Choisir matières premières et actions (Merrill Lynch Wealth Management)

19/01/2011 - 11:15 - Option Finance

(AOF / Funds) - "En 2011, les investisseurs devront rechercher dans leurs placements la croissance de revenus sûrs, alors que l'économie globale s'installe dans un nouveau modèle tiré par les économies émergentes", explique Bill O'Neill, directeur des investissements de Merrill Lynch Wealth Management pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique (EMEA), dans la publication Year Ahead 2011. "La croissance économique mondiale devrait ralentir pour atteindre 4,5% en 2011, contre 4,9% en 2010. La reprise aux Etats-Unis et en Europe continentale risque de décevoir, alors que la Chine devrait connaître un atterrissage en douceur grâce à une forte consommation domestique", estime M. O'Neill. "Avec le redressement de l'économie mondiale, les investisseurs devraient privilégier les matières premières et les actions par rapport aux emprunts d'Etat et obligations d'entreprises. Concernant les actions, l'accent sera plutôt mis sur les dividendes que sur la croissance du capital", a déclaré M. O'Neill. "Les investisseurs devraient également se montrer prudents à l'égard de la dette des marchés émergents, en évitant soigneusement les actifs surévalués." "La récession enregistrée en 2007-2009 s'est révélée bien plus profonde que les replis conjoncturels précédents et la reprise apparait plus lente. Le monde émergent est devenu le gisement de l'épargne mondiale. En effet, selon les prévisions, les taux d'épargne devraient atteindre 33% du revenu disponible sur la période 2009-2014, alors qu'ils ne cessent de reculer dans les économies avancées. Cette épargne sert de turbo à la croissance des marchés émergents en réponse à une demande grandissante de consommation, alors que les ménages américains ont du mal à réduire leur dette et que les gouvernements européens s'attaquent à leurs déficits massifs." "Le double-creux sera évité aux Etats-Unis, mais la dynamique de création d'emplois reste très faible dans ce pays par rapport aux reprises précédentes. Les dépenses publiques des pays développés sont alourdies par les provisions de santé et de retraite pour leurs populations vieillissantes. La politique monétaire des pays développés reste exceptionnellement accommodante. Cependant, à mesure que les marchés développés ont créé des dollars, ceux-ci ont été accumulés par les marchés émergents, ce qui devrait se traduire, en fin de compte, par des pressions à la baisse sur le billet vert et très certainement sur l'euro." "Le fléchissement de l'euro devrait se poursuivre en 2011, mais le dollar bénéficiera d'un certain répit. Ceci s'est également traduit par des pressions à la hausse sur le yuan et sur d'autres devises de pays émergents, ainsi que par des tensions commerciales. La surévaluation comme la sous-évaluation des devises faussent la valorisation des actifs et le problème devrait encore empirer en 2011." "L'idéal serait que les ajustements de politique monétaire aux Etats-Unis et dans le monde développé coïncident avec le moment où les pays émergents autoriseront une plus grande flexibilité des changes et une appréciation de leurs devises. Les tensions pourraient néanmoins persister. Il existe en outre un risque lié aux réglementations de contrôle sur les flux de capitaux vers les marchés émergents." "Bien que la reprise en Allemagne en 2010 ait dépassé les attentes, tirée par la demande des pays émergents, nombre de pays de la zone euro, en particulier l'Espagne, la France et l'Italie, continuent de surestimer leur potentiel de croissance. Le fléchissement des économies périphériques assombrit les perspectives de l'euro et de la région dans son ensemble." "Aux Etats-Unis, la croissance devrait se maintenir à 2,8% en 2011, le même taux de croissance qu'en 2010. L'étude prévoit néanmoins un rebond au second semestre qui devrait permettre de réduire le chômage, alors que la reprise mondiale s'auto-entretiendra. Au Royaume-Uni, la croissance annuelle devrait se renforcer pour atteindre 2% et la reprise semble relativement bien établie et en mesure de surmonter la réduction des dépenses publiques." "Selon les prévisions, la croissance économique sera de 9,1% en Chine et de 8,4% en Inde. En 2010, toutefois, les actions ont surtout enregistré de solides performances dans les marchés émergents de taille plus réduite comme la Thaïlande, la Turquie et l'Indonésie, une tendance appelée à persister en 2011." "Les marchés émergents bénéficient désormais de leur propre croissance domestique. La consommation locale occupe à présent une place beaucoup plus importante dans ces pays. Les marchés émergents à faible capitalisation, les actions britanniques et les grandes sociétés européennes offrent les meilleures opportunités d'investissement. En termes de répartition sectorielle, l'énergie, y compris le pétrole et le gaz naturel, semble très attractive, ainsi que les télécommunications." "En 2011, les investisseurs devraient commencer à donner la priorité aux dividendes, historiquement le principal moteur de la rentabilité, plutôt qu'à la croissance du capital. Les investisseurs devraient également se montrer réservés à l'égard de la dette des marchés émergents et éviter de se laisser séduire par les thèmes qui ont été très joués, alimentés par une liquidité effrénée." "Avec le retour de la recherche du rendement, les marchés des emprunts d'Etat vont perdre de leur intérêt. Toutefois, cela ne concerne pas les obligations d'entreprises de premier rang qui pourraient avoir le vent en poupe au premier semestre 2011. En règle générale, les actions et les matières premières sont privilégiées par rapport aux emprunts d'Etat et aux obligations d'entreprises. La trésorerie accumulée par les entreprises pourrait soutenir la reprise des mouvements de concentration dans les secteurs ainsi que des fusions-acquisitions lorsque l'opportunité se présentera." Merrill Lynch Wealth Management table donc "sur la poursuite, en 2011, de la hausse des prix des matières premières, dès lors que la Chine évite la surchauffe". "Encore une fois, l'énergie est en tête, ainsi que le cuivre et les autres métaux industriels, la demande étant soutenue par la croissance asiatique. Toutefois, l'envolée de l'or arrive à son terme. L'or est revenu au niveau qu'il a connu il y a 22 ans, comparé aux actions américaines. Cette anomalie a désormais pris fin. Les actions constituent une couverture tout aussi efficace contre l'inflation." "Au Royaume-Uni, l'immobilier commercial redevient une source de revenus attractive. Le rendement dans l'immobilier pourrait à présent dépasser de plus de 4 points celui des actions et de plus de 6 points celui des obligations indexées sur l'inflation." "Malgré des signes annonciateurs d'un atterrissage en douceur de l'économie chinoise, les risques de flambée de l'inflation demeurent. La diversification des actifs, y compris des actions, est donc importante pour constituer une bonne couverture face à une éventuelle résurgence inflationniste. Parmi les obligations d'Etat, les bons du Trésor américain indexés semblent constituer une option peu risquée et bien valorisée. En cas de résurgence inflationniste aux Etats-Unis, les actions japonaises vont aussi probablement surperformer, comme elles l'ont fait par le passé." "En 2011, la diversification sera le mot d'ordre des investisseurs. Même si la reprise est à présent bien en place, des déséquilibres persistent au niveau mondial, suscitant de très grandes incertitudes et pouvant entraîner l'adoption de mesures extrêmes. Les investisseurs se doivent par conséquent de veiller à une bonne diversification de leurs portefeuilles." AUT/ALO