Le dialogue passe enfin entre Eiffage et Sacyr, son nouvel actionnaire encombrant... Le PDG d'Eiffage, Jean-François Roverato, affirme ce matin dans un entretien aux 'Echos' qu'il souhaite "trouver un moyen de cohabiter", et que des négociations vont s'ouvrir bientôt avec le groupe espagnol de BTP. "C'est la détermination de cette cohabitation qui va faire l'objet de nos discussions. Mais il est encore trop tôt pour dire quelles seront les conclusions de ces négociations, qui devraient débuter dans les semaines à venir".
Le dirigeant souligne les divergences dans les choix stratégiques des deux groupes, notament sur l'environnement. "L'idée, préconisée par Sacyr, que nous soyons candidat à la reprise des actifs d'environnement de Suez, me paraît manifestement hors de propos quand on voit les sommes en jeu", estime M. Roverato.
De même, il rappelle qu'Eiffage s'est désengagé de la promotion immobilière ces dernières années, alors que Sacyr s'y est renforcé, et que le groupe français a quitté le continent américain, tandis que Sacyr veut s'y développer davantage...
Commentant la récente entrée d'Albert Frère au capital d'Eiffage à hauteur de 6,2%, au prix de 112 à 113 Euros par titre, M. Roverato estime qu'elle montre que l'action Eiffage "n'était pas correctement valorisée" et que cette présence constitue "un aiguillon". Il prend acte du fait que "pour le moment", le financier belge a soutenu le conseil d'administration lors de l'assemblée générale du 19 avril.
Rappelons que Sacyr, qui détient près d'un tiers du capital d'Eiffage, a échoué lors de l'AG dans sa tentative d'obtenir certains sièges à son conseil d'administration. Le groupe espagnol affirme qu'il ne compte pas lancer d'OPA sur Eiffage dans l'immédiat, mais qu'il souhaite mettre en place des coopérations industrielles.
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