Gefco (PSA) : acquisition de 70% de l'italien Mercurio

05/04/2011 - 08:57 - Option Finance

(AOF) - Gefco, filiale de PSA Peugeot Citroën, a signé avec les fonds italiens Venice, contrôlé par Palladio Finanziaria, et RP3 un contrat d'acquisition de leur part de 70% dans le capital de Gruppo Mercurio, un des acteurs majeurs du transport et de la distribution de véhicules en Italie et dans le monde. Gefco explique que cette acquisition lui permettra d'accélérer son développement dans la logistique automobile aval et de poursuivre la diversification de son portefeuille clients et son développement à l'international. La filiale de PSA Peugeot Citroën ajoute que des synergies substantielles avec Mercurio lui permettront également de renforcer la compétitivité de son réseau européen. Mercurio est largement diversifié à l'international, notamment dans les zones à forte croissance du Mercosur, d'Inde, d'Asie du sud-est et d'Europe Centrale. Son chiffre d'affaires 2010 s'est établi à 127 millions d'euros. Cette acquisition est soumise, entre autres, à l'accord des autorités de la concurrence compétentes.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- PSA Peugeot Citroën est le deuxième constructeur automobile européen et le huitième mondial. - Le groupe est bien parti pour consolider ses parts de marché avec une gamme renouvelée, grâce aux lancements récents de modèles phares comme la C3 chez Citroën, ou les monospaces et la 3008 chez Peugeot. - Selon le groupe, la jeunesse de ses gammes devrait lui permettre de gagner des parts de marché sans sacrifier les prix. - Le management de PSA a été visionnaire sur la problématique des économies d'énergie pour les petites voitures. - Le groupe s'est doté d'un plan ambitieux d'amélioration de ses performances opérationnelles. - Le groupe réalise plus du tiers de ses ventes hors d'Europe occidentale, ce qui lui permet de limiter les effets de la crise dans ces pays. L'objectif est d'atteindre 50% à horizon 2015 et des parts de marché de 8% en Chine d'ici 2015-2020. - La structure financière du groupe est saine avec un taux d'endettement de seulement 12,5%. - PSA bénéficie d'une stabilité actionnariale, le groupe familial Peugeot détenant plus de 30% du capital.

Les points faibles de la valeur

- Le marché européen représente la plus grande partie de ses ventes : l'année 2011 devrait donc être délicate avec la fin des dispositifs de prime à la casse. Les constructeurs généralistes comme Peugeot y seront plus sensibles que les constructeurs spécialisés dans le haut de gamme comme BMW. - Le plan d'amélioration des performances opérationnelles comporte une incertitude de taille : la croissance des ventes en Europe, qui suppose un redémarrage durable du marché automobile. - Malgré une hausse de près de 30% en Bourse en 2010, Peugeot se traite avec une décote historique.

Comment suivre la valeur

- Peugeot est une valeur cyclique, directement liée à la conjoncture économique et au moral des ménages. - L'évolution des taux d'intérêt est à observer du fait de l'importance de la vente à crédit dans le secteur (qui concerne deux voitures sur trois). - Les constructeurs menant des politiques commerciales agressives, les politiques de remise et les lancements sont à examiner. - Jusqu'ici attaché à son indépendance, le groupe a seulement conclu des accords de coopération ponctuelle avec certains constructeurs : Fiat, Toyota, Mitsubishi ou BMW. - L'échec d'un rapprochement capitalistique n'empêche pas PSA Peugeot Citroën et son homologue japonais Mitsubishi de poursuivre leurs pourparlers sur des projets industriels. - Suivre l'évolution de la participation dans l'équipementier Faurecia, qui vient d'être réduite à 57% suite au rapprochement entre cette filiale et Emcom. PSA n'exclut pas de réduire encore sa participation à l'avenir.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

En France, les constructeurs s'attendent à une poursuite du recul du marché du fait des réductions successives de la prime à la casse mais aussi d'une mauvaise conjoncture générale (remontée des prix, chômage élevé et déficit public). Selon le Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA), si le marché va connaître un ralentissement sur la seconde partie de l'année, les ventes d'automobiles neuves pourraient totaliser 2,06 millions d'unités cette année, et non plus 2 millions de véhicules comme prévu initialement. En Europe, les prochains mois s'annoncent difficiles pour le marché automobile car l'indice de confiance des ménages est clairement orienté à la baisse partout en Europe. Sur l'ensemble de l'année, la baisse devrait approcher les 10% à 13,5 millions de véhicules (lors du pic de 2007, le marché atteignait 15,57 millions de véhicules). En revanche, le marché mondial devrait s'accroître grâce notamment à l'Inde, au Brésil et à la Chine. Selon les spécialistes, le bond pourrait atteindre 20% dans ce pays. FTB/ACT/