BNPP IP maintient son biais en faveur des actifs risqués

14/01/2011 - 17:29 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le retour sur le devant de la scène de la crise de la dette souveraine dans la zone euro a quelque peu entamé l'optimisme qui régnait sur les marchés d'actions. Reste à savoir quel sera le comportement des marchés face aux émissions obligataires des pays périphériques. L'annonce de l'acquisition par la Chine et le Japon d'obligations supplémentaires de la zone euro et les spéculations sur une augmentation du fonds de sauvetage ont été bien accueillies. Sur le plan de l'allocation d'actifs, nous maintenons notre biais en faveur des actifs risqués", note Joost van Leenders, de BNP Paribas IP. "Commençons par les dernières statistiques. Le chiffre des nouvelles embauches aux États-Unis a été décevant, mais les actions n'ont terminé qu'en léger repli le jour de la publication du rapport sur l'emploi. Il y a des raisons de ne pas être trop pessimiste. Le nombre moyen d'heures supplémentaires et d'heures prestées hebdomadaires a augmenté de manière régulière l'an passé. Le taux de chômage américain a enregistré sa plus forte baisse mensuelle depuis plus de dix ans. Les intentions de recrutement sont restées positives chez les grandes entreprises, tandis qu'elles se sont encore redressées chez les petites et moyennes entreprises, qui constituent généralement le fer de lance de la création d'emplois." "Compte tenu de politiques monétaire et budgétaire en surrégime, les perspectives de l'économie américaine nous semblent pour le moment favorables. La bonne orientation des statistiques américaines avait conduit à se demander si la Réserve fédérale (Fed) allait mettre en oeuvre la totalité de son nouveau programme d'assouplissement quantitatif (QE2) prévoyant l'achat de 600 milliards de dollars de titres du Trésor américain d'ici à la fin du deuxième trimestre. Lors de son allocution devant le Congrès, le président de la Fed, Ben Bernanke, a déclaré que la reprise était devenue plus autonome, mais a ajouté que quatre à cinq années seraient nécessaires pour normaliser complètement le marché de l'emploi. Compte tenu de ses commentaires sur les risques d'une inflation trop faible, la Fed devrait maintenir le QE2." "La bonne nouvelle en provenance de la zone euro vient de la poursuite de la hausse des indicateurs avancés, en dépit de la crise de la dette souveraine. Bien entendu, les tendances n'ont pas été les mêmes entre pays : la Grèce s'inscrit en queue de peloton, l'Espagne et le Portugal affiche des chiffres faibles et l'Italie un chiffre moyen. Le sentiment s'est nettement amélioré en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Belgique, pays qui contribuent ensemble à près de 60% du PIB de la zone euro. Les indicateurs signalent une croissance annuelle du PIB supérieure à 3% dans la zone euro, ce qui semble excessif compte tenu de l'ensemble des mesures d'austérité qui pèseront sur l'économie cette année." "Toutefois, le fait que la crise de la dette n'ait qu'une incidence limitée sur la confiance constitue un élément encourageant. La crise est réapparue sur l'écran radar des investisseurs. Les importantes émissions obligataires projetées par les Etats ont provoqué un élargissement des spreads de risque et ont agité les marchés d'actions. Cependant, le pessimisme a disparu après l'annonce de l'intention de la Chine et du Japon d'acquérir des obligations périphériques. Le succès de la première émission obligataire du Fonds européen de stabilité financière (FESF) a redonné le moral, de même que les rumeurs selon lesquelles l'Allemagne serait plus disposée à accepter une augmentation du fonds." "La BCE a de nouveau accru ses achats d'obligations. Le Portugal a été le premier pays périphérique à émettre des obligations. Il est intéressant de noter qu'il a dû payer quelques points de base de moins pour les obligations à dix ans que lors de l'adjudication de novembre, mais sensiblement plus pour les titres à trois ans. Cette adjudication relativement réussie pourrait constituer un soulagement, mais, dans la mesure où le Portugal paiera environ 7% sur les obligations à dix ans, cela ne pourrait être qu'une question de temps avant qu'il ne sollicite une aide auprès du FESF." "Nous anticipons une recrudescence de la crise. L'excédent commercial de la Chine s'est sensiblement contracté sous l'effet d'une hausse marquée des importations. Une poursuite de cette tendance serait positive, car l'un des principaux déséquilibres de l'économie mondiale serait ainsi résorbé. La Banque populaire de Chine doit encore déployer beaucoup d'efforts pour calmer l'économie, car la masse monétaire et l'octroi de nouveaux prêts bancaires continuent de fortement augmenter." "Les réserves de change se sont également encore accrues à un rythme soutenu et la stérilisation de leur impact sur l'économie domestique devient plus difficile. Élément encourageant, le resserrement monétaire contribuerait à éviter la formation de bulles sur les actifs ou une surchauffe de l'économie. Autre point positif, cette année, le renminbi pourrait s'apprécier, peut-être de 5%, selon un responsable chinois. Ce développement apaiserait le débat enflammé sur la manipulation de la monnaie." AUT/ALO