Krach obligataire pourrait venir de la prime de risque de signature

26/01/2011 - 15:44 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Si la menace de krach obligataire ne vient pas de la politique monétaire, ni de la prime de risque d'inflation en 2011, elle pourrait toutefois surgir par la prime de risque de signature. La dynamique des dettes publiques dans certains pays développés est en effet insoutenable à moyen et long terme. Et la crise des dettes souveraines périphériques de la zone euro rappelle combien la défiance peut toucher des pays a priori solvables. L'Espagne en est actuellement le plus bel exemple", note Amundi. "Les travaux économétriques transversaux réalisés pour mesurer les conséquences de la dérive des comptes publics sur les taux d'intérêt à long terme permettent de donner quelques ordres de grandeur sur ces primes de signature. Toutes choses égales par ailleurs, une hausse durable de 1% du PIB du déficit génère une hausse de 30 à 60pb des taux à long terme. Et une hausse du ratio dette/PIB d'un point de pourcentage s'accompagne d'un accroissement des taux longs compris entre 2pb et 7pb (Baldacci et Kumar, 2010)." "Faisons un calcul rapide dans le cas américain. A politique budgétaire inchangée, en particulier si les baisses d'impôts octroyées entre 2001 et 2003 étaient reconduites au-delà de 2012, les projections de long terme du Congrès américain (CBO) montrent que la dette fédérale américaine passerait de 62% du PIB en 2010 à 100% du PIB en 2023 et 200% du PIB en 2037. Si les marchés commencent à anticiper cette dynamique, une prime de risque de signature de l'ordre de 170pb pourrait se manifester, portant le taux d'équilibre à 10 ans américain à plus de 5,0%, et ce même si la croissance et l'inflation restent faibles." "A cet égard, il est frappant d'observer que les taux américains ont vivement réagi à l'annonce par l'administration américaine d'un accord avec les Républicains pour prolonger les baisses d'impôts jusqu'à fin 2012. L'impact sur la croissance sera favorable à l'horizon 2012... mais ce sera au prix d'un déficit fédéral plus élevé que prévu. L'assainissement des finances publiques est repoussé sine die aux Etats-Unis, ce qui pourrait finir par inquiéter les investisseurs." Il est également notable "que les taux allemands (contrairement ce que l'on avait observé lors de la crise du printemps) ont cessé de jouer dans la crise souveraine de l'automne le rôle de valeur refuge qui leur est traditionnellement dévolu. Avec la mise en place du FESF, on observe un transfert de risque sur les pays du coeur de la zone euro qui se portent potentiellement pour partie garants des pays en difficulté". AUT/ALO