L'Afrique bien positionnée pour la demande de produits de base

20/01/2011 - 11:48 - Option Finance

(AOF / Funds) - "A côté des grands émergents, les nouvelles frontières, telles que l'Afrique, le Moyen-Orient ou l'Asie centrale, méritent l'attention des investisseurs. Le décollage en cours de l'Afrique, et plus particulièrement de l'Afrique subsaharienne, rend cette zone intéressante. La conjoncture africaine a fait des progrès dans la synchronisation de son activité avec celle du monde grâce à son ouverture croissante", relève la Compagnie Financière Edmond de Rothschild. "Si les problèmes de manque de gouvernance, d'instabilité politique et juridique et de non respect de la démocratie demeurent très présents, des avancées commencent néanmoins à être enregistrées dans certains pays. Le PIB agrégé de l'Afrique, qui équivaut actuellement à celui du Brésil (1.600 milliards de dollars), devrait croître de plus de 60% d'ici 2020. Les dépenses de consommation devraient doubler à 1.500 milliards de dollars. Près de la moitié des habitants vivront alors en ville. Une classe moyenne est en train d'émerger : 130 millions de familles auront un revenu supérieur à 5.000 dollars par an." "Les cinq plus grandes économies (Afrique du Sud, Nigeria, Angola, Éthiopie et Kenya) comptent pour deux tiers du PIB de la zone. L'Afrique du Sud est le poids lourd de la zone devant le Nigeria, qui possède des points communs avec le Brésil. Cette région recouvre à la fois des économies diversifiées comme l'Afrique du Sud, des exportateurs pétroliers comme l'Angola ou le Nigeria, des économies en transition comme le Ghana et le Kenya et des pays très pauvres comme le Mali, la république du Congo et l'Éthiopie." "Entre 2000 et 2008, le PIB africain a crû de 4,9% par an, soit plus que l'économie mondiale. En 2009, si la croissance a été divisée par deux à 2%, elle est restée positive malgré la chute de 50% des exportations. La faiblesse du taux de pénétration bancaire (25%) a mis à l'abri cette région des phénomènes de transmission de la crise financière. Dès mi-2009, l'activité de la zone réaccélère, en phase avec l'économie mondiale, aidée par la hausse des prix des matières premières. Selon les projections du FMI, la croissance du PIB de la zone devrait atteindre 5,5% cette année, après 5% en 2010, la consommation des ménages devant croître au rythme de 15%." "Les fondamentaux se sont améliorés : niveau moyen d'endettement public de 33% du PIB, recul de l'inflation et du déficit budgétaire. A long terme, l'amélioration des services publics et des infrastructures, le renforcement des systèmes financiers et le maintien d'un climat propice à l'activité économique doivent rester des objectifs prioritaires afin d'assurer la pérennité du développement. En effet, les équipements en infrastructures sont aujourd'hui inférieurs de 50% à ceux des BRIC." "Ses ressources en matières premières, son potentiel solaire et ses possibilités de développement agricole font de l'Afrique une des régions les mieux positionnées pour répondre à la demande croissante de produits de base, notamment de la Chine et de l'Inde. Elle assure 20% des exportations mondiales de pétrole, 14% de celles de gaz, 10% de minerais de fer. Elle est le premier producteur mondial de cobalt et d'uranium. Les réserves de pétrole africain (Nigeria, Soudan, Ghana) ont augmenté de 75% entre 1998 et 2006, alors que sur la même période les réserves mondiales ne progressaient que de 18%." "Dans un monde à court de surfaces exploitables, l'atout africain réside dans la proportion élevée de terres arables non utilisées (60% des terres mondiales), avec une faible érosion. Cela est encore plus vrai pour l'Afrique subsaharienne où seules 15% des terres sont exploitées. Elle dispose également de vastes ressources en eau. Cette richesse en matières premières attire des investissements directs importants. Si l'Afrique du Sud et le Nigeria concentrent 35% des stocks d'investissements directs, le nombre de bénéficiaires croît au profit de petits pays comme le Ghana, la Guinée, le Soudan, le Congo et la Mauritanie." AUT/ALO