Au terme d'une semaine riche en statistiques économiques et résultats d'entreprises, la Bourse de Paris a terminé dans le rouge pour la première fois depuis le début de l'année. Le CAC 40 a cédé 0,38 % pour clôturer à 4.002,32 points. L'indice phare de Paris a longtemps été indécis, balloté entre bonnes et mauvaises nouvelles, avant que les chiffres décevants de la croissance américaine ne lui portent l'estocade.
Les publications économiques européennes de la semaine ont été quelque peu mitigées. L'indice PMI des directeurs d'achats de la zone euro avait réservé une bonne surprise en ressortant à 56,3 points en janvier, au-dessus des 55,6 points attendus par le consensus des économistes. Les investisseurs ont toutefois été refroidis par le Royaume-Uni, qui a annoncé une contraction de 0,5 % de son PIB au quatrième trimestre. Cependant, cette semaine boursière aura été principalement animée par les Etats-Unis.
Les milieux financiers se sont montrés satisfaits de l'orientation de la politique économique américaine. Mardi, le Président Barack Obama a réaffirmé, lors de son discours de l'Union, sa volonté de réduire la fiscalité des entreprises, tout en luttant contre le déficit public par le biais d'un gel des dépenses et d'une chasse aux niches fiscales. Mercredi soir, ce fut au tour de la FED de réconforter les marchés en maintenant sa fourchette de taux directeurs entre 0 et 0,25 % et surtout en prolongeant son programme d'assouplissement quantitatif.
En revanche, l'immobilier outre-Atlantique n'est toujours pas parvenu à convaincre. Certes, les ventes de logements neufs ont bondi en décembre de 17,5 % à 329.000 unités (en rythme annualisé), battant le consensus. Mais les prix des maisons ne se sont toujours pas redressés, comme en témoigne l'indice Case-Shiller, qui a perdu 1,6 % en novembre, son plus net recul depuis un an.
La croissance américaine est ressortie à 3,2 % au quatrième trimestre 2010, selon la première estimation du Département du commerce, notamment grâce à une hausse record des dépenses de consommations (+4,4 %). Néanmoins, les économistes tablaient sur une expansion plus soutenue, de 3,5 %. De plus, l'indice de confiance de l'Université du Michigan s'est replié en janvier, malgré une révision de 72,7 points à 74,2 points. Ces deux déceptions ont largement contribué à la baisse de 1,41 % du CAC 40 vendredi.
L'équipementier aéronautique EADS est arrivé nettement en tête des plus fortes progressions du CAC 40 cette semaine. Son titre s'est adjugé 6,2 %. Les investisseurs ont notamment salué l'achat de deux A333-3000 par TUI Travel ainsi que l'intérêt d'International Lease Finance pour l'Airbus A320 et la gamme C de Bombardier. Alcatel-Lucent s'est également distingué en gagnant 3,09 %. Le groupe, qui a vu son chiffre d'affaires augmenter pour la première fois depuis deux ans, a annoncé des résultats meilleurs que prévu. On notera par ailleurs la bonne tenue d'Essilor International qui a crû de 3,16 %.
Plus forte baisse de la semaine, Lafarge a chuté de 8 %. Le cimentier, très exposé au Moyen-Orient et à l'Afrique via sa filiale Orascom Cement, a pâti des manifestations contre le régime de Hosni Moubarak en Egypte. Sanofi-Aventis, qui a cédé 3,25 %, a également été sanctionné à cause de l'échec du test clinique de l'Iniparib, un traitement expérimental contre le cancer du sein. Parmi les autres replis significatifs de la semaine, figure Air Liquide qui a cédé 3,18 %.
Petite anecdote de la semaine, le CAC 40 a accueilli une 41ème valeur. La société Aperam, ancienne division d'acier inoxydable d'Arcelor Mittal récemment introduite en bourse, fera exceptionnellement partie de l'indice phare jusqu'à lundi 31 janvier. Le titre a connu une progression de 14,6 % avant de fléchir de 2,59 % vendredi.
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