Natixis optimiste à MT sur les titres portugais

08/04/2011 - 10:23 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Sans surprise, la Banque centrale européenne (BCE) a augmenté son taux refi de 25pb, de 1% à 1,25%. L'institution a par ailleurs maintenu son corridor en augmentant les taux des facilités de dépôt et de prêt de 25pb (à 0,50% et 2%). Concernant le discours de Jean-Claude Trichet, l'élément le plus important concerne certainement l'absence de la mention strong vigilance (remplacée par closely monitoring)", note Cyril Regnat de Natixis. "Cela signifie donc que la BCE fera une pause au mois de mai. Concernant les réunions suivantes, le président de la BCE a maintenu la position affichée précédemment. La Banque n'a pas décidé d'entrer dans un cycle de hausse des taux. Ces propos confortent nos propres anticipations pour la BCE. Selon nous, cette dernière devrait relever son taux à 1,50% au mois de juin puis laisserait son taux refi inchangé par la suite." "Jose Socrates a finalement levé de nombreuses incertitudes concernant l'avenir du Portugal en annonçant hier soir que le pays allait demander une aide extérieure. Les pressions étaient devenues intenables pour le pays dont les rendements obligataires dépassaient les 9% sur de nombreuses maturités." "Selon les premiers communiqués officiels, cette demande d'aide serait rapidement traitée par les pays européens, le cas du Portugal étant notamment évoqué au sommet Ecofin de demain. Par ailleurs, le FMI s'est d'ores et déjà déclaré prêt à aider financièrement le pays mais la mise en place d'un plan d'aide semble un plus délicate que pour l'Irlande compte tenu de la situation politique au Portugal." "Il est possible que les négociations débutent avant les élections générales du 5 juin mais cela impliquerait donc une éventuelle participation des partis de l'opposition compte tenu des désaccords entre l'actuelle équipe dirigeante et le PSD. On sera donc très loin du délai d'une semaine que nous avions eu en Irlande (demande officielle date du 21/11 et l'annonce du plan de 85 milliards a été effectuée le 28/11). De nombreuses incertitudes ont donc été levées mais certaines subsistent : le pays pourra t-il honorer ses remboursements d'avril et juin ? Quel sera le montant du futur plan d'aide ? A quoi faut-il s'attendre pour les obligations portugaises ?" "Comme nous l'avons expliqué à de nombreuses reprises, le Portugal semble en mesure de rembourser sa tombée du mois d'avril et devra probablement faire appel au marché pour couvrir totalement la tombée du mois de juin (4,9 milliards). Ceci se fera soit par les émissions de T-Bills prévues dans le cadre du programme de financement du T2 (une adjudication en avril, deux en mai et deux en juin pour un montant minimal de 3,25 milliards), soit par la mise en place d'un prêt-relais entre le Portugal et le couple CE/FMI." "Concernant le chiffrage du futur plan d'aide, de nombreux chiffres circulent depuis quelques jours. Fin mars, Jean-Claude Juncker évoquait un montant de 75 milliards. Un montant de 90 milliards a même été évoqué dans la presse portugaise. Selon nous, les besoins portugais seraient inférieurs à ces deux estimations pour ce qui est du seul gouvernement. En tenant compte des hypothèses de déficit du gouvernement portugais évoquées dans le SGP (déficit de 4,6% cette année, les besoins de financement portugais (Etat seulement) pour les trois années à venir avoisineraient les 50 milliards." "La possibilité d'un élargissement du plan d'aide aux banques portugaises ne peut être totalement exclue. Toutefois, les éventuels besoins de recapitalisation, au regard des ratios core tier one des principales banques portugaises, seraient faibles, inférieurs à 1 milliard (la majorité des banques ont des ratios supérieurs à 8%). D'ici la fin 2013, les quatre plus grosses banques portugaises devront roller 32,5 milliards de dettes sur le marché obligataire. Par contre il est vraisemblable que la BCE maintienne ses dispositifs non-conventionnels afin de fournir les banques en liquidités." "Concernant les titres portugais, nous sommes plutôt optimistes à moyen terme. La mise en place du plan va permettre au Portugal de se focaliser uniquement sur un objectif, la réduction de son déficit. Le monitoring extrêmement serré qui sera par ailleurs effectué par le FMI et la Commission Européenne ne lui donnera de toute façon pas le choix. Le seul et unique mandat du Portugal sera la réduction de son déficit, la croissance pâtissant forcément de ce biais imposé." AUT/ALO