Les actifs tangibles constitueront un grand thème d'investissement en 2011

13/01/2011 - 11:54 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les premiers mois de l'année devraient donner de nombreux motifs d'optimisme", estime le directeur de l'investissement chez DWS, Asoka Wöhrmann, qui revendique un nouveau mécanisme de sanction de l'endettement excessif sous la forme de taux d'intérêt élevés et de décotes. "Hausse des anticipations d'inflation oblige, les actifs tangibles constitueront l'un des grands thèmes d'investissement de l'année 2011." "Les pays fortement endettés ne pourront plus actionner le levier budgétaire. Par conséquent, c'est aux banques centrales qu'il incombera de prendre des mesures de relance. Le fait que les liquidités fournies par les banques centrales n'aient pas encore produit leurs effets sur l'économie réelle et sur le coût de la vie constitue un contexte favorable pour les actifs. Outre des matières premières, les établissements de crédit achètent des actions, que ce soit celles d'autres sociétés ou les leurs." Selon M. Wöhrmann, "deux camps se sont formés sur le marché des changes, celui des pays dont les devises sont solides et celui des pays où elles sont faibles. Le premier comprend essentiellement des pays émergents ou des producteurs de matières premières comme l'Australie et le Canada. Ils bénéficient de taux de croissance élevés, d'un faible niveau d'endettement et de taux d'intérêt attractifs, ce qui assure un flux continu de capitaux avec à la clef une appréciation de leur devise". Parmi les devises du G3 (dollar, euro et yen), M. Wöhrmann privilégie l'euro. "Il va de soi que les responsables politiques doivent s'assurer de trouver des solutions complètes intégrant enfin des systèmes et des processus permettant de résoudre les problèmes de refinancement auxquels sont confrontés certains États membres de la zone euro. Auparavant, on pensait que les difficultés rencontrées par tel ou tel pays pourraient être résolues au cas par cas. Les investisseurs ont fini par comprendre que cela ne se vérifie plus et reconnaissent désormais qu'un État vulnérable en cache un autre." Cela étant, M. Wöhrmann est convaincu que la monnaie unique surmontera les difficultés actuelles et ne croit pas au scénario de sortie de l'euro. "Le niveau de valorisation actuel suggère que les marchés anticipent déjà un mécanisme de décote dans le cadre des efforts de reconstruction. Tous les pays membres ayant d'une manière ou d'une autre bénéficié de la monnaie unique, il leur incombe désormais de faire preuve de solidarité en garantissant les dettes existantes." "Il convient toutefois de trouver une solution assurant la stabilité des banques mais également celle des épargnants. Les responsables politiques n'ont pas encore apporté cette stabilité, si l'on en juge par leur intervention tardive dans la crise de la dette. En conséquence, les États membres doivent à la fois mettre en place un pacte de solidarité permettant de restructurer les dettes existantes et un nouveau mécanisme de sanction applicable à la dette nouvellement émise, lequel prévoirait des taux d'intérêt élevés et, le cas échéant, des décotes. Les dépréciations de dette existante auraient en revanche pour effet de miner la confiance des citoyens dans la zone euro et dans l'Union européenne." "Sur le plan régional, DWS adoptera en 2011 une approche nettement plus sélective à l'égard des marchés émergents. Les opportunités d'investissement sont très variables d'un secteur à l'autre. J'émets par exemple de fortes réserves à l'égard des valeurs financières des marchés émergents. Comparé à leurs homologues américaines et européennes, elles sont très chères." En dépit de sa préférence pour la zone euro, M. Wöhrmann estime que Wall Street recèle de nombreuses opportunités d'investissement : "Les États-Unis sortiront progressivement de l'ornière. Conjugué à la dépréciation du billet vert, ce facteur est de bon augure pour le marché d'actions américain. Comme l'a réaffirmé son gouverneur, l'objectif ultime de la Fed est bien de voir les prix augmenter sous l'effet des mesures d'assouplissement quantitatif, et ainsi de soutenir les ménages et les entreprises. Or, lorsque M. Bernanke se fixe des objectifs, il les atteint". Sur le vieux continent, DWS reste optimiste à l'égard des actions allemandes. Si M. Wöhrmann n'exclut pas de voir le DAX franchir le seuil des 8.000 points, il estime que des revers sont à prévoir : "Au fil des mois, le marché risque de corriger ses excès. L'indice devrait donc terminer l'année 2011 entre 7.500 et 7.600 points. Par ailleurs, l'Europe pourrait rattraper son retard." Sur le plan sectoriel, M. Wöhrmann se montre prudent à l'égard des valeurs financières : "Le durcissement de la réglementation risque de peser sur leur rentabilité." Il leur préfère les valeurs du secteur de l'industrie et des matières premières. "L'attrait du pétrole réside dans les valeurs pétrolières et les sociétés de services pétroliers, tandis que l'or apparaît attractif en tant que tel." AUT/ALO