Dexia AM arrête d'être sous-pondéré dans le secteur bancaire

24/01/2011 - 16:50 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Dans la mesure où la majeure partie du potentiel d'appréciation des marchés proviendra de la contraction de la prime de risque, nous allons privilégier les valeurs étant les plus affectées. Les primes de risque actuellement associées aux établissements financiers sont supérieures à celles qui avaient précédemment accompagné des conditions de risque similaires. Le crédit bancaire dans la zone euro est un facteur clé. Il s'est amélioré et a désormais renoué avec une croissance positive", estime Dexia AM. "Une nouvelle fois, c'est la croissance des multiples de valorisation qui est à la base du potentiel d'appréciation des marchés d'actions européens. Les valorisations ont baissé, et ce, même si le risque d'une récession à double creux s'est substantiellement atténué." "Le prochain leadership demeure notre véritable dilemme pour les actions européennes. La dispersion n'a jamais été aussi élevée entre les valeurs de croissance et les valeurs de rendement. Depuis quelques semaines maintenant, nous nous attendons à un retour vers la moyenne. Les premiers jours de cotation de l'année 2011 ont été plutôt encourageants en la matière. Les entreprises des pays émergents ne surperforment plus. Stratégiquement, et tout en favorisant le style de croissance par rapport au style value, nous demeurons prudents à l'égard des valeurs tirées uniquement par le momentum et les ignorons donc, estimant qu'elles représentent le thème le plus sur-joué." "Nous établissons également une distinction entre la croissance élevée et celle normale/régulière afin de privilégier cette dernière. Une fois encore, l'intégration des valeurs de croissance les plus prisées ne représente plus une source certaine de bonne gestion du rendement/risque. Cela peut paraître peu exaltant, mais rien n'a modifié notre point de vue depuis notre dernière publication et nous continuons de penser, qu'à court terme, le balancier est excessivement déséquilibré entre les valeurs de croissance et celles de rendement." "D'une manière générale, nous sommes prudents, et adoptons en ce sens une approche à contre-courant, vis-à-vis des entreprises émergentes. En un mot, nous souhaitons parvenir à un meilleur équilibre entre les styles de croissance et de rendement au cours des prochaines semaines. Il y a une quinzaine de jours environ, nous avions indiqué que les entreprises exposées aux États-Unis pouvaient être à l'origine de surprises potentielles compte tenu de la persistance de la dynamique positive de l'économie américaine. Nous cherchons à identifier des entreprises présentant une valorisation attractive, un solide modèle de gestion exposé à l'économie américaine et appelées à surprendre." "Alors que les bénéfices sont à des niveaux record et que les dépenses d'équipement se situent à des niveaux historiquement bas, nous continuons de nous demander si les dépenses des entreprises (en-dehors du secteur minier) pourraient constituer un thème intéressant à jouer en 2011. Les segments tardivement cycliques tels que les services informatiques et la publicité ont généralement le profil et offrent un meilleur rapport rendement/risque que les biens d'équipement aux niveaux actuels." "En 2010, le secteur industriel n'a pas suivi les règles traditionnelles. Nous restons circonspects à l'égard de ce segment de marché. Compte tenu d'un cycle de restockage achevé et d'un momentum des ratios cours/bénéfice à son plus haut niveau historique, nous ne prévoyons pas une surperformance similaire du secteur en 2011." "En termes de secteurs, nous sommes toujours dans l'optique de mettre fin à la sous-pondération des banques. Nous avons revu à la baisse la surpondération des télécommunications dans le but de devenir neutres. L'absence de croissance et de pouvoir de fixation des prix, ainsi que l'instabilité de la concurrence, empêchent une surperformance durable." "Parmi les segments de marché défensifs, nous préférons les biens de consommation de base. Les récentes enquêtes auprès des investisseurs confirment que le pétrole fait l'objet d'un regain d'intérêt. Le pétrole brut a constitué le parent pauvre du secteur des matières premières pendant la majeure partie de 2010. Nous continuons de considérer le secteur pétrolier intégré comme étant la voie à suivre. Les grands groupes d'exploration et de production sont intéressants à tous les points de vue (exposition bon marché aux pays émergents, couverture contre l'inflation, dividendes élevés)." "Un nouvel environnement satisfaisant (sweet spot) pour les marchés d'actions est tout à fait possible à condition que la seconde vague d'assouplissement quantitatif (QE2) s'avère ne pas être qu'un cas isolé et que les prochains mois soient placés sous le signe d'une coopération des autorités monétaires à l'échelle mondiale. Le vif sujet de préoccupation n'est plus la déflation, mais bien la manière dont les pays émergents vont surmonter l'envolée des prix des matières premières. En 2008, la hausse des prix des matières premières s'était mal terminée. Jusqu'à présent, même si le prix du pétrole n'a pas retrouvé ses niveaux de 2008, il se redirige néanmoins vers les 100 dollars, la zone de danger." "L'inflation dans les pays émergents pourrait devenir un véritable problème et venir gâcher la fête. L'ADN des marchés d'actions est certes la croissance, mais trop de croissance n'est pas souhaitable. Aussi, au cours des semaines à venir, nous allons suivre avec attention les anticipations inflationnistes et les prêts bancaires de façon à mesurer l'efficacité du QE2. Nous allons également étroitement observer le marché obligataire américain (un déterminant clé des marchés d'actions). Les investisseurs pourraient bien découvrir le revers de la médaille d'une reprise économique plus vigoureuse que prévu et, dans un premier temps, en être effrayés." "A court terme, nous faisons preuve de prudence et de patience, certaines tendances étant sur le point de surréagir. Nous allons continuer de progressivement mettre un terme à notre sous-exposition aux banques et attendre un meilleur moment pour renforcer notre exposition aux marchés émergents." AUT/ALO