INGENICO en hausse, aquisition appréciée aux Etats-Unis

04/04/2011 - 11:48 - Option Finance

(AOF) - Ingenico gagne 0,93% à 31,92 euros après avoir annoncé l'acquisition des activités solutions de paiement électronique d'Hypercom aux Etats-Unis pour un montant de 54 millions de dollars en numéraire. Verifone a racheté en novembre son compatriote Hypercom et cède ainsi des activités qui faisaient doublons. Cette opération est jugée positive d'un point de vue stratégique par les analystes car la position du spécialiste français des transactions sécurisées était historiquement faible sur le marché américain. Elle lui permet en particulier de percer sur le segment des petits commerçants où il était quasiment absent. Oddo précise qu'ils représentent près de 50% des terminaux. Cheuvreux juge raisonnable le prix payé qui représente 0,9 fois le chiffre d'affaires 2010 des activités acquises (61 millions de dollars). Ingenico a pour sa part réalisé environ 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en Amérique du Nord en 2010. Pour le rachat de ces actifs, le groupe était en concurrence avec l'américain Vivotech. Sous réserve de certaines conditions, l'opération devrait être finalisée immédiatement avant celle de l'acquisition d'Hypercom par Verifone, attendue au second semestre 2011. Dans son communiqué, Ingenico a souligné que ses nouveaux clients pourraient alors bénéficier de sa gamme de produits Telium, avec des solutions sans contact (NFC). Cheuvreux souligne le bon timing de cette acquisition, le marché américain semblant se diriger vers l'adoption de la technologie NFC, qui permet des transferts de données entre deux appareils électroniques placés à quelques centimètres l'un de l'autre. Ce qui, selon lui, devrait accélérer le renouvellement de base de terminaux installés qui s'élève à environ 13 millions d'appareils.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Ingenico est le leader des solutions de paiement sécurisées avec une gamme complète de produits et une présence mondiale ; - La stratégie d'Ingenico depuis deux ans est d'arriver à trouver les moyens d'aller vers un modèle économique de rémunération sur le volume de transactions plutôt que sur la rémunération des ventes de terminaux ; d'où une incursion progressive dans les services de paiement, activité plus margée, accélérée par l'acquisition fin 2009 de l'allemand Easycash. Deux nouvelles acquisitions ont été réalisées début juillet 2010, à Singapour et en Espagne ; - La part de l'activité Services doit ainsi passer de 20% du CA en 2009 à 40% en 2013. Cela devrait s'accompagner d'une revalorisation en Bourse ; - La poursuite de la migration vers la nouvelle norme de carte à puce EMV (Europay MasterCard Visa) mais aussi la forte croissance de secteurs en devenir, comme le commerce mobile sécurisé et l'identité électronique, de même que l'équipement rapide des pays émergents, soutiennent la croissance du groupe ; - L'acquisition, en 2008, de 55% du chinois Fujian Landi permet à Ingenico de se positionner sur un marché qui affiche une croissance des ventes de 20% par an ; - Le groupe bénéficie d'une forte capacité d'innovation. Le budget R&D représente plus de 8% de son chiffre d'affaires ; - La stratégie du groupe est considérée comme lisible ; - La situation financière du groupe est saine.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité reste faible sur la reprise des commandes des grands comptes ; - Les synergies attendues de l'acquisition d'Easycash ne sont pas encore chiffrées ; - A terme, les opérateurs télécoms, qui souhaitent faire du téléphone portable un moyen de paiement, pourraient représenter une menace pour le groupe.

Comment suivre la valeur

- Si le marché américain est porteur dans le domaine des terminaux de paiement, l'exposition du groupe à cette zone lui confère une sensibilité au dollar ; - Le groupe se dit prêt à réaliser de nouvelles opérations de croissance externe ; - Le capital pourrait évoluer comme l'a démontré la spéculation de décembre 2010. Safran est vendeur de sa participation. Mais l'Etat français veut sécuriser le capital d'Ingenico et n'acceptera pas un raid de la part d'une société étrangère, ce qui pourrait faire fuir les prédateurs. Le FSI pourrait donc racheter cette participation.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre. FTB/ACT/