities." AUT/ALO