TOTAL : S&P abaisse sa note d'un cran

13/04/2011 - 08:20 - Option Finance

(AOF) - Standard & Poor's a dégradé d'un cran la note de crédit long terme de Total, passant de AA à AA-. Cette note a été assortie d'une perspective stable. L'agence de notation a expliqué cette dégradation par les coûts de plus en plus importants liés aux projets d'exploration et à la mise en production de nouveaux champs. S&P pointe par ailleurs l'environnement fiscal moins favorable. Il dit s'attendre à une hausse des investissements et à une activité plus risquée. S&P rappelle que Total a relevé ses investissements de façon substantielle depuis 2007. Son flux de trésorerie libre a été nettement négatif l'an dernier, ajoute-t-il.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Total fait partie du " top 5 " des compagnies pétrolières. - Le groupe pétrolier bénéficie d'une bonne capacité à renouveler ses réserves et à accroître sa production d'hydrocarbures, grâce à la mise en service de nouveaux gisements. - Cinq projets ont démarré en 2009 et cinq autres en 2010. L'objectif réitéré d'une progression moyenne de la production de 2% sur la période 2009-2014 est ainsi crédible. - Total, moins présent que ses concurrents aux Etats-Unis, résiste mieux à la crise. - Total va poursuivre ses efforts pour lancer de nouveaux projets afin de dégager une croissance rentable. - Le groupe a élargi son champ de compétences aux gaz non conventionnels et renforcé ses positions dans des domaines porteurs - le GNL et les sables bitumineux - et a fait son retour en Irak. - Le groupe peut mener des acquisitions et renouveler ses réserves. - Le titre bénéficie du statut de valeur de rendement du fait de la qualité de la génération de ses flux de trésorerie. Conformément à son habitude, le groupe a versé un acompte sur dividende en novembre 2010 pour l'exercice en cours.

Les points faibles de la valeur

- La bonne marche de l'activité est perturbé par (i) des champs matures qui déclinent plus rapidement qu'anticipé, (ii) des nouveaux gisements toujours plus difficiles à mettre en service, (iii) les baisses de quotas des pays de l'Opep, qui entraînent des ajustements mécaniques chez les compagnies pétrolières, ou, enfin, (iiii) des incidents à répétition dans certains pays (Nigeria...). - La crise structurelle du raffinage a été amplifiée par la crise économique. - L'explosion d'une plateforme BP en mai 2010 dans le Golfe du Mexique et la marée noire provoquée ont terni la visibilité du secteur. La prolongation par l'administration Obama, jusqu'en 2017, du moratoire sur les forages pétroliers dans l'ouest du golfe du Mexique et au large des côtes atlantiques pèse un peu plus sur le secteur. - L'image de l'entreprise auprès du grand public est ternie. Après les catastrophes de l'Erika et de l'usine AZF, le groupe est visé en tant que personne morale dans l'affaire pétrole contre nourriture en Irak. La fermeture très médiatisée du site de Dunkerque a un peu plus brouillé son image. Le groupe a été condamné au début de l'été 2010 à rouvrir ce site. - La méfiance des investisseurs envers le secteur pétrolier pèse toujours sur la valeur. Elle a enregistré en 2010 l'une des plus fortes baisses du CAC 40

Comment suivre la valeur

- Pour toute compagnie pétrolière, la croissance de la production de pétrole et de gaz constitue le nerf de la guerre. - Les projets de développement de Total doivent être appréhendés sur le long terme. - Les réductions de capacité dans le raffinage en Europe sont inévitables pour des raisons structurelles liées à la baisse de la demande de produits pétroliers et à la prédominance du diesel dans le parc automobile français. - L'évolution de la première capitalisation de la Bourse de Paris est très liée aux cours du baril de pétrole. - Le cours du dollar par rapport à l'euro est également à suivre car l'augmentation de l'euro par rapport au dollar ampute le résultat opérationnel. - Les tensions géopolitiques sont à surveiller car elles peuvent perturber la production ou les réserves stratégiques de Total. - Enfin, les acquisitions du groupe dans le pétrole non conventionnel sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'OCDE En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis. FTB/ACT/