Thématique du rendement en Europe, grandes capitalisations US (EdRAM)

20/01/2011 - 17:58 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Avec une croissance globale supérieure à 4%, une deuxième année de reprise s'annonce en 2011 pour le cycle économique mondial. Tandis que les économies émergentes continuent à jouer un rôle moteur, les pays développés retrouvent une activité plus régulière et les incertitudes devraient s'estomper. Une meilleure visibilité et un contexte financier favorable incitent les entreprises à sortir progressivement de leur prudence et l'emploi sera la variable à surveiller", note Edmond de Rothschild Asset Management. "En Europe, les difficultés financières des pays périphériques sont réelles mais contrastent avec le dynamisme de pays comme l'Allemagne ou la Suède qui bénéficient du cycle de l'investissement mondial (équipement, infrastructures). Les succès à l'exportation devraient se traduire par une accélération de la consommation." "Les économies émergentes connaîtront une croissance supérieure à 6% en 2011. Leur poids dans le PIB mondial (40%) contribue à élargir la base de l'expansion mondiale et à réduire les risques de rechute de l'activité. Outre son potentiel, fondé sur les infrastructures et les investissements mais aussi sur la consommation intérieure, la zone émergente présente des caractéristiques financières excellentes sur le plan de l'endettement (public et privé)." "Des risques subsistent. Aux Etats-Unis, la question de l'immobilier résidentiel reste une difficulté majeure et le blocage politique au Congrès peut entraver l'action des pouvoirs publics. Le risque souverain en Europe constitue une menace durable et pourrait entraîner une austérité budgétaire excessive. Enfin, les tensions sur les prix seront une source d'inquiétude dans les pays émergents." "A quelques exceptions près (Suède, Australie), les autorités monétaires des grands pays développés devraient en 2011 maintenir une approche accommodante et des taux directeurs à leurs niveaux actuels. En revanche, les banques centrales de la zone émergente vont continuer à normaliser les conditions monétaires. Les obligations d'Etat vont évoluer dans un contexte de plus en plus défavorable, sans pour autant redouter un krach, et la dette des entreprises, qui bénéficie de la baisse des taux de défauts des émetteurs, est préférable au risque souverain. Sur le plan des devises, le dollar devrait fournir une protection tactique sur les actifs risqués en début d'année mais, sur le plan fondamental, la préférence va aux devises émergentes." "Au regard des perspectives bénéficiaires des entreprises, les actions conservent une valorisation modérée et offrent souvent une rémunération élevée, comparée à celle des obligations souveraines. Associées au recul des incertitudes sur le cycle, ces caractéristiques devraient en 2011 attirer des flux importants de la part d'investisseurs qui jusqu'à maintenant ont privilégié sur les obligations." "L'amélioration de la visibilité et la croissance justifient de moins en moins pour les entreprises des trésoreries pléthoriques alors que les cash-flows seront à nouveau très abondants en 2011. En Europe comme aux Etats-Unis, les entreprises devraient cette année adopter une attitude plus favorable au revenu de l'actionnaire à travers les dividendes (ou les rachats d'actions) en même temps que plus offensive sur le plan de la croissance, en particulier sur celui des fusions&acquisitions. Les marges conservent une orientation favorable (elles n'ont pas encore retrouvé leurs plus hauts de 2007) et la croissance des bénéfices retrouve sa tendance de long terme. Ils devraient progresser de 12% cette année. Cette croissance ne se paie pas cher et les valorisations restent modérées." "Nos convictions pour l'année se déclinent en cinq points : en Europe, la thématique du rendement et des fusions & acquisitions, aux Etats-Unis, les grandes capitalisations à forte visibilité, la thématique émergente (consommation et valeurs européennes bénéficiaires de celle-ci, Chine, matières premières), l'or en tant qu'actif de diversification et de protection, enfin les obligations convertibles et la flexibilité comme solution d'investissement en actions à volatilité réduite." Les valeurs de rendement en Europe "ont sous-performé en 2010 mais elles recèlent un potentiel important de rattrapage. L'attrait de la combinaison entre visibilité grandissante de la rentabilité, rendement et croissance des dividendes commence à nouveau à être perçu". "L'évolution du cycle et la visibilité retrouvée poussent les entreprises à tirer parti des évaluations modérées des marchés et à utiliser les ressources financières qu'elles ont reconstituées. Tandis que la consolidation se dessine dans plusieurs secteurs (logiciels, chimie, luxe), l'attrait d'opérations dans la zone émergente s'affirme de plus en plus." Sur le marché américain, "après une période de dix années de sous-performance, l'évaluation des grandes capitalisations américaines est devenue une anomalie, notamment dans certains secteurs comme la santé. Le souci des sociétés de se servir de moyens financiers exceptionnels devrait continuer à alimenter un flot grandissant d'opérations de croissance externe". Sur les marchés émergents, "la croissance demeure le thème dominant des économies émergentes. Infrastructures et équipements mais aussi consommation interne sont autant de moteurs durables de cette croissance. Les difficultés d'ajustement des politiques monétaires sont réelles mais ne remettent pas en cause le potentiel de ces marchés à moyen terme. L'investissement dans les sociétés des pays développés actifs dans cette zone est un moyen alternatif de bénéficier de sa croissance". Concernant les matières premières, "le cycle mondial et la croissance de la demande des pays émergents offrent un environnement positif pour les prix des matières premières. L'or en particulier se signale par son rôle protecteur dans un contexte où l'offre plafonne alors que la demande d'investissement progresse". Quant aux obligations convertibles, "encore sous-évaluées en termes de volatilité, elles présentent une faible sensibilité à l'évolution des taux d'intérêt et sont une bonne alternative à la dette souveraine et à la dette des entreprises dans un contexte favorable aux actions." "Même si une certaine volatilité va perdurer, les actions sont notre classe d'actifs favorite en 2011, avec une préférence tactique en ce début d'année pour l'Europe et les Etats-Unis. Les émergents demeurent un investissement à privilégier à moyen terme. Les conditions économiques, financières et monétaires nous rendent plus prudents sur la dette des Etats. La dette des entreprises de bonne qualité conserve son intérêt de même que celle des pays émergents", conclut le gestionnaire. AUT/ALO