Le soutien des chevaliers asiatiques ne sauvera pas la zone euro (SG)

13/01/2011 - 12:34 - Option Finance

(AOF / Funds) - Les deux chevalier que sont la Chine et le Japon cherchent à voir qui a l'armure la plus étincelante alors qu'ils volent au secours de l'euro, mais ce soutien des pays asiatiques ne résout pas les problèmes de fond auxquels la zone euro est confrontée, avancent les analystes de Société Générale Cross Asset Research. "L'EUR/USD a rebondi en juin après que la BCE ait annoncé une extension des opérations de refinancement supplémentaires illimitées à trois mois, ainsi qu'un engagement à poursuivre ses achats sur le marché obligataire." "Ces mesures ont déclenché un important rétrécissement des spreads périphériques et renforcé la confiance, mais l'amélioration a été temporaire. L'euro a été soutenu progressivement par la décision de la BCE de permettre une hausse des taux monétaires, faisant passer le taux à 3 mois de 0,6% à 1% début novembre. Cela a coïncidé avec l'adoption d'une politique monétaire américaine plus accommodante, entraînant ainsi de fortes variations des différentiels de taux américains /européens en faveur d'une appréciation de l'EUR/USD." "Toutefois, les spreads obligataires n'ont enregistré qu'une correction passagère. Ainsi, bien que l'euro soit protégé à court terme, la cause première de la crise n'a pas disparu. Et les événements d'hier n'ont pas renforcé l'appétit des investisseurs pour les obligations des pays périphériques. Bien entendu, si deux gestionnaires de réserves détenant ensemble 3.000 milliards d'euros de réserves de change (comparé à une dette publique de long terme 5.300 milliards d'euros dans la zone euro) souhaitaient vraiment revoir leur allocation pour soutenir le marché et l'euro, cela pourrait avoir un énorme impact. Mais il semble plus probable que les problèmes structurels européens connaissent un nouveau répit temporaire, comme lors des annonces de la BCE en juin." "Dans le même temps, les tendances monétaires à l'origine du rebond de l'euro risquent d'être totalement inversées. Déjà, les efforts de la BCE pour isoler les mesures d'aide apportées aux économies européennes les plus faibles, de la politique monétaire normale, semblent voués à l'échec. La banque centrale pourrait laisser les taux monétaires s'orienter à la baisse. Dans le même temps, les taux monétaires américains pourraient aisément repartir à la hausse vers leurs niveaux du printemps dernier. L'EUR/USD a corrigé 50% du rebond observé entre juin et novembre, tandis que les spreads de rendements à 2 ans n'ont effacé qu'un tiers de leurs gains." "Pour l'instant, nous persistons à croire que l'EUR/USD chutera à environ 1,25 au lieu de sombrer dans les abysses. Nous pensons que cette tendance restera limitée à l'Europe au lieu de provoquer une poussée d'aversion au risque plus généralisée et considérons encore que l'EUR/USD traitera à un niveau bien plus élevé d'ici fin 2011. Mais, si la BCE continue d'estimer qu'elle doit rendre sa politique monétaire plus accommodante alors que partout ailleurs les autorités politiques envisagent un cycle de resserrement, l'euro poursuivra sa chute, notamment contre les devises des pays relevant leurs taux, comme le CAD, la SEK, la NOK, le PLN et même le GBP." AUT/ALO