Le marché apparaît suracheté et mûr pour une correction (BNPP IP)

21/01/2011 - 11:46 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les indicateurs économiques sont globalement restés favorables aux actifs risqués, permettant aux actions des pays développés et émergents de poursuivre leur progression. Le discours plus dur de la BCE a effrayé les marchés obligataires, mais, selon nous, il est encore trop tôt pour anticiper un relèvement des taux d'intérêt. Nous restons positifs sur les actions, sur les obligations investment grade et à haut rendement ainsi que sur l'immobilier (asiatique)", affirme Joost van Leenders, de BNP Paribas IP. "Bien que nous jugions quelque peu préoccupant le degré d'optimisme qui règne sur les marchés d'actions, nous n'avons pas modifié nos recommandations d'investissement (...) le marché apparaît clairement suracheté et mûr pour une correction." "A ce stade, nous n'identifions pas d'important catalyseur potentiel. La réglementation du secteur financier a été reléguée au second plan et les perspectives d'évolution des politiques budgétaires à court terme sont devenues plus claires (notamment aux États-Unis). Par ailleurs, les opérations d'acquisition sont en augmentation et pourraient se poursuivre, compte tenu de l'important matelas de trésorerie dont disposent de nombreuses entreprises. Les résultats publiés par les sociétés qui ont ouvert le bal des publications sont positifs et les perspectives économiques se sont améliorées." "Bien entendu, la crise budgétaire au sein de la zone euro pourrait connaître une recrudescence si, par exemple, l'un des pays périphériques se trouvait confronté à une adjudication obligataire difficile ou si le Portugal était contraint de solliciter une aide. Ces développements ne devraient cependant pas constituer une surprise. Les dirigeants européens ont discuté d'une augmentation du Fonds européen de stabilité financière, actuellement doté d'une enveloppe de 750 milliards d'euros." "Pour permettre au fonds de conserver sa notation AAA, un important montant de capital doit être mis en réserve à chaque fois qu'un prêt est octroyé, tandis que les Etats doivent apporter des garanties à hauteur de 120%. Autrement dit, le montant réellement mobilisable du fonds, de l'ordre de 250 milliards d'euros, serait suffisant pour couvrir les besoins de financement du Portugal, mais il ne le serait pas si l'Espagne sollicitait une aide. Une décision sur un fonds étoffé pourrait ne pas intervenir avant mars, mois durant lequel se tiendra une réunion portant sur la mise en place d'un mécanisme de crise permanent. Reste à savoir si les marchés sauront faire montre de patience." "Au sein de la zone euro, l'inflation a augmenté à 2,2% sur un an en décembre, dépassant l'objectif fixé par la BCE d'un niveau proche mais en dessous de 2%. L'inflation sous-jacente est restée ancrée au faible niveau de 1,1% sur un an. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a mis en garde contre le risque d'une poursuite de la hausse de l'inflation au cours des prochains mois et a fait allusion au mois de juillet 2008, quand la BCE avait relevé les taux en dépit du maintien du statu quo aux États-Unis. La BCE n'a pas modifié ses perspectives d'inflation à moyen terme, anticipant toujours un recul plus tard dans l'année." "Nous sommes de cet avis. Si les cours du pétrole continuaient d'augmenter, les prix énergétiques devraient stimuler l'inflation. S'ils se stabilisaient, l'impact devrait s'amenuiser vers la fin de l'année. La hausse des prix du pétrole pourrait à terme avoir un effet déflationniste, car elle entame le pouvoir d'achat des ménages et ralentit la croissance économique. L'allusion de M. Trichet à juillet 2008 nous semble déplacée : trois mois plus tard, face aux fortes turbulences qui régnaient sur les marchés dans le sillage de la faillite de la banque d'investissement américaine Lehman Brothers, la BCE avait dû abaisser ses taux." "Aux Etats-Unis, les ventes au détail ont augmenté de 0,6% en glissement mensuel en décembre, enregistrant leur sixième mois consécutif de hausse. Ces derniers temps, les revenus des ménages ont été dans une large mesure tirés par les revenus du travail. L'effet de la prolongation du soutien budgétaire devrait être perceptible cette année et, de ce fait, la consommation devrait continuer à afficher un rythme de progression assez satisfaisant. Nous n'anticipons pas de forte accélération. Contre toute attente, la confiance des ménages a baissé début janvier, ce qui nous conduit à penser que ces derniers ne puiseront pas dans leur épargne pour soutenir la consommation." "Le secteur industriel américain reste bien orienté, la production industrielle, le taux d'utilisation des capacités et les commandes de biens d'équipement hors défense et aéronautique (qui constituent un bon indicateur de l'investissement des entreprises) ressortant en hausse. Le déficit commercial s'est réduit, ce qui indique que les exportations ont soutenu la croissance au dernier trimestre de l'année 2010. Nous anticipons pendant un certain temps une poursuite de la dynamique positive de l'économie américaine." "Nous avons abaissé à neutre notre opinion sur la politique monétaire dans les pays émergents, car un nombre croissant d'Etats procèdent à des relèvements de taux ou des réserves obligatoires des banques. Nous conservons une opinion plus positive sur les actions émergentes par rapport aux actions développées, compte tenu de perspectives de croissance plus engageantes et des valorisations favorables des actions émergentes." AUT/ALO