Divergences et dispersions en Europe, une situation problématique

25/01/2011 - 12:13 - Option Finance

(AOF / Funds) - "A la fin du troisième trimestre, l'acquis de croissance 2010 est déjà de +3,4% pour l'Allemagne. En novembre, l'IFO est ressorti à son plus haut niveau depuis la réunification. Ce pays est plus que jamais le principal moteur de l'Europe et les perspectives de croissance pour 2011 paraissent particulièrement bien orientées, au-delà des attentes actuelles du consensus. Ce dynamisme a permis à la zone euro de bénéficier de chiffres de croissance soutenus au T3 (+0,4%)", note Amundi. "Les indicateurs avancés ressortent largement en zone d'expansion, ne signalant pas une baisse significative de la croissance à venir." "Néanmoins, la situation entre Etats-membres de l'UEM demeure extrêmement hétérogène, avec un regain de stress sur le risque souverain des pays périphériques, consécutivement à la crise irlandaise. Au-delà des modalités pratiques du plan d'aide pour ce pays, les marchés se révèlent particulièrement préoccupés par le risque de contagion. Pour enrayer ce dernier, deux conditions paraissent nécessaires." "D'une part, les mécanismes et les règles de stabilisation européens doivent être précisés afin que les pays coeur de l'Europe (France, Allemagne, Autriche, Italie) soient perçus comme des rehausseurs de crédit fiables pour la périphérie. Cela inclut la possibilité pour la BCE de poursuivre ses mesures non conventionnelles pour assurer la liquidité nécessaire à un fonctionnement efficient des marchés monétaires et obligataires." "D'autre part, les marchés doivent être rassurés par la situation de l'Espagne. Son marché immobilier affiche encore des déséquilibres patents entre l'offre et la demande de logements, avec en corollaire un ajustement trop limité des prix (-13%) pour réconcilier ces derniers avec la dynamique des revenus des ménages. De plus, les restructurations opérées dans le système bancaire n'ont pas été accompagnées des injections de capital nécessaires. Les pertes nettes à venir pourraient requérir du capital supplémentaire pour le système bancaire." "Si l'Etat prenait à sa charge un montant de 45 milliards d'euros, sa dette atteindrait 75% du PIB en 2011. Pour autant, ce niveau ne positionnerait pas l'Espagne sur une trajectoire de défaut, et ce d'autant plus que ce pays respecte ses engagements en termes d'austérité budgétaire. Le vrai problème de l'Espagne serait une non accessibilité au marché des capitaux. Le risque systémique ne peut aujourd'hui être écarté, mais les engagements des pays européens sur les mécanismes permanents de résolution de crise et la réalité de la dynamique de la dette de l'Espagne pourraient néanmoins éviter une dérive trop forte des marchés dans un environnement conjoncturel qui reste en soi porteur." AUT/ALO