DANONE confirme ses objectifs après le chiffre d'affaires du T1

14/04/2011 - 08:26 - Option Finance

(AOF) - Danone a publié au premier trimestre 2011 un chiffre d'affaires de 4,757 millions d'euros, en hausse de 8,5% en données organiques par rapport à la même période en 2010. L'augmentation des volumes est ressortie à 5%. Les analystes attendaient une croissance de 6,8% de l'activité et une progression de 4% des volumes selon le consensus Reuters. " Nos quatre activités et toutes nos géographies sont en accélération, sur la base de dynamiques volumes très saines ", souligne le groupe dans un communiqué. Le groupe a réitéré ses prévisions suite à cette publication. Danone table sur une poursuite sur les mois à venir des tendances de 2010. Il anticipe une hausse de l'ensemble de ses coûts matières et d'emballage de 6 à 9% en moyenne sur 2011 avec une hausse plus forte sur le premier semestre en raison des bases de comparaison 2010. Il s'attend par ailleurs à ce que son chiffre d'affaires progresse de 6 à 8% à données comparables en 2011. Enfin, il attend une progression de 0,20% de la marge opérationnelle courante grâce aux synergies d'intégration d'Unimilk.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Danone est un acteur majeur de l'industrie alimentaire mondiale : c'est le n°1 mondial des produits laitiers frais, n°2 des eaux embouteillées, n°2 de la nutrition infantile (et leader européen) et n°3 de la nutrition médicale. - Grâce à l'acquisition en 2007 du néerlandais Numico, Danone a intégré deux métiers orientés santé et en forte croissance, la nutrition médicale et la nutrition infantile. - Danone fait preuve d'un fort dynamisme en termes d'offre grâce à une politique d'innovation constante et à une grande réactivité par rapport à la demande des consommateurs. - Le groupe est parvenu à relancer les volumes et à renouer avec la croissance en ajustant ses tarifs segment par segment et pays par pays. - La forte exposition aux pays émergents (qui représentent 40% de son activité), assure au groupe une bonne dynamique de croissance et compense l'atonie de l'Europe. - Avec un flottant de plus de 70% et en l'absence d'un actionnaire de référence, le groupe est potentiellement opéable et présente donc un intérêt spéculatif en Bourse dans un secteur en pleine consolidation.

Les points faibles de la valeur

- Les tendances de consommation en Europe restent incertaines en sortie de crise. - L'objectif d'une stabilité de la marge opérationnelle en 2010 a déçu les investisseurs. - Les difficultés structurelles du pôle Eaux (16% du chiffre d'affaires) se poursuivent. - Le groupe ne lancera pas en France Densia, un yaourt censé solidifier les os. C'est un nouvel échec, après ceux d'Activia et d'Actimel pour lesquels le groupe avait dû renoncer à mettre en avant les bénéfices supposés pour la santé de ces deux produits, et celui d'Essensis, yaourt censé donner une belle peau. - La conquête des pays émergents est difficile et concurrentielle : au conflit avec le chinois Wahaha s'est ajoutée la rupture du joint-venture avec l'indien Wadia. Plus généralement, les partenaires de Danone développent progressivement leur propre activité et des marques locales sur leur marché domestique mais également à l'étranger.

Comment suivre la valeur

- Danone est une valeur défensive du fait de son activité. Néanmoins, la concurrence des MDD (marques de distributeurs) est forte. - Depuis la levée de 3 milliards d'euros au printemps 2009, les investisseurs s'interrogent régulièrement sur l'utilisation que va en faire la société. - Le groupe n'exclut pas des acquisitions de taille modeste dans les divisions médicale, nutrition infantile, ou produits laitiers pour dynamiser sa croissance, notamment dans les pays émergents. - Le groupe a de nouveau démenti fin 2010 les rumeurs de cession de son pôle Eaux, dont font partie Evian et Badoit. - La sortie de nouveautés en 2011 (en Bio notamment) pourrait donner un nouvel élan, mais il est encore trop tôt pour l'intégrer dans les prévisions de résultats.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

L'envolée du prix des matières premières est le principal défi à relever par les industriels en 2011. Nestlé estime que cette tendance entraînera des coûts supplémentaires à hauteur de 2,5 à 3 MdCHF en 2011. Plusieurs leviers d'action existent. Danone a ainsi annoncé, pour la France, une hausse du prix de ses yaourts comprise entre 2 et 2,5%. Nestlé va, lui, revoir les formulations de certains produits afin de réduire la proportion des matières premières dont le coût s'accroît. Les réductions de coûts représentent un autre levier d'action. Le groupe suisse a déjà réalisé l'an passé des gains d'efficacité opérationnelle de plus de 1,5 MdCHF. Mais les plus petites structures, qui disposent d'une marge de manoeuvre plus limitée, sont moins bien loties. Bonduelle anticipe un recul de son résultat opérationnel pour l'exercice 2010-2011, clos fin juin, même si celui-ci s'annonce moins important qu'initialement anticipé. Le renchérissement des cours des principales céréales va peser sur sa rentabilité. FTB/ACT/