2011 : obligations à haut rendement, actions et devises émergentes

18/01/2011 - 17:06 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Une chose est sûre : l'année boursière 2011 ne sera pas de tout repos. Après une décennie marquée par l'éclatement de deux bulles majeures, en 2000 celle des valeurs technologiques et en 2008 celle du crédit, le défi à relever pour les marchés financiers sera la restauration de leur crédibilité auprès des investisseurs", estime CPR AM. "Aux Etats-Unis, dans un premier temps, les marchés devraient toujours bénéficier de l'injection des liquidités qui se poursuivra jusqu'à la confirmation du rétablissement du secteur immobilier et de la reprise de l'emploi. L'économie américaine continuera aussi d'être soutenue par la prolongation des ristournes fiscales." "Dans un second temps, la banque centrale devrait envisager la fin des différents stimuli avec une réduction de son bilan. Pour cela, les outils nécessaires existent mais les montants étant historiques, la réalisation peut sembler aléatoire. Cette normalisation de l'économie américaine devrait se traduire par une remontée des taux longs mais qui restera sous contrôle." "Dans la zone euro, la problématique des dettes souveraines et donc de la solidarité européenne continuera de souffler le chaud et le froid. En effet, ce qui inquiète les investisseurs, c'est l'absence criante de mécanisme collectif, permanent et crédible de gestion de crise au niveau européen. Les pays considérés comme fragiles, l'Espagne est en ligne de mire, seront donc testés les uns après les autres jusqu'à l'adoption par l'UE d'une solution estimée comme convaincante. L'application de réponses non conventionnelles devrait se traduire par une tension sur les taux longs et un maintien à des niveaux bas des taux courts car la normalisation monétaire ne sera pas immédiate." "Dans les zones émergentes, la hausse de la consommation domestique dopée par les revalorisations salariales a soutenu la croissance économique. Mais les tensions inflationnistes vont contraindre les autorités à appliquer des mesures restrictives sur les crédits en remontant les taux et/ou les réserves obligatoires des banques." "La revalorisation des monnaies, conséquence de l'assouplissement quantitatif des pays développés, va nécessiter des mesures d'ajustements avec le contrôle des capitaux, la stérilisation monétaire et/ou la hausse des taux directeurs. Pour autant, il faut espérer qu'il n'y aura pas de guerre des changes qui en 1930 avait été à l'origine de l'aggravation de la crise." "En conclusion, les différentiels de croissance économique entre les zones géographiques, l'endettement important des pays développés, la non résolution de la crise des dettes souveraines de la zone euro, mais la poursuite du désendettement des ménages rendront difficile le processus d'allocation d'actifs en 2011." "Dans notre scénario central, nous continuons de privilégier une croissance économique modérée permettant une progression de 10% à 15% (en ligne avec les perspectives bénéficiaires des entreprises) des principales Bourses. La recherche du rendement avantagera les obligations à haut rendement mais aussi les actions qui bénéficient d'une prime de risque encore très élevée et les devises émergentes. Les valorisations boursières restent attractives au niveau mondial à l'exception de celles des pays émergents qui ont bénéficié de flux d'investissement record en 2010." "Le scénario alternatif anticipe un risque de rechute avec un secteur de l'immobilier US toujours catastrophique et un marché de l'emploi timoré. Cette situation entraînera une baisse des principales places boursières de l'ordre de 10% et une baisse des taux longs de 50 bps avec une forte remontée de l'aversion au risque." AUT/ALO