MAUREL ET PROM creuse ses pertes en 2010

01/04/2011 - 08:40 - Option Finance

(AOF) - Maurel et Prom a publié un résultat net part du groupe 2010 négatif à hauteur de 139 millions d'euros contre une perte nette de 51 millions en 2009. La perte opérationnelle est passée de 20 à 109 millions d'euros. En revanche, le chiffre d'affaires a progressé de 192 à 346 millions d'euros sur la période. La forte perte enregistrée par le groupe s'explique notamment par une perte opérationnelle liée à d'importantes charges d'exploitation. Au cours de l'année 2011, Maurel et Prom entend axer ses efforts autour de deux pôles de croissance distincts : le Gabon, où l'expérience du groupe est stratégique et le Nigéria qui regorge de ressources d'hydrocarbures. En parallèle, des travaux d'appréciation auront lieu en Colombie où le groupe vient de s'allier à un partenaire stratégique qui jouit d'une expérience remarquable dans la production d'huile lourde.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe dispose d'un portefeuille minier équilibré, tant en termes géographiques, d'exploration-production, d'onshore/offshore, que de rapport entre les réserves 2P (réserves prouvées et possibles) et 3P (réserves prouvées, possibles et probables). - Dans un contexte de prix du baril élevé, la montée en puissance des activités et la diversification des actifs, assurent à la société une croissance forte et rapide avec un important effet de levier. - La production de ses gisements gabonais va monter en puissance. La confirmation de l'important potentiel de la zone d'Onal au Gabon, qui représente la quasi-totalité des actifs tangibles de Maurel & Prom, devrait permettre de mieux valoriser les réserves du groupe et induire une nouvelle dynamique boursière pour la valeur. - La récente acquisition au Nigeria (45% d'une société dénommée Seplat, qui a elle-même acquis 45% de trois champs pétrolifères), est jugée prometteuse et potentiellement créatrice de valeur. - Le titre présente un intérêt spéculatif. Jean-Francois Hénin, le président du conseil d'administration, n'a jamais caché son intention de vendre Maurel & Prom à court/moyen terme, et qu'une fusion avait même été à l'étude l'été 2009.

Les points faibles de la valeur

- Maurel & Prom est une valeur cyclique très fortement dépendante des cours du pétrole ainsi que des résultats de ses explorations. - La recherche de pétrole est un métier très aléatoire. En conséquence, investir dans une société exploratrice nécessite d'être prêt à affronter des déconvenues éventuelles, comme récemment pour le puit M'Bafou au Congo, et une forte volatilité sur le cours. - Les résultats de puits d'exploration en Colombie sont toujours attendus. Ceux pour la Tanzanie ont déçu. Les analystes n'excluent pas un échec sur ce puits. - L'exploitation de gisements pétroliers au Nigeria présente des risques humains et géopolitiques.

Comment suivre la valeur

- Contrairement aux majors, les sociétés pétrolières juniors ne sont pas intégrées : elles ne font que de l'exploration et de la production, sans raffinage ni pétrochimie, ce qui confère à leur titre une plus grande sensibilité au prix du baril. Leurs découvertes ou leurs acquisitions, rapportées à leur taille, ont également plus d'impact sur leur valeur. - Ce sont également des cibles très convoitées par les majors qui peinent à renouveler leurs réserves. Sur Maurel & Prom, les actionnaires doivent faire un double pari : miser sur la capacité du groupe à soigner ses finances et parier sur son savoir-faire pour trouver du pétrole.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'OCDE En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis. FTB/ACT/