2011 : émergents et dette locale à favoriser (Ed. de Rothschild IM)

26/01/2011 - 17:41 - Option Finance

(AOF / Funds) - "En 2009 les mesures exceptionnelles de politiques monétaire et budgétaire coordonnées au niveau international ont permis d'éviter une dépression mondiale. L'année 2010 a quant à elle été marquée par de bonnes nouvelles, qu'il s'agisse de statistiques macro-économiques ou de résultats des entreprises. La représentation graphique de ces éléments montre une reprise cyclique assez classique", note Olivier Neau, directeur des gestions chez Edmond de Rothschild Investment Managers. "Les entreprises ont su réagir rapidement à la crise, en réduisant leurs coûts et en préservant leur structure financière. Nous constatons donc une reprise cyclique somme toute classique, au prix d'une détérioration sensible de la dette des Etats souverains développés." "Nos trois sources majeures d'inquiétude pour 2011 sont les risques liés à la dette souveraine des Etats européens, l'inflation et l'immobilier. La reprise économique reste en effet fragile et relativement faible au regard des efforts consentis par les pouvoirs publics et les banques centrales depuis plus de deux ans. En premier lieu, il faudra surveiller avec attention la solvabilité des pays périphériques de la zone euro toujours convalescents. L'Espagne doit par exemple refinancer une partie importante de sa dette durant le premier semestre." "Le sujet de l'inflation demeure également une source de préoccupation notamment dans les pays émergents, même si certains d'entre eux, en particulier la Chine, ont récemment pris des mesures pour lutter contre ce phénomène. Enfin, l'immobilier est un troisième sujet d'inquiétude. Dans les pays développés, les marchés immobiliers restent fragiles et dégradés, particulièrement aux Etats-Unis, au Royaume Uni et en Espagne. Dans les pays émergents, en Chine par exemple, nous craignons l'apparition d'une bulle." "Les marchés émergents restent pour nous un thème d'investissement central. Le poids de ces économies et leur contribution à la croissance économique globale sont de plus en plus importants et bien supérieurs à leur pondération dans les portefeuilles. (...) Nous nous attendons à des phases périodiques de corrections techniques brèves mais violentes, durant lesquelles la protection du capital prendra tout son sens." "Par ailleurs, le thème de la dette émergente nous parait également toujours aussi porteur. Les bons fondamentaux macro-économiques et la situation financière saine de ces pays nous laissent présager une appréciation sensible des devises émergentes. Certains segments du marché obligataire recèlent encore des opportunités." "La baisse des taux a fait diminuer le rendement en absolu mais la prime de risque de crédit, encore supérieure à la moyenne historique, reste attractive que ce soit pour les titres Investment Grade (obligations de qualité) que pour les titres High Yield (obligations à haut rendement). Les entreprises ont une structure de bilan saine, leur accès au marché est important et le taux de défaut est limité notamment sur le segment High Yield. Après avoir touché un plancher historiquement bas au troisième trimestre 2010, nous nous attendons à une hausse modérée des taux d'intérêt dans les mois qui viennent." "La forte croissance des pays émergents favorise la hausse des cours des matières premières. Dans la mesure où nous sommes positifs sur les pays émergents, il est logique de l'être sur les matières premières, d'autant plus que de multiples contraintes structurelles pèsent sur l'offre. La hausse des cours est donc plus que vraisemblable à moyen terme." "Il est actuellement difficile, pour les entreprises, de faire de la croissance organique. Or, elles disposent d'une trésorerie assez abondante. Une manière efficace d'utiliser ces liquidités consiste pour elles à racheter leurs concurrents. Nous observons que le volume des fusions-acquisitions est en croissance constante et devrait demeurer à un niveau élevé cette année." "L'élément essentiel à surveiller pour les prochains mois reste l'évolution des taux. La dette souveraine des pays développés est un risque spécifique mais une nouvelle crise au sein de la zone euro pourrait avoir de fortes répercussions sur les marchés. 2011 sera sans nul doute une année intéressante, technique, où la vigilance devra être sans faille." AUT/ALO