La Compagnie des Alpes évolue sur des planchers de plus de 3 mois à Paris en cette fin d'année, alors que la période qui approche est traditionnellement favorable au cours de bourse, arrivée de la neige oblige. Or de neige, il n'y en a guère cette année, comme c'est parfois le cas pour les vacances de Noël quand la météorologie est capricieuse.
Mais à un moment où l'on parle beaucoup de réchauffement climatique, ce démarrage poussif de la saison, qui a déjà provoqué de nombreux reports de compétitions de sports d'hiver sur le vieux continent, voire leur transfert de l'autre côté de l'Atlantique, entraîne de nombreuses interrogations. Un rapport très dense de l'OCDE rendu public aujourd'hui se penche d'ailleurs sur la situation du point de vue des Alpes et des principaux pays qui les entourent (Suisse, Autriche, Italie, Allemagne et France).
Globalement, la France comme la Suisse sont plutôt mieux protégées que l'Allemagne, l'Italie et l'Autriche du fait soit d'une parc de station plutôt haut perché en moyenne, soit de conditions d'enneigement traditionnellement plus favorables. Les spécialistes ont cependant calculé qu'un réchauffement de 2 degrés d'ici 2050, qui relèverait d'environ 300 mètres le niveau de neige, réduirait à 80% du total actuel le nombre de domaines skiables naturels dans les départements de la Savoie, des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute Provence par exemple.
Dans le cadre du rapport de l'OCDE, Eric Guilpard, le directeur du marketing et de la communication de la Compagnie des Alpes a d'ailleurs été amené à intervenir pour expliquer le point de vue des acteurs privés du secteur. Il a notamment pu expliquer que les années 90 ont été les plus chaudes de la décennie. Prenant l'exemple de La Plagne (Savoie, 1.250 / 3.250 mètres), il a pu montrer que l'enneigement moyen a déjà baissé de 20% par rapport aux années 90 et de 35% par rapport aux années 80 ! Selon les modèles utilisés par la CdA, à une altitude de 1.500 mètres, une hausse de température de 1,8 degrés pendant la saison d'hier entre 2030 et 2050 réduirait la saison de couverture neigeuse, en moyenne, de 170 à 135 jours dans les Alpes du Nord, de 120 à 70 jours dans les Alpes du Sud et de 130 à 70 jours dans les Pyrénées. A partir de 2.100 mètres, l'impact serait minime.
La CdA prépare d'ailleurs déjà le futur en aménageant ses équipements, en étant sélectif sur ses sites, en prévenant les risques et en prenant des "assurances" via des produits dérivés, et en diversifiant l'activité : le groupe a par exemple rééquilibré son activité avec la saison estivale en se lançant il y a quelques temps déjà dans les parcs d'attraction.
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