LAGARDERE : acquisition de 75,2% de Newsweb au prix de 24,7 EUR/action

12/12/2006 - 17:48 - Option Finance

(AOF) - Lagardère SCA a signé le 12 décembre 2006 un accord portant sur l'acquisition de 75,2 % des actions et des droits de vote de la Société Newsweb, un des leaders français de l'édition de contenus sur Internet, sur la base d'un prix de 24,70 euros par action, soit une prime de 10,5% par rapport à la moyenne du cours sur 1 mois et de 17,7% par rapport à la moyenne du cours sur 6 mois, et correspondant à un prix de transaction pour 100% de Newsweb de 74 millions d'euros. Conformément à la réglementation boursière, le groupe Lagardère déposera auprès de l'Autorité des Marchés Financiers un projet de garantie de cours visant les actions Newsweb non acquises dans le cadre de l'accord, à un prix par action identique à celui de l'acquisition du bloc de contrôle, soit 24,7 euros par action. " Cette acquisition renforce la présence du groupe Lagardère sur de nouveaux médias en forte croissance. Elle s'inscrit dans le cadre d'une stratégie de long terme de développement accéléré de la présence et du savoir-faire du groupe dans les contenus numériques ", a précisé Lagardère. En 2005, Newsweb a réalisé un chiffre d'affaires de 6,7 millions d'euros et un EBITDA de 1,5 MEUR (sur une base pro-forma). Sur le premier semestre 2006, le chiffre d'affaires a atteint 4,3 MEUR pour un EBITDA de près de 1,3 MEUR. Newsweb commercialise de l'information en temps réel produite par ses rédactions ainsi que le trafic généré sur ses sites notamment au travers des blogs, dans trois domaines : le sport, l'automobile et la Bourse. La société opère au travers de cinq sites Internet : Sports.fr, Sport4fun.com, Football.fr, Autonews.fr et Boursier.com. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

MOTS CLES DE L'ARTICLE

AMF (Autorité des marchés financiers)

L'autorité des marchés financiers est née du rapprochement de la COB, du CMF et du CDGF (conseil de discipline de la gestion financière). Créée par la loi de sécurité financière du 1er août 2003, cette nouvelle structure a pour objectif de renforcer l'efficacité et la visibilité de la régulation des marchés. L'AMF a quatre missions principales, réglementer, autoriser, surveiller et sanctionner. Ses compétences s'étendent aux opérations et informations financières, aux produits d'épargne collective, aux marchés, aux professionnels, sur lesquels elle peut exercer des contrôles ou lancer des enquêtes.

Garantie de cours

Lorsqu'une personne acquiert un bloc de contrôle, c'est-à-dire un nombre de titres d'une société cotée lui conférant la majorité (50 % ou plus) du capital ou des droits de vote, elle doit lancer une procédure appelée garantie de cours, qui ne fait pas l'objet d'une décision de recevabilité. Pendant dix jours de bourse minimum, cette personne s'engage à acheter, dans les mêmes conditions financières que celles obtenues lors de l'acquisition du bloc de contrôle, tous les titres qui lui sont présentés. Dans certains cas, la personne ayant acquis le contrôle devra déposer un projet d'offre soumis à recevabilité.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Lagardère est un groupe industriel présent dans deux activités. L'activité médias / distribution, première activité du groupe. Lagardère détient notamment les éditions Hachette, Hatier, Grasset, Larousse, Dalloz..., et est numéro un du livre de poche en France. Le groupe français a annoncé début 2006 le rachat de la branche édition du groupe américain Time Warner. Cette opération devrait le hisser au troisième rang mondial du marché. Dans le presse, Lagardère est notamment à la tête de Paris Match, Elle, Télé 7 jours, le Journal du Dimanche... Dans le domaine audiovisuel, Lagardère est propriétaire de radios comme Europe 1 et RFM, et de chaînes de télévision thématiques comme Canal J et MCM. Suite au rapprochement de TPS et de CanalSat, Lagardère, prendra une participation de 20 % dans la nouvelle entité Canal+ France (TPS etles actifs de Groupe Canal+ dans la télévision à péage) par apport de sa participation de 34 % dans CanalSat et un achat d'actions Canal+ France pour 525 millions d'euros. Le secteur des hautes technologies (aéronautique, espace, défense) représente la seconde activité du groupe qui détient une participation de 15% dans EADS.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le portefeuille d'activités de Lagardère dans les médias est diversifié, avec une présence dans des métiers cycliques (presse et audiovisuel) dépendants des investissements publicitaires et dans des métiers contra-cycliques, comme la distribution et les livres, qui résistent mieux en période de retournement conjoncturel. - Grâce à la cession de 7,5 % du capital d'EADS, Lagardère se rapproche un peu plus d'un statut de "pur" groupe de médias, ce qui devrait se traduire par une réduction de la décote de conglomérat qui lui est appliquée. Les activités médias de Lagardère, actuellement sous-valorisées, devraient de plus gagner en visibilité. - La situation financière de Lagardère est saine et son exposition au dollar est limitée.

Les points faibles de la valeur

- Le statut juridique de la société (la commandite, qui permet de dissocier l'exercice du pouvoir de la détention du capital) interdit toute tentative d'offre publique d'achat. - La taille du groupe reste très réduite dans le domaine de la télévision, sur lequel il nourrit des ambitions malgré ses échecs passés. - Le groupe doit s'attaquer à l'amélioration de la rentabilité d'Hachette Filipacchi Médias (HFM). - Les activités distribution (Virgin, Relay...) s'apparentent davantage à de la distribution spécialisée qu'à des médias, ce qui brouille l'image du groupe. - La cession de 7,5 % d'EADS conduit les analystes à s'interroger sur l'utilisation que fera Lagardère des 2 milliards d'euros ainsi récoltés. - Arnaud Lagardère ne compte pas verser un dividende exceptionnel suite à la cession de la moitié des parts dans EADS.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Du fait de sa grande diversité, Lagardère est sensible à de multiples éléments. Le titre est par exemple sensible à la santé du secteur aéronautique. Dans le pôle communications, l'activité Presse est sensible à l'évolution de la publicité, mais également au cours du papier, matière première de base, alors que l'activité Livres est défensive. - Enfin, le recentrage du groupe sur les médias devrait contribuer, selon les bureaux d'études, à réduire la décote du titre.