Contrats d'assurance-vie : la faible rémunération des fonds en euros aggravée par l'inflation

17/01/2011 - 15:04 - Sicavonline

En matière d'assurance-vie, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. En 2009, malgré le repli des taux d'intérêt servis par les fonds en euros des contrats d'assurance-vie, leur rendement réel restait honorable grâce à la faible augmentation des prix observée sur l'année. En 2010, la donne a changé. La nouvelle baisse des taux de rémunération des fonds en euros cumulée à une inflation de 1,8 % renforcent la mauvaise tenue de ces fonds.

Une rémunération affaiblie par les prélèvements sociaux

En 2010, les taux de rendement des fonds et des contrats d'assurance-vie en euros sont en baisse. D'autant plus que les taux de rendement bien que nets de frais de gestion ne tiennent pas compte des prélèvements sociaux, dont le montant atteint plus de 12 %. Sur un rendement de 3 %, l'imputation des prélèvements sociaux réduit la rémunération du fond de 0,35 point. Une fiscalité qui dès le 1er juillet 2011 frappera chaque année les intérêts perçus sur les compartiments en euros des contrats d'assurance-vie multissupports et devrait inciter les épargnants à privilégier les unités de compte (actions, immobilier...) Jusqu'au 1er juillet 2011, seuls les produits des contrats monosupport, qui proposent un seul support d'investissement en euros, sont chaque année assujettis aux prélèvements sociaux (CSG, CRDS...), lors de l'inscription des intérêts au compte du souscripteur. Les prélèvements sociaux perçus sur les gains d'un contrat multisupports, qui comportent différents supports (unités de compte et fonds en euros), sont prélevés au moment du dénouement du contrat (rachat partiel ou total, décès de l'assuré). Une règle qui s'applique aux différents supports du contrat y compris aux gains générés par les fonds en euros.

Un rendement amputé par l'inflation

Mais ce n'est pas tout. En 2009, la faiblesse de l'inflation a permis aux rendements des fonds en euros de rester honorables. Cette année, la donne a changé et la publication des chiffres de l'inflation sur un an creuse un peu plus la rémunération offerte par les poches en euros de l'assurance-vie. Avec un taux d'inflation de 1,8 %, le rendement réel des fonds en euros est pour l'année 2010 exceptionnellement bas. Une appréciation qui a pour conséquence d'affaiblir encore un peu plus la rémunération servie par les contrats d'assurance-vie et les fonds en euros.

Remontée du taux du livret A à 2 %

Une érosion de la rémunération des poches en euros qui tranche avec la remontée de celle du livret A. En effet, suite à la progression des prix enregistrée en 2010, la ministre de l'Economie a d'ores et déjà confirmé que le taux de rémunération serait porté à 2 % au 1er février prochain. L'autre placement « sécuritaire et liquide » préféré des Français pourrait donc capter une partie de l'épargne qui a en 2010 massivement profité aux fonds en euros des contrats d'assurance-vie. Une nouvelle répartition de l'épargne qui pourrait être encouragée par l'absence de fiscalité sur le livret A.

Pas de rendement sans prise de risque

Pourtant, les épargnants en quête de placements rentables devront accepter de prendre plus de risques et réduire la part de leurs économies consacrée à l'épargne de précaution. A la condition d'avoir un horizon de placement non limité, ils pourront alors par exemple se tourner vers les actions, que celles-ci soient détenues par le biais de l'assurance-vie ou de PEA, en direct ou via des Sicav et des FCP.

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